Les spéculateurs sur la brèche

Pandémie Covid-19

Longtemps épargnés par les spéculateurs qui profitent de la pandémie de «Covid-19» dans notre pays, les citoyens doivent aussi affronter les spéculateurs. Ils se multiplient dans l’ensemble des secteurs économiques depuis quelques jours. Leur avidité est accentuée par les inquiétudes apparentes des populations inquiètes de la propagation du Coronavirus et des alertes insistantes des institutions de la République.

C’est que le pays compte au nombre de ceux inscrits sur la liste du grand nombre de cas avérés du continent malgré les mesures prises telles que les interdictions de rassemblements de plus de cinquante personnes, fermeture des lieux de spectacle, suspension pour des compétitions sportives et culturels. Les cas imprévus seront soumis à une mise en quarantaine de 14 jours dès leur arrivée. La quarantaine est d’ailleurs rendue obligatoire pour les cas suspects et les contacts directs avec des malades. Il reste que ces mesures ont servi d’alibi pour accentuer la pression sur le secteur de la consommation tout produit confondu. Particulièrement ceux de l’alimentation générale. Mais au sein de l’opinion, beaucoup s’interrogent sur l’observation stricte des mesures édictées par les autorités.
C’est que l’inquiétude des citoyens est vive surtout que les mesures décrétées par les autorités sanitaires jusqu’à maintenant sont souvent jugées insuffisantes. D’où la multiplication des appels à décréter des mesures draconiennes. Les mesures «coercitives et préventives» qui sont prises, jusque-là, «ne semblent pas être en phase avec la gravité de la situation sanitaire locale», s’alarment bon nombre de chefs de familles. A ce niveau, l’on argumente l’insuffisance de la période de confinement et d’isolement des personnes à même de manifester des symptômes du Covid-19. A ce niveau, sur toutes les lèvres, l’on parle de plus en plus de la nécessité de prendre d’autres mesures rendant nos frontière hermétiques même si, précise-t-on, il est reconnu que l’économie algérienne dépend presque totalement des importations. Ce dont semble vouloir profiter les commerçants pour se lancer en toute impunité dans des opérations de spéculation pour s’enrichir.
En revanche le fonctionnement des écoles reste inchangé alors même que dans nombre d’entre elles, le manque d’eau est un problème permanent donc difficile d’observer les mesures d’hygiène. Cette situation est aggravée par l’inquiétude des citoyens générée par l’état de santé du président de la République Abdelmadjid Tebboune. Inquiétude aggravée par son évacuation d’urgence vers un hôpital en Allemagne. Bien qu’aucune autre disposition ne soit prévu pour être éventuellement appliquée, les appels dans le sens d’une plus grande fermeté dans la gestion du quotidien des Algériens se multiplient. «La fermeture des frontières doit être envisagée, nous n’avons pas les capacités humaines et matérielles de gérer une pandémie» affirment de nombreux praticiens. Nombre d’entre eux parlent de «question de survie» même si chacun connaît les conséquences d’une telle mesure sur l’économie et l’approvisionnement du pays. Il reste tout de même que l’on cherche à imposer cette proposition pour faciliter la spéculation. Il s’agit beaucoup plus de légaliser l’illicite avec la majoration des prix sur l’ensemble des produits.
Ceux de première nécessité comme la semoule, farine, pain, sucre, lait et autre figurent sur la liste des spéculateurs. De fait, ceux-ci cherchent à légaliser les atteintes à notre économie nationale. Pour l’heure nos sources parlent de la démarche financière, l’équivalent de plusieurs millions de dollars, que les autorités nationales envisagent injecter dans l’économie du pays. Elle est sensée allégé les conséquences de l’épidémie du Covid-19. Cet appui financier permettra aux banques de donner aux créanciers plus de temps pour rembourser les prêts obtenus. Les mêmes sources assurent que cette pandémie de Covid-19 a aggravé la situation de notre pays durement touché par la baisse du prix du brut. Elle intervient quelques semaines après que le marché de la pomme de terre ait été maîtrisé. Comme s’il s’agissait de mettre en application un mot d’ordre, plusieurs autres produits de large consommation ont disparu des étagères des commerçants.
D’autres ont vu leur prix devenir soudainement inabordables ou introuvables car stockés en quantités importantes pour être «discrètement» remis sur le marché à des prix véritablement exorbitants. Cette situation est vécue depuis quelques semaines. D’autres produits de saison ont conquis les étalages à travers toutes les régions du pays. Actuellement, d’autres frais, secs ou liquide font l’objet de l’intéressement des spéculateurs du pays. Ces derniers stockent à tout bout de champs de manière durable. L’eau minérale fait partie du lot des produits stockés à des fins spéculatives. C’est aussi le cas du lait en sachet ou en boite introuvable généralement non conforme en taux de poudre à ce qu’il devrait être. Stockés de longue date, dans l’ensemble des régions du pays, des produits impropres à la consommation ont été saisis lors d’opérations de contrôle impromptues. Les commerçants réfractaires à la loi ont fait l’objet de poursuites judiciaires.
Ils n’avaient pas hésité à commercialiser entre-autres, des viandes rouges et blanches impropres à la consommation. A ces dépassements en termes de lutte contre les prix prohibitifs, les directions du commerce du pays ont appelé les commerçants au respect strict des gestes barrières prévus pour éviter la propagation de la pandémie du coronavirus. C’est d’ailleurs dans ce cadre, qu’a été lancée une campagne de sensibilisation. Y ont pris part les effectifs du bureau de l’association de la défense des consommateurs et ceux de la direction du commerce de chaque wilaya du pays. Les commerçants ont été instruits à l’effet de porter une bavette et d’inviter leur client de suivre leur exemple. C’est à dire mettre en place un bac javellisé à l’entrée de leurs locaux, de ne pas accepter l’intrusion dans leur local de personnes adultes ou enfants sans le masque, de procéder à la désinfection des pièces de monnaie et billets de banque et d’interdire les essais d’un quelconque effet vestimentaire.
A. Djabali