L’aventure pour le poste de président de la CAF est lancée

Des candidats commencent à se bousculer autour du fauteuil de la Confédération africaine de football. Le protocole électoral sera-t-il respecté pour cette bataille ? Pas de doute, chaque candidat déchargera au pied de ce même fauteuil des promesses, qui se concrétiseraient avec l’ensemble des présidents de fédérations. C’est le contenu des feuilles de route déjà mis dans les différentes batailles électorales.

La première présentation concerne le Mauritanien Ahmed Yahia qui a été élu président de la Fédération de football de la République Islamique de Mauritanie (FFRIM) en 2011 à 35 ans seulement. Dès sa prise de fonction, l’équipe nationale occupait la 190e place du classement des nations. En 2013, elle se qualifie pour le championnat d’Afrique des nations 2014 (CHAN-2014). Après avoir échoué à se qualifier pour le CHAN-2016, les Mourabitounes participent au CHAN-2018 et surtout à leur première Coupe d’Afrique des nations en 2019. Invité de l’émission Radio Foot Internationale, RFI, il déclarait «j’ai soigneusement évalué la situation actuelle de la CAF et j’ai décidé d’être candidat pour changer les choses. La CAF doit être respectée, elle doit avoir un personnel qualifié et une gestion transparente». «Je suis candidat, c’est ma conviction, je peux apporter des jours meilleurs à la CAF», avance celui qui fait partie du Comité exécutif actuel de la CAF et qui l’assume.

Trois candidats de la même région
Trois candidats de la même région dans la course à la présidence, est-ce un problème pour Ahmed Yahya ? «Non je ne le pense pas. Il ne doit pas y avoir une question de rivalité entre régions. On doit juger du programme de chacun, avant tout. Je suis un homme d’action et je porte un projet inclusif pour l’Afrique. Voilà ce qui m’anime», conclut-il. Un autre candidat, le président de la Fédération sénégalaise de football Augustin Senghor annonçait sur les ondes de la Radio Foot Internationale dans la même émission «j’ai des valeurs de loyauté», a-t-il d’emblée avoué alors qu’il admettait, auparavant, qu’il ne se présenterait pas face au président sortant. «La procédure devant le comité d’éthique de la Fifa du président Ahmad (toujours candidat à sa propre succession, Ndlr) m’a fait y aller après avoir discuté avec des collègues du Comité exécutif», précise l’avocat qui voyait Ahmad se représenter sans difficulté, rapporte RFI. Dans ses réponses aux questions de notre confrère, il estimera que «la CAF est à la croisée des chemins, on veut rebâtir cette maison pour sortir des difficultés malgré le travail d’Ahmad. La CAF a besoin de modernisation et de stabilité et je pense être celui qui peut apporter ces changements», avance le maire de Gorée, élu au Comité exécutif de la CAF en février 2018. Augustin Senghor a, entre autres, le soutien de la Gambie et du Gabon. «Pendant ces quatre années, beaucoup de bonnes choses ont été faites. On était face à la nouveauté et il y avait de la volonté pour une nouvelle dynamique à la CAF. Je regrette que beaucoup de bruit a été fait pour occulter notre travail», déplore Augustin Senghor. «Il y a un manque de solidarité et une façon de trop politiser la CAF. Il ne faut pas se tirer une balle dans le pied», ajoute-t-il sans doute en référence à l’arrivée de Fatma Samoura comme déléguée générale de la Fifa auprès de la CAF entre août 2019 et janvier 2020.

Rien ne se fera sans la FIFA
Augustin Senghor souhaite «travailler main dans la main avec la Fifa». «On ne peut pas faire autrement. C’est très important d’avoir de bons rapports. On doit cadrer nos collaborations. Il y a eu de l’incompréhension. La Fifa voulait apporter son aide en faisant de l’Afrique une priorité. Il faut jeter les bases d’une collaboration claire et saine», concède-t-il. À propos d’une CAN tous les quatre ans, fortement recommandée par la Fifa, Augustin Senghor n’y voit pas comme certains «une injonction» de la part de l’instance mondiale du football. «Il faut réfléchir pour savoir ce que nous devons faire. Mais il faut faire attention avant de décider d’une CAN tous les quatre ans. C’est en tout cas à la CAF de décider. Il faut réfléchir à la bonne formule», répond Augustin Senghor. Trois candidats de la même région ne semblent pas être problématiques pour Augustin Sghor. «Quand on parle de football africain, on pense à l’Afrique de l’Ouest. Et il n’y a jamais eu de président de notre zone depuis que la CAF existe. C’est le contexte qui a dicté cela. Même si nous sommes trois, l’important c’est que ce soit des personnes de qualité», conclut Augustin Senghor.
Synthèse de H. Hichem