L’Algérie veut gagner ce pari !

Elle œuvre à trouver un consensus

L’Algérie a toujours joué un rôle important dans la prise de décision sur le marché pétrolier. En 2016, aussi inattendu qu’inespéré, elle a gagné son pari de parvenir à trouver un compromis à la crise pétrolière de l’époque, aggravée par le bras de fer qui opposait la Russie à l’Arabie saoudite.

Après deux jours de négociation et de discussions, les pays membres du groupe informel Opep+ se mettent d’accord pour réduire leur quota de production, fixé à l’unanimité à 32 millions mbj. Six ans plus tard, les 23 pays signataires de la Déclaration de coopération font face à la réticence du bloc russe qui n’a pas encore accordé sa voix au maintien du plafonnement du volume de la production pétrolière. Pour parvenir à un consensus entre les pays membres de l’Opep+ et convaincre la Russie de l’impératif de prolonger la réduction de production de pétrole durant les six premiers mois 2021 afin de soutenir les efforts accomplis par les mêmes pays durant sept mois.
La position de l’Algérie qui préside cette année le 180ème sommet de l’Opep est très claire. Reconduire l’Accord Opep+. «Notre position est claire. Nous restons à l’écoute de tous et nous sommes flexibles», a affirmé le ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar, lors de la réunion, insistant sur la poursuite des efforts accomplis durant des mois. C’est l’objectif d’ailleurs des consultations et des discussions engagées entre les pays producteurs du pétrole, membre de l’Opep+, et ce, en vue d’arriver vers un consensus. Selon M. Attar, « le marché pétrolier nécessite toujours de la prudence même si sur le plan sanitaire il y a de plus en plus de bonnes nouvelles indiquant la possibilité d’allègements des mesures de confinement à travers le monde, et par conséquent une possible reprise économique à travers le monde», qualifiant cette réunion de «cruciale et de constructive qui a donné lieu à un riche échange de points de vue sur la situation du marché».
L’objectif serait de reconduire les coupes de production pétrolière actuellement estimées à de 7,7 mb/j, et le ramener à 5 mbj, pour une période supplémentaire de trois mois. Lors de cette réunion, les participants à cette rencontre ont discuté «des mesures adéquates à prendre pour faire face à l’impact de la pandémie de la Covid-19 sur l’économie mondiale et le marché pétrolier restent ouvertes», plaidant, dans ce sens, pour la reconduction de l’Accord Opep+. Par ailleurs, la décision finale sur une prolongation de seuil des baisses de production pétrolière des signataires de l’accord revient aux 23 pays membres de l’Opep+.
Samira Takharboucht