L’OPEP+ pourrait ajuster l’accord de réduction, selon le ministre saoudien de l’énergie

Marché pétrolier

Alors que le pétrole a repris une tendance haussière après les élections américaines, le marché reste cependant incertain en raisons de la crise sanitaire engendrée par la propagation de la pandémie de Coronavirus.

A ce sujet, le ministre saoudien de l’Energie, le prince Abdel Aziz Ben Salmane, a déclaré avant hier que l’OPEP / non-OPEP (OPEP+) pourrait ajuster l’accord sur la réduction de la production de pétrole qui vise à endiguer la baisse des prix due à l’impact de la pandémie de la Covid-19 sur la demande. Selon l’accord conclu en avril, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés, Russie en tête, devraient ramener les coupes de production actuelles de 7,7 millions de barils par jour (sans compter les éventuels rattrapages des retardataires) à 5,8 millions à compter de janvier 2021. A cet égard, le ministre saoudien a indiqué, lors d’une conférence virtuelle organisée par les Emarats arabes unis, qu’«avec le consensus de tous, nous pourrions naviguer avec cet accord et l’ajuster, en fonction de ce que l’avenir nous réserve», a indiqué le ministre saoudien lors d’une conférence virtuelle organisée par les Emirats arabes unis. Les membres de l’Opep+ sont d’accord «sur le principe d’ajuster» les accords, a-t-il ajouté sans donner plus de détails, mais en soulignant que la stratégie mise en place permettait de stabiliser les marchés malgré la «nouvelle propagation» du coronavirus en Europe. Les acteurs et observateurs du marché s’interrogeaient depuis plusieurs jours sur une réaction plus drastique de l’Opep+ alors que le tableau se noircit du côté de la demande, plombée par le regain de la pandémie de Covid-19 en Europe et aux Etats-Unis et les mesures de protection qui risquent d’entraver la consommation et l’activité. Le ministre saoudien a dit espérer qu’un vaccin «serait trouvé et distribué» pour permettre un retour rapide de la «mobilité». Le prince Abdel Aziz a, par ailleurs, félicité le Président américain élu Joe Biden, mais a refusé de commenter l’éventualité d’un retour des Etats-Unis à l’accord sur le nucléaire iranien. L’Opep, a-t-il toutefois assuré, sera à même de s’adapter à toute nouvelle situation : «Historiquement, l’Opep et l’Opep+ ont réussi à gérer les fluctuations (du marché) au fur et à mesure qu’elles se produisaient». De son côté le secrétaire général de l’OPEP, Mohammed Barkindo, a indiqué que «nous voyons une contraction de près de 9,8 millions de barils par jour pour 2020, mais les prévisions pour 2021 sont continuellement revenues à la hausse, au nord de 6,5 millions de barils par jour pour le moment. Et vous avez vu la réaction du marché après les élections américaines, il n’y a donc pas lieu de d’alarmer». Les pays producteurs ont prévu de se retrouver le 17 novembre. Parmi les producteurs africains qui seront présents, l’Algérie, le Nigeria et l’Angola.
Manel Z.