Perspectives prometteuses pour l’aquaculture marine

Tlemcen

La production annuelle halieutique de la wilaya de Tlemcen, avoisinant les 9.000 tonnes, sera dans les prochains mois renforcée grâce aux efforts consentis par des investisseurs privés afin de développer l’aquaculture marine dans la région, et ce dans le cadre de la stratégie nationale de développement durable du secteur.

La wilaya de Tlemcen comptait, jusqu’à cette année, une seule ferme aquacole «Aquadora», implantée au large de la ville côtière de Honaïne. En production depuis 2016, avec une capacité de 600 tonnes annuellement, cette ferme produit la daurade et le loup de mer. Elle dispose de 12 cages flottantes de 23 mètres de diamètre, a-t-on indiqué à la direction locale de la Pêche et des Ressources halieutiques. Une autre ferme, fruit d’un investissement de 15 millions DA, sera opérationnelle dès la pose des cages flottantes prévue à partir de cette semaine à Hoaïne, a annoncé, de son côté, son propriétaire, Achour Fouad. Le responsable de la société «Royaume du poisson» a ajouté que 20 emplois sont créés au départ avec une capacité de production annuelle de daurades et de loups de mer de l’ordre de 600 tonnes. Cet apport permettra d’augmenter sensiblement la production de ces deux espèces et de réduire leurs prix sur le marché local. Actuellement, le loup de mer est proposé à 1.200 DA le kg, alors que le kilo de la daurade avoisine les 1.500 DA.
Honaïne, un pôle aquacole d’excellence A la direction locale chargée du secteur, on estime que la production de ces deux espèces sera confortée notamment après l’installation des cages flottantes de la ferme «Aymen fish», qui sera, quant à elle, implantée au large de Marsat Ben M’hidi. La filière aquacole sera également renforcée à Honaïne avec l’installation de l’entreprise «Techno naval», spécialisée dans la construction et la réparation des bateaux de pêche. Cette entreprise, créée par des ingénieurs nationaux et lancée en octobre dernier, va également contribuer au développement de la filière avec la construction de matériel aquacole, notamment deux catamarans de 13 et 15 mètres dédiés uniquement à l’aquaculture, a révélé son gérant, Benabbas Abdelmadjid. Installée au port de Honaïne, elle procède actuellement à la construction de deux thoniers et projette de construire des sardiniers, des petits métiers et même des catamarans de transport maritime, a précisé son responsable. L’entreprise « Techno naval » a déjà formé 12 ouvriers spécialisés.
Son gérant souhaiterait se stabiliser à Honaïne ou au port de Sidna Youchaa pour un meilleur développement de ses activités. M. Benabbès a expliqué que son entreprise « contribue au développement de la région de Honaïne, avec la création d’emplois mais également avec la mise à la disposition des professionnels du secteur le matériel nécessaire à cette activité et à moindres coûts ». La conchyliculture : un créneau porteur Aussi, deux investisseurs mettent actuellement les dernières retouches pour lancer deux fermes conchylicoles (élevage des moules) au niveau de la plage de Mâarouf, à Msirda Fouaga (daïra de Marsat Ben M’hidi ). Les deux fermes vont permettre la création d’emplois dans cette zone frontalière et, en parallèle, développer la filière inexistante jusque-là dans la wilaya de Tlemcen, a-t-on indiqué. Une première ferme est réalisée à 90%, a assuré son propriétaire, Ammouri Sid Ahmed, signalant le recrutement de 12 jeunes, dont des plongeurs et des manœuvres. Le projet, qui a nécessité 24 millions DA, devrait être lancé dans deux mois après l’acquisition de naissains de qualité. La capacité de production de cette ferme est estimé à 80 tonnes par an, indiqué la même source. Par ailleurs, l’investisseur Benhlima Kamel, qui a créé sa ferme dans le cadre du dispositif de l’ANSEJ, attend lui aussi l’importation de naissains pour démarrer son activité. Cette ferme, a-t-il indiqué, permettra de diversifier plus tard son activité en se lançant dans la production d’huitres. Avec la concrétisation de tous ces projets en cours, l’objectif ciblé par la direction locale de la Pêche et des Ressources halieutiques est d’atteindre une production supplémentaire aquacole de 3.000 tonnes par an à l’horizon 2024.
R.R/Agence