«L’ancien régime avait l’intention de liquider la Banque Khalifa avant même de découvrir les soi-disant infractions et dépassements»

Affaire Khalifa Bank

Un des avocats du Collectif de défense du principal accusé dans l’Affaire Khalifa Bank, l’ex-P-dg du groupe Khalifa, Abdelmoumène Khalifa a soutenu, avant-hier jeudi, dans sa plaidoirie devant le tribunal criminel près la Cour de Blida, que l’ancien régime avait l’intention de liquider la Banque Khalifa avant même de découvrir les soi-disant infractions et dépassements pour évincer son client.

Niant, au passage, les chefs d’accusation portés contre son client, à savoir «vol qualifié, abus de confiance, falsification de documents officiels et corruption». «Abdelmoumène Khalifa était un exemple du jeune Algérien ambitieux qui a préféré investir dans son pays dans la décennie noire et contribué à la création de milliers de postes d’emploi en faveur des jeunes à l’époque», a-t-il indiqué. Mon client fonde de grands espoirs sur ce procès qui intervient dans des circonstances différentes du procès de 2015 qui ne remplissait pas les critères d’un procès équitable, a poursuivi cet avocat, affirmant que c’est le sentiment d’insécurité qu’il ressentait pour plusieurs considérations et la peur de ne pas bénéficier d’un procès équitable qui avait empêché Abdelmoumène Khalifa de se rendre.
«On reproche à mon client des faits qu’il n’a pas commis pour des mobiles, politiques. Raison pour laquelle ce dernier ne s’est pas rendu après le mandat de dépôt international lancé contre lui, sur la base «d’accusations infondées», a-t-il observé. Revenant sur les chefs d’accusation portés contre son client, dont celui de «falsification de documents bancaires», cet avocat a affirmé qu’il s’agissait de documents datant du 26, 27 et 28 février 2003, alors qu’Abdelmoumène Khalifa a quitté le pays avant ces dates. S’interrogeant, alors, comment peut-on le considérer comme étant le principal auteur, selon l’arrêt de renvoi.
S’agissant des chefs d’inculpation de vol en réunion et d’abus de confiance, cet avocat a affirmé que les fonds avaient été déposés à la Banque Khalifa de manière volontaire et d’un accord entre les deux parties (la banque et les clients). En sus, a-t-il poursuivi, de la condamnation de l’ancien directeur général adjoint chargé de la caisse principale de la banque Khalifa en 2007, Youcef Akli, pour vol en tant qu’auteur principal. «Il est légalement impossible de reprocher les mêmes charges contre les principaux auteurs, ce qui conduit à l’abandon des charges contre mon client», a-t-il dit.
La défense du principal accusé dans cette affaire a également plaidé pour prouver l’acquittement et l’abandon des charges de corruption et d’abus d’influence de son client. «Tous les responsables des établissements publics qui déposaient leur fonds à la banque Khalifa ont été acquittés du crime de corruption, ce qui entraîne l’abandon de cette charge. De même, il n’a jamais occupé de poste de cadre au sein de l’Etat pour qu’il soit accusé de trafic d’influence», a relevé cet avocat, requérant, à l’occasion, l’acquittement de son client des différentes charges retenues, car, a-t-il ajouté, il avait refusé de financer la campagne électorale de l’ancien Président Abdelaziz Bouteflika.
R. M.