Les citoyens et leurs ordures

Relizane

La décharge publique de ce quartier offre, en effet, un spectacle hideux : prolifération de rats d’égouts, d’insectes de toute nature, de chats, de chiens et de sangliers sortant de nuit, des bois avoisinants. Deux phénomènes contradictoires apparaissent alors.

A la fois, les gens veulent se débarrasser le plus vite possible de leurs poubelles, quitte à les jeter n’importe où et en même temps, beaucoup d’habitants ne supportent plus les décharges, supposées être les lieux de stockage des déchets. Le ras-le-bol des poubelles s’illustre donc dans un rejet total à la fois des déchets et des décharges. Si une police de l’environnement doit voir le jour pour enrayer le phénomène des ordures dans l’espace public, il semble nécessaire qu’elle travaille avec les associations de protection de l’environnement qui œuvrent sur le terrain. En effet, les citoyens prennent le soin de fermer leurs sacs à ordures avant de les déposer dans la décharge du quartier. Comportement civique qu’on peut observer, notamment à la cité des 58 logements de Bermadia. Mais là, on signale que le ramassage des ordures n’a pas été effectué depuis une semaine par les services de voirie. La décharge publique est située en face du centre de formation professionnelle de Bermadia. «Peut-on vivre ici en humant constamment ces odeurs nauséabondes ? », se plaint un couple. D’autres constatent que la ville n’est ni nettoyée ni badigeonnée qu’à l’occasion d’une visite du chef de l’Etat ou d’un évènement exceptionnel. Plus inquiétant encore, certains quartiers sont carrément oubliés par la municipalité. «Les services de voirie ne passent par là qu’une fois par semaine», s’inquiètent de nombreux habitants à la cité Bermadia.
N.Malik