La face cachée dans ce qui se trame au marché de gros des fruits et légumes

Mascara (Tighennif) : une affaire qui fait froid au dos

L’affaire s’apparente à un enlèvement purement et simplement, qui a été commis à l’encontre d’un policier exerçant à la brigade de recherche et d’investigation (BRI) de la Sûreté de daïra de Tighennif.

Les faits qui se sont déroulés la semaine dernière dans le centre- ville de la commune de Tighennif, distante d’environ une quinzaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya, a été carrément mis en sourdine, et ce malgré notre insistance sur cette grave affaire et dont des «gros bras des halles», qui parait-il, sont derrière cette aventureuse manœuvre contre le policier. Selon les informations qui circulent au sujet de ce guet-apens minutieusement orchestré par des «intermédiaires» (ou plutôt des «mules») monnayés par des «gros bras des halles» via une action expéditive, qui a vu quatre individus exécutant des sales besognes au marché de gros des fruits et légumes de la daïra de Tighennif embarquer manu-militari le policier dans une voiture sujet à ce «kidnapping» à l’italienne et dont des parties réfutent le terme d’«enlèvement.

On se demande alors comment qualifier juridiquement cette opération inédite ? Apres l’acte d’agression commis en plein centre-ville de Tighennif devant les quelques citoyens oisifs présents, c’est-à-dire impuissant à intervenir, les agresseurs se sont alors dirigés vers le directoire du marché de gros des fruits et légumes de la commune en question. Arrivés sur les lieux, les quatre malfrats exerçant, parait-il, comme des agents de sécurité au sein de ce marché, des récidivistes notoires ayant des casiers judiciaires très bien enjolivés dans le monde de la criminalité, se sont permis de ligoter le malheureux policier, le tout ceinturé par des bastonnades et autres claques.
Deux autres complices profitant de cette séance de torture des plus ignobles se sont permis de mettre la main dans les poches du policier pour lui soustraire les clés de sa voiture restées au centre-ville de la commune en question, distante d’environ de cinq kilomètres du lieu de la détention de l’agent de l’ordre public, et ce en toute quiétude et aisance, le tout enveloppé dans un silence complice.
Apres avoir dirigé la voiture de la victime au sein du marché de gros, les agresseurs mettent alors dans la malle de la voiture en question des boissons alcoolisées et des petites plaquettes de kif traité pour charger le policier d’un acte invraisemblable, dont des têtes pensantes du marché de gros mènent tous ce beau monde à Tighennif en barque. Dans ce contexte déplorable, il y a lieu maintenant de souligner que beaucoup de personnes, y compris des mandataires ont été victimes d’actes d’agressions et d’intimidations via le patron du marché de gros et de ses sbires, pour des histoires débiles qui sortent de l’entendement. Un véritable Etat dans un Etat, d’où personne ne peut réclamer ou déposer une plainte, et ce vu l’influence de l’argent sale qui a absolument enivrer tous ce beau monde, et ce devant le silence inquiétant du ministre du Commerce et de l’Intérieur malgré les appels des mandataires du chef- lieu de la wilaya pour mettre un terme à ce contrôle du marché de Tighennif qui n’a pas divulgué tous ses secrets.
Revenons à nos moutons, revenons aux choses serieuses, les agresseurs qui ont contacté la Gendarmerie du chef-lieu de la daïra de Tighennif pour signaler la voiture du policier, tout en mettant l’accent sur les encombrants objets retrouvés à l’intérieur du véhicule, en l’occurrence la drogue et les boissons alcoolisées.
Un scénario digne des fils mafieux. Après ce coup de force concocté en toute aisance, les gendarmes arrivent tout en constatant les allégations présumés des «mules» du patron des lieux, et ce en fouillant le véhicule en question et dont la provision a été retrouvée, comme annoncé. Après avoir décliné aux gendarmes sa fonction de policier, les gendarmes ont contacté la Sûreté de daïra de Tighennif pour prendre en charge leur élément et dont les compléments se sont déroulés en «zone de Gendarmerie». En effet, sur investigation des services de la police judiciaire de ladite daïra, et sur commission de rogation du magistrat instructeur près le tribunal de Tighennif, quant à la réquisition des images de la vidéo-projection du marché de gros. En effet, la lecture, dans le cadre légale de la réquisition, a fini par donner le contraire de ce qui a été avancé par les divers intervenants dans cette grave affaire et dont certains veulent à tous prix l’endosser au malheureux policier.
Personne ne peut dire le pourquoi de cet acharnement contre l’agent de l’ordre public par le patron du marché de gros des fruits et légumes, de son frère et des quatre autres comparses qui font la loi au niveau de ce marché ouvert à tous les excès. Ainsi, le frère du patron ainsi que quatre autres assaillants (agents de sécurité) ont été placés en détention préventive, quant au patron du marché de gros des fruits et légumes, il demeure en état de fuite.
Un retour à l’ordre s’impose. Il est intolérable d’arriver à un tel degré de crainte où beaucoup reste à faire en matière de sécurité publique, et on comprend donc que, vu ce manque de proximité à outrance, la peur a gagné les riverains et les mandataires honnêtes, y compris les simples citoyens qui s’approvisionnent de ce haut lieu de «la torture» qui se pratique au vu et au su de tout ce beau monde. C’est honteux d’en arriver à ce point du parfum de la peur. Peur pour eux-mêmes, peur pour leurs progénitures, où celui qui parle devient une proie facile, traquée, alors on ligote ses mots, sa rage, son désespoir par peur de représailles, parce que l’anonymat ici, est avoisinant de l’intimidation, aux actes où personne n’est épargné. Pour conclure, il est important de souligner une énième fois de savoir : «Qui protège les patrons du marché de gros de Tighennif ?»
Manseur Si Mohamed