Explosion des contaminations, le spectre d’un désastre hante les Algériens

Près de 1.800 lits supplémentaires mobilisés dans les hôpitaux en crise

Depuis plusieurs semaines, le nombre de contaminations au Covid-19 prend l’envol. Il paraît plus sévère et proportionnellement plus mortel qu’au début de l’épidémie au mois de mars dernier. L’Algérie a enregistré ces deux derniers jours le bilan le plus lourd du nombre de contaminations au Covid-19 et de décès.

La barre des 1.000 cas de malades atteints de Coronavirus est franchie. Le virus est de plus en plus virulent et persistant. Une prévalence difficile à maîtriser en l’absence d’une stratégie efficace susceptible d’atténuer les effets du Covid-19 sur les malades et sur les soignants, au bord de la déprime, notamment, pour renforcer la résilience au Coronavirus. Aujourd’hui, l’ampleur de cette épidémie surprend et inquiète tous les Algériens et même les pouvoirs publics qui n’ont pas anticipé la seconde vague du Covid-19, qui prend en otage tout le pays. Sous pression, le ministère de la Santé tente de survivre à la défaite face à l’absence de moyens matériels pour prendre en charge le nombre grandissant des personnes infectées par la Covid-19 et soutenir les soignants dans leur combat.
Ainsi, pour maîtriser la réalité du malaise dans les hôpitaux et trouver des solutions à leur débordement, le ministère de la Santé a mobilisé, selon le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et du développement de la recherche en Algérie, le Professeur Mustapha Khiati, «1.800 lits supplémentaires dans les hôpitaux pour accueillir les malades atteints du Coronavirus», afin de réduire la pression sur les services dédiés au Covid-19 dans les hôpitaux publics. En plus de lits supplémentaires, les services de Covid-19 ont, également, besoin d’équipes et d’équipement médical supplémentaires pour prendre en charge les malades du Covid-19. Malheureusement, les établissements sanitaires algériens n’ont pas les capacités renforcées en matière de santé pour accueillir, dépister les malades de Coronavirus et secourir ceux qui sont en détresse respiratoire aiguë.
Les services de réanimation manquent de respirateurs indispensables pour soigner les patients les plus critiques. La pénurie des tests PCR et la remise en question de l’efficience des Scanner. Tous ces dysfonctionnements et pénuries sonnent comme un aveu d’échec des services publics qui ont réussi, au début de l’épidémie, à contenir relativement sa propagation, avant de baisser leur garde, au mois de juin. Un retour progressif à la vie normale marqué par le relâchement des gestes barrières par les citoyens et le laxisme des autorités, ce qui a ouvert la voie à l’anarchie. Une anarchie qui risque de coûter cher, malgré les mesures de restrictions supplémentaires annoncées récemment par le gouvernement. Depuis la réouverture des espaces communs et la rentrée scolaire, le nombre de clusters ou de foyers épidémiques explose à travers le territoire national, touchant aux peurs fondamentales des habitants des zones rurales, en particulier.
Des régions qui ne possèdent aucun moyen de réponse à l’avancée brutale du Coronavirus. La peur s’est installée dans les foyers algériens de plus en plus exposés au risque de contamination par ce virus. Une confrontation qui risque de leur coûter la vie. Un drame qui s’ajoute au palmarès des épreuves éprouvantes qu’a vécues le peuple algérien qui appelle les pouvoirs publics à reconfiner à nouveau le pays afin d’endiguer la progression du Covid-19. Une solution qui ne semble pas envisagée par les autorités en raison des répercussions de cette mesure sur la société et l’économie du pays.
Le Gouvernement et les responsables de la santé ne cessent d’inviter les citoyens à respecter les mesures de prévention, notamment, le port du masque et la distanciation physique en attendant l’acquisition d’un vaccin anti-Covid-19. Rappelant à chaque fois l’engagement de l’Etat à acquérir l’antidote dès sa mise en vente par l’un des laboratoires qui ont mis en place un vaccin fiable. En attendant, il faut se restreindre aux mesures de prévention et aux consignes des médecins. Accepter de vivre désormais avec ce virus et espérer l’acquisition d’un vaccin d’ici quelques mois.
Samira Takharboucht