La Thaïlande espère une première qualification historique

Mondial-2022

On l’évoque rarement. La Thaïlande, 23e pays asiatique et 144e à l’échelle mondiale. Au classement FIFA, elle est 114. Elle livre une bataille pour figurer sur l’assiette des grandes nations du football.

Un de ses principaux objectifs est de se qualifier à la prochaine Coupe du monde 2022. Une qualification, un rêve. Mais cela n’empêche pas cette nation de travailler et de cultiver des espoirs. Elle progresse et attire les sélectionneurs étrangers tout en investissant en masse dans le foot business. En particulier, sur le marché anglais, le plus riche au monde. Ainsi «lors des qualifications du dernier Mondial, la Thaïlande est arrivée en tête de son groupe devant l’Irak (autre qualifié), face au Vietnam, à Taiwan et à l’Indonésie. Au tour suivant, en revanche, le miracle ne s’est pas produit.
Mais la machine est lancée. Et pour la prochaine Coupe du monde, la sélection nationale est toujours en lice pour se qualifier», font remarquer des confrères de la presse internationale. Le silence de cette nation dans le football laisse place, depuis quelque temps à des échos qui annoncent l’arrivée d’internationaux avec force sur les stades thaïlandais. Les médias constatent que sur le terrain, le niveau des jeunes joueurs thaïlandais progresse, au point d’être remarqué bien au-delà des frontières du pays. Et ce n’est certainement pas pour rien si de grands clubs européens, jusqu’ici «exportateurs» de joueurs, viennent y repérer des talents. Et comme preuve, la création d’une académie par la Juventus de Turin réservée exclusivement pour les jeunes les plus doués.

Investir pour s’imposer
Ce n’est certes pas encore gagné, un travail de fourmis continue son petit chemin jusqu’à se hisser au niveau mondial et côtoyer les grandes équipes de cette planète foot. Derrière ce sport qui se construit à petit pas, se fait remarquer par son «business, un business qui a la côte à Bangkok… qu’il s’agisse de promouvoir des clubs nationaux ou d’investir dans les plus gros championnats étrangers. L’investissement dans le football, on y croit énormément, le marketing, cette arme incontournable est mise en avant pour ne pas laisser les caisses vides». Des marques figurent sur les maillots des joueurs et d’ailleurs «le retour sur le Vieux-Continent de ses footballeurs professionnels se sont affichés avec leurs maillots thaïlandais. Succès immédiat». Mais dans cette nation, il n’y pas que les maillots qui rapportent de l’argent. Buriram United, Chonburi FC, Bangkok Glass FC, Muangthong United FC, Thai Port FC, Police Tero FC… Des noms, inconnus en Europe, remplissent des stades, mobilisent des dizaines de milliers de spectateurs.

Le professionnalisme
C’est «une passion qui est encore plus visible lors des matches de l’équipe nationale. Un acte de patriotisme en Thaïlande et dans toute l’Asie du Sud-Est». L’on se rappelle de la dernière demi-finale de la Coupe d’Asie du Sud-Est entre la Thaïlande et la Malaisie qui a réuni près de 50 000 personnes dans le stade Rajamangala à Bangkok. Pourtant, le professionnalisme est très récent en Thaïlande. Et c’est la professionnalisation qui a développé le rayonnement des clubs. Dans les tribunes, aux jeunes hommes se joignent désormais des femmes et des enfants, remarquent nos confrères.

Un homme d’affaires thaïlandais achète
Leicester City en 2010 Vichai Srivaddhanaprabha, cet homme d’affaires, qualifié de pionnier en la matière, et qui a fait fortune dans les boutiques hors-taxes, a racheté le club de Leicester City en 2010. Un investissement qui a permis quatre ans plus tard, au club des Midlands de décrocher son seul titre de championnat ! Leicester City demeure ainsi le plus grand club financé par les Thaïlandais. Son stade, le King Power Stadium, porte d’ailleurs le nom de la société de Srivaddhanaprabha. Au-delà de ses clubs, c’est désormais sur le championnat britannique que lorgnent les businessmen thaïlandais.
En 2017, Yuengyong Opakul, 65 ans, a mis la main sur la League Cup pour 34 millions d’euros. Ce rockeur passionné, qui finançait déjà le Reading Football Club et les maillots d’échauffement du Chelsea Football Club, a ajouté sa boisson énergétique Carabao à la liste des sponsors de la Premier League. «Et il n’est pas seul. Deux grandes marques ont ainsi sorti leurs chéquiers : Chang Beer a payé 14 millions d’euros pour s’afficher pendant trois ans sur le maillot du club de Liverpool, Everton Football Club, tandis que Singha Beer s’est offert l’un des meilleurs club anglais, Manchester City, en plus du club de Leicester, décidément très thaïlandais». Une nation qui continue à militer pour décrocher sa qualification à la prochaine Coupe du monde 2022, pourquoi-pas.
H. Hichem