Des unités de transformation agricole à l’abandon

Développement Rural

Bien que le secteur soit confronté à une période de sécheresse qui se poursuit, le développement rural reste concentré sur sa mission essentielle : celle d’être un moteur de croissance et de diversification économique. Ce que confirme, du reste, l’intensification de la production dans les filières agroalimentaires stratégiques et le développement des territoires ruraux.

Elle l’est aussi de par les efforts de renforcement et extension de la base productive, de la poursuite de l’intensification intégrée des filières agricoles via la création d’unités de transformation des produits agricoles, l’adaptation des instruments d’appui et l’encadrement du produit national ainsi que le renforcement des ressources humaines et d’appui technique. L’ensemble de ces éléments ont été récemment revus dans le cadre de la poursuite du renforcement des ressources humaines et des moyens techniques. Il en est ressorti la mise à jour de plusieurs centaines de projets de création d’unités de transformation agricole. Ils ont été livrés à l’abandon un peu partout à travers le territoire national depuis des années. Celui très ambitieux de Djamel Daoudi un investisseur dans le secteur agricole dans la wilaya de Annaba en fait partie. Alors que son dossier est conforme à ce qu’il devrait être, cet opérateur économique est bloqué depuis des années.
Cette situation est intervenue au moment où les caisses de l’état ne manquaient pas de finances. Elles auraient pu permettre la mise en application de la politique de mise en valeur des terres agricoles, du développement des fermes intégrées et des systèmes d’irrigation économes et le développement de techniques de fertilisation pour renforcer la production des intrants dans les différentes filières agricoles, la création de pépinières modernes et des cultures sous serres. Mais pas que puisque les opérateurs avaient projeté étendre leurs activités au développement des filières des viandes rouge, blanche, caprine, le lait, les fruits et légumes. Il y a également la valorisation des produits du terroir (dattes, huiles, raisins de table…), la conservation et le stockage sous froid.
Toutes ces orientations ont été passées en revue par les agriculteurs et les opérateurs économiques intéressés par les activités de transformation agricole. Ce qui avait permis aux uns et aux autres de concentrer leurs critiques sur le manque de consultation, les problèmes liés à la question foncière et l’accroissement des risques environnementaux et sanitaires. Consultation aussi sur l’indispensable complémentarité entre petits exploitants et grandes entreprises agricoles pour la réussite des nombreux projets. Tout a été mis en exergue. Tout au long des débats, il n’a jamais été question de choisir entre petites, moyennes et grandes exploitations. C’est ce qui a été souligné lors de la 1ère Foire nationale des produits de l’agriculture et de l’agro-alimentaire à Alger.
Il a été question de commercialiser les produits agricoles et agro- alimentaires ayant connu des méventes durant la crise sanitaire du Covid-19. C’est ce qui ressort de la déclaration faite par le représentant de la Chambre Nationale d’Agriculture (CNA), Ouali Belkacem. Ce responsable avait précisé que «ces expositions des Pins Maritimes, s’inscrivent dans le cadre de la relance économique. Elles constituent une occasion pour exposer et écouler les différents produits agricoles ayant connu des méventes en cette période de crise sanitaire de plus de six mois», avait-il expliqué lors d’une conférence de presse. Depuis, la situation s’est aggravée avec une baisse vertigineuse des ventes. Elle est la conséquence de la fermeture des hôtels, restaurants, réfectoires et cantines, imposée par le confinement sanitaire depuis mars 2020. Ce qui a lourdement impacté sur l’activité commerciale des produits agricoles tels que le miel, les huiles d’olive, et certains légumes ainsi que les viandes et les poissons.
Le représentant de la CNA, qui est également président de la Chambre d’agriculture d’Alger, a affirmé que les agriculteurs qui travaillent d’arrache-pied, même en périodes de crise, s’attendent, en contrepartie, à un programme sérieux pour le développement de l’industrie de transformation, à des infrastructures de stockage adéquates et un plan de travail clair pour la promotion des exportations, notamment avec la production abondante qui marque les saisons agricoles de ces dernières années. Comme il a été rapporté que le secrétaire général de la CNA, Kouider Bounoua, a annoncé l’organisation des journées d’études entre les agriculteurs, les exportateurs et les opérateurs pour développer le système de «l’agriculture de convention et de mieux coordonner les actions des producteurs agricoles, industriels et des exportateurs afin d’accélérer ce même système».
Le même responsable définira au préalable les variétés des produits destinés à la consommation, ceux à la transformation ou appelés à être exportés. «Cette feuille de route adoptée par le ministère de l’Agriculture et du développement rural, fera de l’agriculteur un acteur incontournable dans la diversification de l’économie nationale, tout en lui évitant de travailler à perte», avait-il fait valoir. Rappelons qu’à cette manifestation, ont pris part 150 opérateurs en provenance de 24 wilayas. Elle a été organisée sur une superficie de 4.000 m² pour abriter 5.000 visiteurs, a-t-on indiqué du côté des organisateurs.
A. Djabali