Stop et fin pour le président Ahmad Ahmad

CAF

La course de Ahmad Ahmad, président de la Confédération africain de football, s’arrête là où sa fin dans le football africain commence.

La Commission d’Éthique indépendante de la FIFA vient de la confirmer en prenant une lourde décision : celle de le suspendre de toute activité relative au football (administrative, sportive et autres) aux niveaux national et international, et ce, pour une durée de 5 ans. Il quitte ainsi le football africain, à un moment où il s’échauffait pour décrocher un autre mandat, en mars prochain. La FIFA lui ferme toutes les portes.
Il ne lui sera donc pas possible d’aller au-delà de son présent mandat qui s’éteint à quatre mois des élections. Il n’aura ainsi, ni la possibilité de changer de décor pour plaire, encore moins de discours. Il ne pourra pas non plus affiner ses interventions ni ses promesses. Son jeu avec la FIFA ne lui aura pratiquement rien servi, au contraire. Ses OK, ses acceptations et distribution de cadeaux ou autres avantages ne lui auront pas servi à grand chose.

Ahmad n’a pas choisi la vérité des comptes
Le football africain était presque devenu un tissu d’échanges, alors qu’il n’a rien avoir avec ce qui est tant espéré et surtout défendu par les professionnels du football. La sortie de la FIFA, lors du séminaire d’une journée sur le développement des compétitions et des infrastructures en Afrique, tenu en janvier écoulé dans la ville marocaine de Sal au Maroc, était chargée de révélations et les recommandations de la FIFA étaient acceptées par Ahmad avant même leur adoption.
La proposition du président de l’instance, d’aller vers «une nouvelle périodicité pour la Coupe d’Afrique des nations qui se disputerait tous les quatre ans et la création d’une nouvelle compétition de clubs panafricaine», n’a trouvé aucune réaction de la part de «l’ambassadeur» du football africain, de quoi s’interroger d’ailleurs sur son accord. Le président de la CAF, Ahmad Ahmad n’avait pas choisi de pratiquer la vérité des comptes, ce qui aurait pu lui donner de la crédibilité vis-à-vis de ses partenaires. Aujourd’hui, ce ne sont pas des questions qui fâchent qui se présentent à lui, mais des positions qui tranchent.

Accusé de détournement de fonds
Il est reconnu coupable «d’avoir enfreint les articles 15 (Devoir de loyauté), 20 (Acceptation et distribution de cadeaux ou autres avantages) et 25 (Abus de pouvoir) de l’édition 2020 du Code d’éthique de la FIFA, ainsi que l’art. 28 (Détournement de fonds) de son édition 2018». Les charges retenues contre le boss du football africain portent sur «diverses questions liées à la gouvernance de la CAF, dont l’organisation et le financement d’un pèlerinage à La Mecque (Oumra), ses accointances avec l’entreprise d’équipement sportif Tactical Steel et d’autres activités». Rappelons que l’affaire Tactical Steel (un contrat d’équipementier jugé surfacturé) avait valu à Ahmad d’être brièvement interpellé par l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (Oclif) à Paris en juin 2019 avant d’être remis en liberté.

Quatre candidats à sa succession
«Dans sa décision qui a fait suite à une longue audition, la Chambre de jugement de la Commission d’Éthique a établi, sur la base des informations recueillies par la Chambre d’instruction, que Ahmad avait manqué à son devoir de loyauté, accordé des cadeaux et d’autres avantages, géré des fonds de manière inappropriée et abusé de sa fonction de président de la CAF», ajoute la FIFA, qui lui a également infligé une amende de 200 000 francs suisses (185 000 euros).

Place aux autres candidats
Récemment nommé président de la CAF par intérim suite au test positif d’Ahmad au coronavirus, le Congolais Constant Omari va donc voir son mandat prolongé de quelques mois. Ensuite, l’Ivoirien Jacques Anouma, le Sud-Africain Patrice Motsepe, le Mauritanien Ahmed Yahya, et le Sénégalais Augustin Senghor, tous candidats déclarés, se disputeront la succession du Malgache.
H. Hichem