L’entreprise est stable malgré tout

Cital

Changer sa manière de travailler pour disposer d’un puissant potentiel humain, matériel et financier et, de là, atteindre les objectifs tracés par la direction générale de la Compagnie Industrielle des Transports Algériens (CITAL), c’est ce que s’assigne la directrice générale de cette entité.

Spécialisée dans l’assemblage des matériels roulants ferroviaires et leur maintenance, elle est présidée par Mme Wahida Chaab. Celle-ci veille depuis 2010 à ce que rien ne vienne perturber la gestion de la compagnie avec ses 500 agents répartis dans 7 unités. Un centre d’expertise viendra renforcer cette armada appelée à être réalisée à Mostaganem. Et lorsqu’il est de plus en plus question d’exportation du matériel ferroviaire à destination de plusieurs pays d’Afrique et d’ailleurs, l’on ne peut que se réjouir. Entraînés par l’engouement de la patronne de l’entreprise qui n’avait pas cessé de lancer des appels à la stimulation de cet aspect, plusieurs ministres s’y étaient déplacés. Comme par exemple celle effectuée par le ministre de l’Industrie et des Mines en septembre 2010 par Youcef Yousfi.
Ce dernier avait pu apprécier les progrès réalisés par Cital. Notamment celui lié à l’intégration de la production locale. Elle concerne les domaines de câblage embarqué, afficheurs électroniques, vitrage, réparation des systèmes électronique et le génie mécanique. Puis, sont survenus les différentes et nombreuses perturbations socio-économiques. Elles sont à l’origine du retard mis dans la matérialisation de nombreux projets comme celui des exportations du matériel ferroviaire à destination de plusieurs pays d’Afrique et d’Europe. Ce qui semble avoir imposé à la DG de lancer une vaste opération de réorganisation. Elle lui a permis de sauver de nombreux postes de travail qui, en d’autres circonstances auraient disparu. Ce à quoi, avec la déclaration de la pandémie du Covid-19 où, bien qu’au stade des rumeurs, attendaient les travailleurs.
Elles étaient constamment démenties par l’employeur. Cital assume et tire parti de cette situation au niveau de ses sept unités. Très investie dans ses prérogatives de directrice générale, la DG se positionne pour gagner des parts de marché en relation avec le ferroviaire. Ce qui, du reste, a été démontré lors de la visite de Youcef Yousfi durant la visite des ateliers où il a été question de révision des sous-ensembles clés des tramways, mis en place afin d’assurer les premières grandes révisions des rames actuellement en exploitation commerciale. Mais, apparemment, il y a plus important si l’on se réfère à ce qui a été révélé au ministre : «En outre, la compagnie est aussi présente sur les centres de maintenance des tramways à Alger, Constantine, Oran, Sidi Bel-Abbès, Ouargla et Sétif avec près de 250 ingénieurs et techniciens algériens qui opèrent quotidiennement sur ces sites», rappelle Cital, soulignant qu’elle envisageait également assurer la maintenance du tramway de Mostaganem. «Nous continuons à œuvrer pour offrir des produits et des services de haut niveau.
Ils permettront ainsi aux Algériens de profiter d’un moyen de transport performant et moderne», a déclaré la présidente de Cital, Wahida Chaab. Comme pour rappeler à leurs partenaires français qu’ils ont beaucoup fait pour atteindre les performances enregistrées sous le contrôle des compétences et atouts dont ils disposent, les actionnaires algériens ont mis un terme au partenariat. «Nous avons démontré que Cital a toutes les compétences et les atouts pour prendre en charge la mission initialement confiée à des étrangers». Décision qui a été confirmée au départ le 13 mai 2018 où les Algériens se signalaient par communiqué APS qu’ils mettaient un terme à leur partenariat. Suivi par un communiqué précisant qu’issu d’un partenariat algéro-français, Cital est détenue par l’entreprise publique Ferrovial à hauteur de 41%, l’Entreprise Métro d’Alger (EMA) à 10% Alstrom Transport SA à 43%, et Alstrom Algérie à 6%.
A partir de là, sous la direction de sa présidente, Cital changera totalement sa manière de travailler en lançant une vaste opération de réorganisation de ses sept unités implantées à travers le territoire national. La priorité est à l’industrie ferroviaire algérienne. En faisant le choix de sacrifier son industrie pour le plus grand profit des services et de la finance dans les années 1990, l’Algérie a déstabilisé des territoires autrefois prospères et favorisé l’émergence des discours populistes les plus radicaux. La souveraineté n’est rien sans la capacité à disposer sur son territoire des industries pour se nourrir, se soigner et préparer les emplois de demain. Ce qui n’a pas été le cas durant ces deux dernières décennies où tout a été fait à l’emporte-pièce. Beaucoup se posent la question sur le miracle qui a fait que depuis sa création en 2010, la femme de fer algérienne ou Cital n’ait pas été contaminée.
A. Djabali