Pas d’accord sur un exécutif de transition

Libye

La semaine de discussions, qui vient de s’achever à Tunis, devait désigner un pouvoir exécutif unifié capable de sortir la Libye de plusieurs années de chaos et d’organiser les prochaines élections générales.

Une date est arrêtée pour ces élections en décembre 2021, mais les 75 délégués de la commission politique libyenne n’ont pas pu se mettre d’accord sur le mécanisme de choix du Premier ministre. L’ONU, qui évite de parler d’échec, annonce une nouvelle réunion par visioconférence dans quelques jours. Cette réunion a montré, une nouvelle fois, l’étendu de la discorde entre Libyens et leurs difficultés à s’accorder sur les noms de ceux qui vont diriger la période de transition de 18 mois. «Dix ans de conflit ne se résolvent pas en une semaine», a indiqué Stéphanie Williams, chef par intérim de la mission d’appui des Nations unies en Libye, à l’issue de cette semaine de discussions.
Jeudi, déjà, les pourparlers ont failli s’arrêter et certains délégués ont menacé de se retirer. Trente-deux membres de la commission politique réunie à Tunis avaient signé une pétition pour ajourner la rencontre. Ils protestaient contre le mécanisme conçu par l’ONU pour le choix des futurs candidats pour les postes souverains. Il suffisait d’avoir dix votes sur les 75 représentants présents à la réunion pour que la candidature soit retenue. Certains n’ont pas manqué d’accuser l’ONU de vouloir privilégier une tendance pour diriger la période de transition.
C’est donc ce mécanisme de sélection pour la future autorité imposée par l’ONU et les prérogatives du Conseil présidentiel qui ont miné la réunion. Les islamistes, qui représentent au moins 42 délégués sur 75, refusent toujours d’accorder la direction de l’armée au président du Conseil présidentiel. Autre point qui a suscité de violentes discussions, la proposition d’exclure les personnalités au pouvoir depuis 2014 de toute candidature pour la période de transition.
Une proposition n’a pas été adoptée. Concernant les avancées, les délégués réunis à Tunis ont réussi à définir une date pour les prochaines élections, à fixer les conditions pour se présenter aux postes de Premier ministre, de président du Conseil présidentiel et de vice-président. Ils se sont aussi accordés sur une représentativité de 20% de femmes pour tous les postes souverains de l’État. Ainsi, un poste de vice-président du Conseil présidentiel sera accordé, en principe, à une femme.
R.I/Agence