«Il ne saurait y avoir de développement sans sécurité, ni de sécurité sans développement»

Sabri Boukadoum, à partir de Niamey (Niger) :

Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum a estimé, avant-hier vendredi à Niamey (Niger), que la lutte contre le terrorisme qui constitue une menace mondiale à la paix et à la stabilité internationale, appelle à davantage d’efforts de notre part pour, a-t-il dit, conforter les avancées réalisées en termes de lutte contre ce fléau, à travers la conclusion d’une convention internationale inclusive, à laquelle l’Algérie n’a eu de cesse d’appeler.

«Il ne saurait y avoir de développement sans sécurité, ni de sécurité sans développement durable», a-t-il indiqué soulignant, au passage, la mise en œuvre, effective, des mécanismes internationaux et régionaux. S’exprimant lors de la 47ème session des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), le chef de la diplomatie algérienne a rappelé que les travaux de ce Conseil ministériel interviennent dans un contexte extrêmement complexe, où notre monde musulman, a fait remarquer Sabri Boukadoum, fait face à plusieurs défis, en tête desquels le terrorisme transnational et l’extrémisme violent, la montée de l’islamophobie, les atteintes à l’Islam et l’aggravation des crises et conflits régionaux qui entament la sécurité et la stabilité de plusieurs peuples et pays membres de notre organisation.
L’Algérie, a poursuivi le ministre des Affaires étrangères, réaffirme, depuis cette tribune, sa position, immuable, en matière de lutte, impérative, contre le phénomène d’islamophobie et l’élimination de ses sources. Réaffirmant, à l’occasion, son rejet de l’atteinte à autrui sous le couvert de la liberté d’expression. «La montée de l’islamophobie dans certains pays occidentaux a attisé les tensions sur tous les plans et créé d’autres entraves à la diversité et au caractère pluriel des cultures au sein des sociétés», a-t-il poursuivi. Considérant que la poursuite de telles attitudes et actes islamophobes, constitue une violation flagrante des droits de l’Homme et un défi continu des valeurs universelles de tolérance, de dialogue et de coopération. Les communautés musulmanes établies dans des pays non-musulmans, a observé Sabri Boukadoum, font encore face à différentes formes de ségrégation et de marginalisation en termes d’opportunités d’emploi, d’éducation et d’autres droits. «L’offense, l’injure, l’invective et le mépris des croyances d’autrui sous le couvert de la liberté d’expression dénote l’existence d’une crise d’éthique profonde dans les sociétés qui relayent de telles attitudes, d’où l’impératif pour ces pays de réfléchir à la manière de traiter cette crise à la base», a encore estimé le chef de la diplomatie algérienne.
Nous exprimons, aujourd’hui, notre profonde inquiétude et préoccupation, a ajouté le ministre des Affaires étrangères, quant à la montée de la campagne de haine systémique contre l’Islam et les musulmans qui se nourrit d’un stéréotype relayé par certaines politiques et certains médias occidentaux et aussi sur les réseaux sociaux pour faire l’apologie des messages des groupes extrémistes incitant à la haine. «Face à ces défis multidimensionnels dont souffre le monde islamique, l’OCI a besoin, plus que jamais, d’une réforme globale et profonde qui lui permette d’être plus forte et plus solide devant les défis qui se posent à la nation musulmane mais aussi pour hisser haut sa voix à l’échelle mondiale», a insisté le ministre.
Il est de notre responsabilité, en tant que pays membres et Secrétariat général, a encore ajouté Sabri Boukadoum, de poursuivre le processus de réforme de l’OCI en vue de l’adapter aux exigences actuelles et lui permettre, ainsi, de s’imposer en tant que partenaire essentiel dans les relations internationales. «Il est impératif que cela demeure une priorité pour nous tous, en la concrétisant par le parachèvement des réformes structurelles et organisationnelles, la garantie de la rigueur dans la gestion des ressources et la consécration des fondements de la bonne et transparente gouvernance», a-t-il dit.
Rabah Mokhtari