Pénurie pour 302 médicaments

Pharmacies

La question de la pénurie de médicaments en Algérie a été abordée par Messaoud Belambri, président du Syndicat national algérien des pharmaciens d’officines (SNAPO), dans un entretien accordé à la Chaîne I de la Radio nationale dont il était, hier, l’invité du matin.

Il a confirmé la pénurie de 302 médicaments sur le marché, parmi lesquels des médicaments de base, dont certains sont importés et d’autres produits localement comme le Paracétamol. Le problème de la rareté de médicaments n’est pas nouveau mais, Pour le président du SNAPO, « sans exagération », dit-il, l’Algérie n’a jamais connu une telle pénurie. Toutes les maladies sont concernées par la rareté, notamment ceux qui concernent les maladies chroniques, les maladies mentales, le diabète et l’asthme, jusqu’au Paracétamol, pourtant produit localement. Messaoud Belambri a attribué les raisons de cette rareté au retard de signature des programmes d’importation.
Après le transfert des compétences sur la production locale, l’importation et la distribution des médicaments, du ministère de la Santé au nouveau ministère de l’Industrie pharmaceutique, des programmes complémentaires entre les mains du ministère de la Santé entre juillet et août ont été signés, mais après le transfert, ont été annulés, et nous ne connaissons pas, a-t-il précisé, jusqu’à présent leur sort. Il estime que le défaut de contrôle et de transparence en l’absence de numérisation a joué un rôle dans l’aggravation de ce problème. Il ne suffit pas que l’Etat poursuive les programmes d’importation, il faut un suivi au niveau des revendeurs, en les obligeant à respecter le programme et le calendrier de leur importation.
Il a rappelé que les responsables ont affirmé qu’il n’y aura pas de pénurie de médicaments au cours du mois de septembre et jusqu’à la fin de cette année, mais, dit-il, la réalité confirme le contraire. Au cours du mois de juin, il y avait 150 médicaments rares sur le marché, le nombre est donc passé au cours du mois de septembre à 250 et actuellement le nombre a atteint plus de 300 médicaments, et ces chiffres ne nous incitent pas à être optimistes, d’autant plus qu’ils sont susceptibles d’augmenter, fait-il observer. Les mêmes déclarations ont également affirmé qu’avant la fin de l’année, 500 millions de dollars de la facture d’importation seraient économisés et remplacés par des médicaments produits localement, mais rien de tel ne s’est produit, en témoigne l’absence de nombreux médicaments sur le marché, et ces médicaments n’ont pas été remplacés. Il souligne que cette situation doit être prise au sérieux et espère qu’il y aura une réaction rapide et forte pour résoudre ce problème.
L. A.