Un vase en verre exceptionnel trouvé sur une nécropole à Autun

Archéologie

C’est la première fois qu’on trouve un tel vase en verre entier sur le territoire de la Gaule, disent les archéologues qui l’ont mis au jour sur un site romain à Autun.

Un vase «exceptionnel» en verre ouvragé de la fin de l’époque romaine a été mis au jour à Autun (Saône-et-Loire) lors des fouilles des 230 sépultures d’une importante nécropole, a annoncé vendredi l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap). Ce vase «rarissime», haut de 12 cm pour un diamètre de 16 cm, est orné de motifs décoratifs sculptés, rehaussés de lettres en relief formant les mots «Vivas feliciter» (vis en félicité), ont précisé les archéologues lors d’une visioconférence de presse. «C’est le premier exemplaire entier découvert à ce jour en Gaule», a expliqué l’un d’eux, Michel Kasprzyk, ajoutant qu’on ne compte actuellement «qu’une dizaine de vases diatrètes complets dans le monde antique».
Un vase diatrète est un type de vase en verre réticulé de la fin de l’époque romaine, autour du IVe siècle, considéré comme l’aboutissement des réalisations romaines dans la technique du verre. Selon l’archéologue, le dernier exemplaire intact a été découvert à Taranes en Macédoine du Nord dans les années 1970. Un sarcophage en grès «La pièce est aujourd’hui conservée à l’abri de la lumière, dans des conditions drastiques de sécurité, avant d’être étudiée et minutieusement restaurée», a précisé Nicolas Tisserand, responsable adjoint des fouilles. Les archéologues ont également trouvé des épingles en ambre, un anneau en or finement ciselé et une bague en or sertie d’un grenat, enfermés dans un sarcophage en grès.
D’autres sépultures de pierre ont livré des épingles ou des anneaux en jais, des pièces de monnaie, une boucle de ceinture en bronze et des perles de verre bleu. Des cercueils en plomb «de grande dimension» contenaient des fragments de tissus tissés de fil d’or. Un plus petit renfermait les boucles d’oreilles en or d’un enfant.
Des découvertes «rarissimes» «Ces découvertes exceptionnelles, rarissimes sont des pistes intéressantes pour l’étude de l’aristocratie d’Autun précocement christianisée au début du IVe siècle», a commenté Michel Kasprzyk, estimant qu’elles «vont permettre d’illustrer et de corroborer des témoignages qui n’étaient alors connus que par les textes». Les fouilles de l’Inrap ont été menées de juin à la mi-septembre, sur un terrain de 1 300 m2 situé à Autun, à proximité de l’église paléochrétienne de Saint Pierre l’Estrier, l’une des plus anciennes d’Europe. D’anciennes sépultures de la Gaule avaient été découvertes sur le site, devenu un haut lieu de la chrétienté médiévale à la fin de l’Antiquité.
Franceinfo Culture et agences