«La situation épidémiologique est très préoccupante»

Pr Mohamed Belhocine, épidémiologiste et président de la cellule opérationnelle

La recrudescence, certes lente mais inquiétante, de l’épidémie du Coronavirus (Covid-19) en Algérie inquiète les spécialistes, notamment au sein de Comité scientifique de suivi de l’évolution de cette épidémie. Tirant, au passage, la sonnette d’alarme.

Hier lundi, le président de la cellule opérationnelle chargée d’investigation et de suivi des enquêtes épidémiologiques au ministère de la Santé, de la Population et de la réforme hospitalière, le Pr Mohamed Belhocine, a qualifié la situation sanitaire de «très» préoccupante. S’exprimant sur les ondes de la Chaîne I de la radio algérienne dont il était l’invité de l’émission «La matinale», ce membre du Comité scientifique de suivi de l’évolution de cette épidémie et éminent épidémiologiste a fait état de difficultés rencontrées par les équipes d’enquête sur l’épidémie sur l’ensemble du territoire national dans leur travail. Principalement, a observé le Pr Mohamed Belhocine, le refus des familles de se soumettre à ces enquêtes épidémiologiques d’une manière qui conduit à l’émergence de cas parmi leurs membres. Appelant, à l’occasion, les autorités à agir vite, en sanctionnant ceux qui ne respectent pas les mesures préventives. Pour l’invité de l’émission «La matinale» de la Chaîne I de la radio algérienne, il y a trois facteurs principaux qui sont à l’origine de l’augmentation des cas du Coronavirus (Covid-19) ces derniers jours. «Le premier concerne les basses températures qui contribuent à la propagation du virus, le second est la reprise de plusieurs activités, ce qui signifie plus de friction et la transmission de l’épidémie. Le troisième c’est qu’il y a un état de laxisme dans la prévention parmi les citoyens», a développé le Pr Mohamed Belhocine. Samedi dernier, ce membre du Comité scientifique de suivi de l’évolution de cette épidémie a appelé à une action commune pour faire face à la recrudescence du nombre de cas de la Covid-19 en Algérie. «L’augmentation du nombre de cas de Covid-19 depuis fin octobre témoigne de la vivacité de l’infectiosité de ce virus qui est toujours parmi nous dans la société», a-t-il dit. Considérant que les récentes mesures prises par le gouvernement sont à mi-chemin entre la sévérité maximale et indiscriminée et la volonté de limiter au maximum les contacts par lesquels, a observé le Pr Mohamed Belhocine, se transmet ce virus. Ces mesures, a-t-il poursuivi, permettraient si elles sont respectées d’éviter d’aller vers des mesures de confinement encore plus strictes. «Le virus, ne se transmet que par le contact interindividuel (humain à humain). Sans ces contacts interindividuels la transmission de ce virus serait limitée. C’est un peu l’esprit de ces mesures», a rappelé cet éminent spécialiste, insistant sur la nécessité de s’en tenir à ces mesures qui permettront de casser progressivement la chaîne de transmission pour revenir à des taux de positivité plus faibles. Pour cet éminent épidémiologiste, la deuxième vague de cette épidémie du Coronavirus (Covid-19) n’est pas plus virulente que la première. Elle est, a-t-il dit, plus étendue en termes de nombre de cas de contaminations quotidiennes. Avant-hier dimanche, six cent soixante-dix (670) nouveaux cas confirmés de Coronavirus, 254 guérisons et 12 décès ont été enregistrés en Algérie, a indiqué le porte-parole du Comité scientifique de suivi de l’évolution de l’épidémie du Coronavirus, Dr Djamel Fourar.
Rabah Mokhtari