Une gestion centralisée pour pouvoir remettre le chantier sur les rails

Énergies renouvelables

Alors que les facteurs favorisant la transition énergétique dans le pays sont nombreux, notamment la dépendance aux hydrocarbures et d’autres facteurs relatifs à l’environnement et au développement durable, l’Algérie enregistre un grand retard dans ce domaine.

Ainsi, malgré la volonté du Gouvernement d’accélérer la concrétisation de la transition énergétique traduit par la création d’un département ministériel dédié à ce domaine, les hydrocarbures sont toujours au cœur de l’activité économique algérienne. A ce sujet, le Secrétaire général du Commissariat aux énergies renouvelables, Messaoud Khelif, a affirmé qu’en matière du retard qu’a connu le chantier des énergies renouvelables en Algérie «il faudra situer exactement le problème et les goulots d’étranglement». Pour lui, dans le domaine, l’Algérie reste en retard par rapport à ses voisins immédiats. «Maintenant que les tenants et les aboutissants de cette situation sont, désormais, connus», il va falloir, dit-il à ce propos, «clarifier le discours, afin que les choses puissent avancer correctement».
Intervenant hier sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, M. Messaoud Khelif signale que des 4.000 mégawatts prévus d’être mis en exploitation grâce l’énergie solaire pour produire de l’électricité, il n’en a été produit, à ce jour, qu’à peine 390 mégawatts, repoussant d’autant l’espoir d’une baisse progressive de l’exploitation des ressources fossiles pour les réserver à l’exportation. Des responsables à divers niveaux avaient, à de multiples reprises, prévenus que faute de réaliser une transition entre l’usage de ces ressources et celles des énergies renouvelables, à l’horizon 2022, l’Algérie n’aura plus la capacité d’exporter son gaz, dont la consommation interne a littéralement explosé, atteignant à la fin de 2020, les 50.000 milliards de m3. D’où la nécessité, poursuit-il, de se préparer à cette situation et de sauvegarder une partie de ce potentiel pour les générations futures, et ce, à travers l’ouverture des nouvelles niches de renouvelable vu son importance sur le plan économique.
Il a noté dans ce sens, que l’Algérie est fortement doté de cette ressource notamment le solaire, et l’étendue territoriale qui permet d’augmenter les renouvelables. Pour M. Khelif, pour pouvoir remettre le chantier des énergies renouvelables sur les rails, il y a nécessité d’en assurer une gestion centralisée et, d’autre part, de se pencher sur les raisons qui ont empêché l’application d’articles de la loi de 2002 libéralisant la production d’électricité parmi lesquels, relève-t-il, ceux relatifs aux énergies renouvelables «n’ont jamais été appliqués». Pour ce qui est de l’entreprise Sonelgaz, «l’acteur majeur» du projet, l’invité l’appelle à se «mettre à jour, afin qu’on puisse redémarrer celui-ci».
Il explique que la totalité des programmes réalisés, à ce jour, par cette dernière, n’ont pas excédé les 22 mégawatts, l’accusant d’avoir «plombé beaucoup de chemins». Revenant sur le programme initial des énergies renouvelables, prévu pour produire les 4.000 mégawatts d’électricité escomptés, le même responsable a expliqué que ce programme avait été «éclaté» en centrales de 500 mégawatts chacune, nécessitant des moyens de financement globaux de l’ordre de 3,5 à 4 millions de dollars s’interrogeant de savoir si le pays a, aujourd’hui, les moyens de mobiliser de telles sommes pour un tel projet.
Manel Z.