Le monument Moh Cherif Hannachi n’est plus

JS Kabylie

La Jeunesse Sportive de Kabylie est un grand club de football, l’un des meilleurs d’Afrique avec ses nombreux titres africains, personne ne peut dire le contraire. Nous venons ici rendre hommage à l’ancien président du club, Moh Chérif Hannachi qui est décédé vendredi matin à l’hôpital de Aïn Naâdja suite à sa contamination au Covid-19.

Cette équipe nous a procurés de la joie et du bonheur. La JSK est une équipe très importante de l’histoire de la balle ronde algérienne, celle qui a connu de grands footballeurs tels que les Kolli, Karamani, Derdar, Derridj, Ouahabi, Berkani, Amrous Hocine, Kouffi, Anane, Nesnés, Adghigh, Haouchine, Iboud, Baris, Abdeslam, Bahbouh, Baileche, Douadi, Menguelti, Sadmi, Bouiche, Menad, Meddane, Fergani, Amara, Cerbah, Larbés, Yousfi, Younsi, Adane, Raho, Moussouni, Boukellal, Benchikha, Hannachi… C’est une équipe de football, la plus fair-play du championnat algérien qui enregistre 51 ans de présence parmi l’élite, et où de grands hommes au sens propre du terme, sont passés par là, à l’image des Abtouche, Iratni, Benkaci, Khalef Abdelkader, Khalef Mahieddine, Ziwotko, Sandjak, Bentifour, Boubekeur, Benfedha, Doudane, Boukhari, Hannachi. Ce dernier, en sa qualité de premier responsable du club des Genêts, a toujours été prêt à défendre bec et ongles sa formation. Détrompez-vous, l’Algérie, la JSK, l’USMA, le CRB, le MCA, l’ESS, le MCO, la JSS, le MOB et toutes les équipes algériennes font partie d’une grande nation de football, une Algérie, qui depuis 1962, a pris part à quatre Coupes du monde alors que la JSK a remporté cinq Coupes d’Afrique. Qui dit mieux ? Si la JSK est le club le plus titré d’Algérie, le défunt Hannachi en est le président le plus exemplaire. S’il fallait lui faire des tests sur une prise de sang, ce n’est ni le A+, ni le O- que l’on trouverait, on trouverait le sang de la JSK qui coulerait dans ses veines, le club des Genêts était toute sa vie.

Hannachi, le footballeur…
Hannachi Moh Cherif fait partie des anciens meubles de la Jeunesse sportive de Kabylie. Un joueur qui a fait partie, avec une poignée d’autres footballeurs, du groupe qui a fait accéder la JSK de la division Honneur à la nationale Une, en l’espace de trois saisons, consécutivement. Il est très connu dans la ville de Tizi-Ouzou, connu pour sa détermination, son courage et surtout son tempérament de gagneur. Il a débuté, très jeune, au football avec les copains de quartier dans les terrains vagues, avant de signer sa première licence avec la JSK dans les catégories de jeunes. Sur le terrain, Hannachi était un footballeur agressif, combattif. Il ne supportait jamais de perdre une rencontre, mais il acceptait la supériorité de l’adversaire quand il le fallait. Sa spécialité était le jeu de tête et les coups de ciseaux.
D’ailleurs, il lui arrivait souvent de sauver in-extremis par un joli coup de ciseau une balle qui ne demandait qu’à aller droit dans les filets, et il le faisait si bien que le public le lui rendait avec des applaudissements. Moh Cherif était un élément indispensable au sein de la formation kabyle, ce qui lui a valu quelques sélections en Equipe nationale. Il remplit à chaque sortie, honnêtement son contrat. Du courage, il en avait tellement qu’il est devenu une pièce maîtresse dans la formation kabyle. Il remporta quelques titres avec la JSK avant de s’éclipser pour devenir un simple dirigeant puis président de la section football pour enfin de compte devenir le premier responsable de cette honorable association qui remporta diverses Coupes africaines, divers championnats d’Algérie, divers Coupes d’Algérie, des Supercoupes.
En tant que joueur, il était très athlétique, bien campé sur ses jambes avec ses 1 m 80, et qui jouait tout en finesse et devenait indispensable dans la formation des Jaune et Vert. Tantôt libero, tantôt stoppeur, parfois milieu de terrain, il avait cette particularité de jouer en consignes. Il adorait lorsque son entraîneur lui confiait la tâche de museler un Lalmas Hacene du CRB, un Aouadj Zoubir du MCA, un Meziani Abderahmane de l’USMA, un Aït Cheggou du RCK ou encore un Salhi Abdelhamid de l’Entente sétifienne. Il était un joueur très discipliné, un battant et la mémoire sportive du joueur ne pourra être oubliée.

Hannachi Moh Cherif : un monument du tout Tizi-Ouzou
Incontestablement, le nom de Moh Cherif Hannachi est intimement lié à la charmante ville de Tizi-Ouzou, une localité qui l’a vu naître et aussi à toute l’Algérie qui l’a enfanté et idolâtré. Voilà un personnage qui a rendu d’énormes services au football algérien et qui a fait vibrer tous les cœurs dans les stades d’Algérie. Il a grandement pris part aux différentes performances de la JSK et donné de la joie à des milliers de supporters. Moh Cherif était un excellent pourvoyeur de balle, rigoureux dans ses interventions au milieu du terrain où il éprouvait du plaisir à étaler son talent grâce à une excellente vision de jeu et une précision sans pareil.
Il possédait une grande vivacité et des débordements spectaculaires qui laissent impossibles et pantois des défenseurs dépassés. Il faut reconnaître que le personnage était considéré comme une noblesse dans sa ville natale, une encyclopédie footballistique. Hannachi représentait pour le monde sportif, une sommité incomparable, un exemple à suivre pour la génération montante.

Hannachi, l’humain…
Qui de nous ne se rappelle pas de celui qui a été le premier personnage à venir au secours des citoyens durant le séisme du 21 mai 2003 de Boumerdès, une catastrophe naturelle qui a coûté la vie à des centaines de personnes et qui ont vu leurs bâtisses s’effondrer comme des châteaux de cartes. Hannachi n’a pas hésité un seul instant à venir en aide aux plus démunis. Il avait dépêché son poclain avec son chauffeur pour prêter aide et assistance dans la localité de Bordj-Ménaïel. Aujourd’hui, toute la ville de Bordj-Ménaiel salue la mémoire du Doyen des présidents. Sincères condoléances à toute sa famille.
Kouider Djouab