Ouverture prochaine de 30 autres portails et services

Finance islamique

Le ministre des Finances Aymen Benabderahmane a annoncé, hier mardi, à Alger, l’ouverture, prochaine de 30 autres portails et services de la finance islamique au niveau des banques, à travers le territoire national, pour, a-t-il dit, permettre aux citoyens et aux opérateurs économiques un retour aux circuits bancaires formels en toute sécurité.

«Le nombre d’agences ouvertes à l’échelle nationale restait insignifiant, à peine une cinquantaine», a-t-il indiqué. Intervenant à l’ouverture d’une nouvelle agence CNEP-Banque dédiée à la finance islamique, le ministre des Finances a affirmé que l’ouverture d’agences bancaires pour des produits de la finance islamique a pour objectif de récupérer l’argent de l’informel et celui détenu par les familles. «Les contraintes bureaucratiques et autres formes de favoritisme, qui ont contrarié le bon fonctionnement de cette opération, seront bannies afin d’atteindre l’adjectif assigné, à savoir la récupération de l’argent informel à travers des produits de la finance islamique», a assuré Aymen Benabderahmane. S’agissant de l’ouverture du capital des banques publiques, incontournable aujourd’hui, pour reprendre, Ali Mebroukine, Professeur en droit des affaires, pour essayer de combler le déficit financier et la dette publique interne qui est «extrêmement importante puisqu’elle représente, fin 2020, 57.2 % du PIB», soit 8.700 milliards de dinars, le ministre des Finances a révélé que cette démarche va toucher, dans un premier temps deux banques et se fera à travers la Bourse. Relevant que cette démarche a pour finalité d’accompagner l’investissement.
Revenant sur le règlement n° 20-04, qu’il a signé lorsqu’il était Gouverneur de la Banque d’Algérie et publié dans le Journal officiel du 15 mars 2020, permettant l’introduction de l’activité des opérations de change en devises, des intermédiaires agréés, à savoir les banques et autres établissements financiers à caractère non bancaire, Benabderahmane a fait état d’un accord et d’une réglementation en place. «L’ouverture des bureaux de change aura du contenu, du bénéfice et du rendement à apporter au marché des devises», avait-il alors indiqué.
L’ouverture de ces bureaux de change, avait observé Ali Mebroukine, va permettre à l’Etat algérien de se désendetter et rétablir, ainsi, les équilibres macroéconomiques avant d’engager des réformes de structure réclamées depuis plus de 20 ans, différées pour des raisons politiques sociales et idéologiques. «Pour développer notre économie, nos banques doivent assurer l’intermédiation financière et doivent prendre plus de risques en s’engageant à financer l’investissement», avait-il indiqué. Fin octobre dernier, le Crédit Populaire d’Algérie a lancé la commercialisation de 9 produits de la finance islamique au niveau de son agence du Val d’Hydra à Alger, destinés aux particuliers, aux professionnels et aux entreprises, notamment les PME.
«Ces nouveaux produits, développés depuis plus de trois ans, répondent à une réelle demande de nos concitoyens, tout en contribuant à améliorer l’inclusion financière», a affirmé le P-dg de la Banque publique, Mohamed Dahmani. Cette gamme de produits et services, a-t-il observé, sont conformes aux préceptes de la Charia’a islamique après avoir été certifiés par le Comité Charia’a de la banque. Le CPA, a poursuivi Mohamed Dahmani, a également obtenu les certificats de conformité du Haut Conseil Islamique (HCA) ainsi que l’agrément de la Banque d’Algérie, faisant savoir que la commercialisation se fera progressivement à travers l’ensemble du réseau national bancaire du CPA.
Rabah Mokhtari