Inquiétude, préoccupation et condamnations

Agression militaire marocaine à El-Guerguerat au Sud-Ouest du Sahara occidental

L’ouverture de trois nouvelles brèches illégales par le Maroc dans la zone tampon d’El-Guerguerat au Sud-Ouest du Sahara occidental, en violation de l’accord de cessez-le-feu signé en 1991 par les deux parties (Maroc et Front Polisario), sous l’égide de l’ONU a suscité de vives réactions. De nombreux pays ont réagi à cette agression militaire marocaine.

La Russie suivait avec une grande inquiétude les développements de la situation au Sahara occidental, en particulier ceux survenus avant-hier vendredi matin dans la région d’El-Guerguerat où l’armée marocaine a mené une agression contre les civils sahraouis. Dans un communiqué, le ministère russe des Affaires étrangères a exhorté à faire preuve de retenue maximale et d’éviter de prendre des mesures qui pourraient aggraver la situation au Sahara occidental. Appelant, à cette occasion, à la reprise, urgente, des négociations directes entre les deux parties en conflit et la nomination d’un nouvel Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU au Sahara occidental.
La Mauritanie suivait, également avec une grande préoccupation la situation dans cette zone appelant à la retenue et à la préservation du cessez-le-feu qui a été violé vendredi par l’armée marocaine par son agression contre des manifestants civils sahraouis pacifiques. «La Mauritanie appelle à privilégier la voie de la sagesse et de la raison», indique le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération et des Mauritaniens à l’extérieur. Exhortant, à l’occasion, tous les acteurs à préserver le cessez-le-feu et à rechercher une solution urgente et consensuelle de la crise, conformément aux mécanismes et modalités des Nations unies, solution qui préserve les intérêts des parties et épargne la zone davantage de conflits.  L’Italie a, par la voix du chef de la Commission des Affaires étrangères du Parlement italien, Piero Fassino, appelé à ne pas alimenter la tension, éviter tout recours à la force et à reprendre le processus de paix sur la base des résolutions et des engagements du Conseil de sécurité.
Se disant préoccupé par les informations faisant état de violences à El-Guerguerat, Piero Fassino a exhorté les Nations unies à nommer un nouvel envoyé au Sahara occidental. Afin de reprendre «le processus de paix» à l’arrêt depuis la démission de l’ancien président allemand Horst Kohler.  De son côté, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit préoccupé par les conséquences possibles de cette agression marocaine à El-Guerguerat. «Le secrétaire général se déclare gravement préoccupé par les conséquences possibles des derniers développements au Sahara occidental», a fait savoir Stéphane Dujarric, porte-parole du SG de l’ONU, affirmant que le chef de l’ONU reste déterminé à faire tout son possible pour éviter l’effondrement du cessez-le-feu en place depuis le 6 septembre 1991.
Pour sa part, le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), et secrétaire général du Front Polisario, Ibrahim Ghali, a saisi, le secrétaire général de l’ONU et le Conseil de sécurité à la suite de cette agression militaire du Maroc contre des civils sahraouis non armés manifestant pacifiquement près de la brèche illégale d’El-Guerguerat, au sud-ouest du Sahara occidental. Appelant l’ONU à intervenir d’urgence pour mettre fin à cette agression contre le peuple sahraoui et son territoire. «Le fait que l’action militaire intervienne juste au moment où des discussions sont prévues aujourd’hui (vendredi, ndlr) entre le chef de l’ONU et le Front Polisario, démontre clairement que l’opération est un acte d’agression prémédité de la part de l’Etat occupant pour torpiller les efforts de l’ONU visant à atténuer les tensions et désamorcer la situation à El Guerguerat».
Rabah Mokhtari