Quatre + un pour le siège de président

Élection à la CAF

Quatre + 1 candidats s’embarquent déjà pour le poste de président de la Confédération africaine de football. Le cinquième étant l’actuel président malgache, Ahmad Ahmad.

Plus que quatre mois (le 12 mars 2021) pour l’Afrique du football. Les masques sur l’identité des adversaires du Malgache Ahmad sont connus. C’est l’Ivoirien Jacques Anouma qui a été le premier à déclencher les hostilités, suivi du Sud-Africain Patrice Motsepe puis le Mauritanien Ahmed Yahya qui est monté au créneau, portant à quatre, en plus du président sortant, le nombre de candidats au poste de président de l’instance du football africain. La bataille ne sera pas de tout repos. Les tractations ont déjà commencé et les contacts se multiplient. Le poste est hautement politique et essentiel pour la croissance du football d’un continent qui approvisionne l’Europe en joueurs de qualité, mais dont les championnats comme les résultats dans les grandes compétitions mondiales, restent en-dessous du potentiel du continent, font relever les médias internationaux qui commentent et analysent l’événement.
Le terrain où se jouera cette élection est marocain. Le prochain élu n’aura pas la tâche facile, ce qui relève de l’évidence même. Ce qui ne l’est pas, c’est le respect de bout en bout de ses engagements qui seront annoncés le 12 mars. Un rituel devenu à la longue un fait de séduction qui s’affaiblit au fil du mandat. Ce qui sera attendu du président-élu, c’est cette lourde tâche qui est celle de développer le football sur le continent africain durant les quatre ans de son mandat. Éviter les erreurs du passé qui n’ont pas musclé ce football souvent mis en échec par rapport à des attentes qui n’épousent pas les aspirations des dirigeants de Fédérations. Le président sortant était connu et souvent dénoncé pour sa mauvaise gestion, cela ne l’a pas empêché de figurer sur la liste des partants.

Qui se présenterait contre moi ?
Âgé de 60 ans, son bilan à la tête de la CAF a été caractérisé par un lot de polémiques. Pour les médias étrangers, Ahmad a, à son actif, des faits positifs notamment la «réforme du format de la Coupe d’Afrique des nations (à 24 équipes depuis 2019) ainsi que la création d’une Champions League africaine féminine». Mais il y a ce lot qui a fait de lui un président qui portera les traces des accusations qu’il a dénoncées. Il s’agit des accusations de corruption et de harcèlement, ce qui pourrait lui valoir une suspension. Mais ce candidat sortant, à l’annonce de sa candidature à sa propre succession, semblait sûr de son fait.
«Je ne pense pas que qui que ce soit ne se présente contre moi», avait-il déclaré. Erreur, il ne sera pas seul mais quatre à jouer leur carte. Que fera-il pour les mettre en touche ? La question est posée. Enfin, récemment il a été testé positif au Covid-19, puis hospitalisé. Le président de la Confédération africaine observe actuellement une période de convalescence de 20 jours, jusqu’à fin novembre, durant lesquels il va quitter son poste.

Qui sont-ils ces candidats ?
Jacques Anouma, 70 ans, ancien président de la Fédération ivoirienne de football d’abord a fait part de ses ambitions. Cet ancien cadre d’Air France et de Renault est un candidat porté vers l’amélioration des résultats des nations africaines sur la scène mondiale. Déjà candidat en 2013, il avait été défait par Issa Hayatou. Augustin Senghor, Sénégalais de 56 ans, président de sa Fédération qui serait le candidat du consensus. Considéré comme un outsider, il a le mérite d’être un candidat respecté de tous, pour son action dans le monde du football en Afrique, mais aussi à travers sa profession d’avocat spécialisé en droit des affaires. Le Sud-Africain Patrice Motsepe (58 ans), actuellement président des Mamelodi Sundowns, est un candidat qui dispose d’une assise financière confortable. Milliardaire depuis 2003, il est la 10e fortune d’Afrique. Un patrimoine amassé via le groupe African Rainbow Minerals qu’il dirige. Et pour finir, Ahmed Yahya qui est lui le benjamin des candidats. À 44 ans, sa candidature a pu surprendre car il est considéré comme un proche du sortant, Ahmad Ahmad. Le Mauritanien veut développer les revenus de la CAF mais aussi le football féminin. Il dispose d’une carte, et non des moindres dans sa manche : c’est un homme apprécié par la FIFA et son président, Gianni Infantino.
H. Hichem