«Que les bas salaires baissent la tête !»

Mascara

C’est une nouvelle augmentation des prix à peine voilée au mépris du pouvoir d’achat du citoyen, loin de toucher un salaire décent, qui se retrouve littéralement touché de plein fouet par la nouvelle hausse des prix des produits de premières nécessités, ainsi que la folie mercuriale des fruits et légumes, qui connaît une hausse vertigineuse, et ce depuis le mois de septembre dernier.

Subséquemment, des distorsions de concurrence inacceptable et surtout déloyales sont observées et pratiquées sur des consommateurs sans protection, et ce contrairement aux discours officiel des pseudo-associations dites de «protection des consommateurs» qui gonflent les salons feutrés des autorités à des fins occultes. Dans ces nouvelles grilles des prix imposées, et ce devant l’indifférence indéniable des responsables concernés par ce grave problème de flambée inflationniste, qui d’ailleurs, commence déjà à faire sortir de leur gond, les ménages sans ressources, les smicards et autres fonctionnaires qui n’ont vu que dalle des revalorisations des traitements décrétés par l’Etat providence. Dans ce contexte de l’alpha et l’oméga de l’inaction des pouvoirs publics qui ont choisis le silence où selon plusieurs personnes rencontrées ou approchées sur la question pertinente de la nouvelle hausse des prix orchestrées, qui d’ailleurs, commencent sérieusement a occuper les devants de la scène sur les différentes agoras du chef-lieu, diront en ces termes, et à l’unanimité : « Il ne faut pas être spécialiste en économie ou haut responsables de l’Etat pour nous faire berner par des discours des salons feutrés et boxés.
De qui se moque-t-on en effet ? Surtout, sur le fond, où le gouvernement actuel continue d’illusionner la troisième couche de la société algérienne. La revalorisation colossale des salaires des fonctionnaires de l’état, personnel dit à solde globale et autres travailleurs des secteurs pétrochimiques a encouragé les divers intervenants et autres barons intouchables sur la scène à mettre la main à la patte des additions et autres soustractions dans les divers prix qui touchent les malheureux consommateurs. Comment voulez vous faire comprendre à des mandataires, aux gros bras des halles centrales, importateurs et autres grossistes que ce n’est pas tous ce beau monde qui touche 60.000 dinars et plus ? Difficile de chiffrer si on ajoute les rappels a la pelle et on voit la conjecture aujourd’hui avec l’avalanche vertigineuse des prix qui ne cessent de grimper vu cette incroyable masse salariale ambulante qui se chiffre a des milliards».
Les heureux fonctionnaires de l’Etat providence peuvent déjà sourire, mais la plupart des populations de la troisième couche de la société algérienne, cette majorité silencieuse, sont inquiets quant a cette énième flambée agencée des prix sur le marché. Ceux-ci redoutent l’inaction des pouvoirs publics sur la question délicate des nouveaux prix affichée par la plupart des commerçants, ce d’autant les garanties du ministre du commerce, qui à chaque hausses des prix, d’ailleurs « crié » sur le toit de notre unique télévision, ne produisent pas toujours les effets souhaités par les smicards et les fonctionnaires, qui touchent entre 25.000 à 35.000 dinars, qui sont toujours gringalet à joindre les deux bouts. En effet, malgré les mesures coercitives et dissuasives et les promesses non tenues de maitriser le marché, rien ne s’est matérialisé sur le terrain. Ces mesures, déjà largement diffusées ne sauront être discutés qu’au prochain conseil des ministres qui, parait-il, aura lieu après la prochaine rentrée sociale.
Le ministre du Commerce qui est de bonne foi, devrait ouvrir les yeux sur le monde réel des transactions : « Tout a augmenté au marché ! » La raison pousse à dire que cela est allé trop loin. Quelle raison ? La raison morale. Oui. En tout cas, cette nouvelle crise sociale qui pointe à l’horizon. Quant la politique est impuissante à empêcher des iniquités, l’inégalité, tout juste peut-elle les amoindrir un peu pour les plus vulnérables et autres smicards, alors l’opinion se tourne vers les symboles d’impunités et d’injustice. Nous y sommes. Les pouvoirs publics qui ont la destinée de ce pays partiellement fragilisés ces derniers temps devraient ouvrir yeux sur le monde réel et le comprendre d’eux-mêmes. Au niveau de l’unique halle centrale du chef-lieu, d’ailleurs fermé situé au nord-ouest de la ville, les quelques mandataires qui se comptent sur les bouts des doigts, rencontrés ce mercredi, se sont blackboulés de nous répondre, en nous recommandant de se connecter auprès de ceux qui gardent les caribous des complexes et autres chambres «frigorifiques», subventionnés par l’Etat providence, disséminés à travers le territoire de la wilaya, et qui se compte dans la fourchette de plus de 170 chambres.
Anarchie dans la wilaya de mascara qui cause l’augmentation des prix est due essentiellement aux intermédiaires qui stockent dans ces fameuses chambres froides de l’état providence, c’est-à-dire dans le cadre à l’appui aux profits des gros fellahs intouchables et proches de certains décideurs dans la wilaya de Mascara , voire même en haut lieu des hauts érigés du pouvoir, où des quantités importantes de pommes de terre, d’oignons, d’oranges, de pommes et même des bananes pour faire flamber le consommateur, vu que leur prix augmente de plus en plus. Les exemples ne manquent pas dans ce contexte néfaste, d’ou l’absence des services concernés de l’Etat, qui sont pourtant chichement rémunéré. « A chaque hausse des prix des fruits et légumes, c’est une escadre de contrôleurs des prix, de journalistes et autres correspondants de presse qui nous agressent de toutes part par des questions à nous faire vomir cette profession de mandataire. On n’est pas ici pour enfreindre la loi, on ne fait qu’appliquer notre marge bénéficiaire, qui est loin d’être préférentielle. », se révolte un mandataire. Plus loin, un autre mandataire dira en ces termes : « Le marché de gros des fruits et légumes du chef lieu de la wilaya a été abandonné par des centaines de mandataires, et ce vu l’anarchie qui se déroule à ciel ouvert dans un autre marché de gros des fruits et légumes de Tighennif, illégalement béant par des gros bras des halles centrales sans foi ni loi, au vu et au su des responsables concernés.
Aucun contrôle n’est permis dans ce haut lieu de l’irrationnel, véritable Etat dans l’Etat, le tout ceinturé par des comportements de délinquants, où les agressions et autres violences sont commises sur les personnes qui pénètrent dans le marché en question, y compris sur des mandataires qui osent réclamer leurs droits vulgairement bafoués par des personnes sans foi ni loi. Un mandataire, qui a voulu entretenir l’anonymat, s’exprimera en ces termes : « On ne veut pas d’intermédiaires et on réclame plus de considération vis-à-vis de notre profession et a notre égard contre ces importunes irascibles personnages sans scrupules. C’est à l’Etat de séparer le bon grain de l’ivraie. Ici, je parle en connaissance de cause, car c’est trop ! Trop même ! » Dans cette comédie en trois temps à la vaudeville, on parle sur le dessus de la problématique qui perdure et qui demeure sur la question de la gestion du marché, et ce vu la non concertation des professionnelles sur le devenir de ces sites qui se comptent sur le bout des doigts au niveau de la wilaya de Mascara. Des sites de stockage agricole, à l’exemple de la daïra de Tizi capables de palier aux insuffisances, demeurent peu ou proues gérés convenablement.
On remarque un certain non-conformisme dans ces actions vitales de la part de ce qui sont sensés de gérer la vie active de la wilaya. Les moyens ne manquent pas, mais c’est les idées qui font cruellement défaut dans une wilaya pilote. Dans la foulée, on pointe du doigt les différents intermédiaires qui flambent le marché du gros, vu la faiblesse des rendements qui ont sérieusement touché l’ouest algérien cette saison, le tout enveloppée dans une opacité totale, d’où la flambée des prix qui a fini par toucher tous les produits existants sur les étals des commerçants, y compris chez les vendeurs a la sauvette, qui sont constamment mis a rude épreuve par les services de police, et qui franchement accompagne tant bien que mal les petites bourses . Cette énième augmentation, et qui ne sera assurément pas la dernière, a touché les fruits et légumes, les légumes secs, la viande rouge, blanche, les poissons en particulier les produits détergents.
A l’exemple des viandes rouges importés et d’origine douteuse ont été taxés a 1.000.00 dinars le kilogramme pour la viande hachée. Le pouvoir d’achat de la troisième couche baisse de plus en plus, les produits de première nécessité ont connu une hausse spectaculaire, a l’exemple des pois chiches, lentilles, haricots, sans compter le stockage illégal organisé pour reproduire les pénuries, comme au bon vieux temps. Au-delà de ces raisons, si l’on observe la courbe éhontée de la mercuriale, le marché ou les marchés sont totalement incontrôlables, avec une fluctuation des prix hors d’atteinte et dont le légume national, qu’est la pomme de terre est cédé entre 50 et 65 dinars le kilogramme, selon la qualité et le calibre mis sur le marché, les oignons à 50 dinars, la tomate carrément entre 75 à 100 dinars, les poivrons à 150 dinars, les haricots verts à 200 dinars, les aubergines vendus entre 120 à 140 dinars, les concombres à 110 dinars, les carottes à 55 dinars et les navets sont coordonnés à 80 dinars le kg.
Les fruits, il vaut mieux ne pas manipuler vu les prix affichées, spécialement les produits dits de «1er choix», à l’exemple de la pomme golden à 500 dinars, la banane à 200 dinars, les oranges locales à 250 dinars, y compris les autres produits de luxe que la plupart des algériens ne peuvent pas se permettre. Dans le chapitre des légumes secs, c’est la débandade, et ce, compte tenu d’une situation sociale sensible, l’anarchie a prévalu sur un pouvoir d’achat qui n’existe plus. Plusieurs produits ont été signalés comme étant indisponible dans les divers commerces, et ce, vu les ruptures de la chaine de distribution «organisé» par des barons intouchables. Par contre, chez certains commerçants, le prix des légumes secs qui sont allèchements exposés sont hors de la portée des ménages, selon le calibre, le pois chiche se monnaye à 350 dinars, les lentilles à 200 dinars, les haricots blancs à 220 dinars le kilogramme et même les pois cassés non pas échappé a cette incroyable hausse des prix, où le prix varie entre 200 a 260 dinars . Les semoules ont connu une très hausse sensible ou le kilo de couscous se monnaye entre 15 a 170 dinars kilogramme y idem pour les pates et autres produits similaires a l’exemple des spaghettis ou le sachet se monnaye entre 70 et 90 DA, selon la marque.
Une situation qui a fortement déstabilisé les cours des légumineuses. Le même constat qu’on a étalé en haut de notre article, concernant la viande rouge congelé qui est taxé au vu et au su de tout le monde à 1.000 dinars le kilogramme (viande hachée) et 1.300 dinars la viande importée dite «fraiche», d’ailleurs de très mauvaise qualité. Le poulet vidé, instable et fluctueux quant à lui, s’est envolé avec des prix qui varient entre 300 à 330 dinars le kilogramme et enfin le baromètre du pauvre, qu’est la sardine a vu son prix affiché à 600 à 700 dinars le kilogramme, et pour le poisson rouge, qui n’est pas largement commercialisé au chef-lieu de la wilaya, demeure un fruit défendu et hautement ruineuse pour les bas salaires. Parole d’un vendeur de poissons sur la place publique, qui nous dira en ces termes : « C’est quoi 600 dinars pour vous le kilogramme de sardine, vous qui touchez 50.000 dinars et des rappels ! ». Bref, notre ami le vendeur à la sauvette qui était un peu éméché se trompe peut-être de casquettes. Peut-être, dans un certain contexte, que notre bonhomme dit vrai, c’est quoi 600 dinars le kilogramme de sardine pour un salaire de 50.000 dinars et des rappels à la pelle. «Que les bas salaires baissent la tête», surtout quand des responsables se font servir par camionnettes entières de fruits et légumes, le peuple est tous nu ! Jusqu’à quand ces inégalités ?
Manseur Si Mohamed