Une série d’arrestations de narcotrafiquants actifs dans l’Est

Annaba/Trafic de drogue en Algérie

Il ne se passe pas un jour sans que les services de sécurité ne fassent tomber des narcotrafiquants, des dealers, des consommateurs et des revendeurs de drogue qui sont enracinés à l’intérieur de chaque quartier de la ville, et ils sont facilement repérables. Il y a quelques jours seulement, en ce mois de novembre 2020, 10,213 kg de drogue ont été saisis par le pôle régional des services de police anti-drogue de la wilaya d’Annaba. Quatre narcotrafiquants agissant dans plusieurs wilayas de l’Est ont été capturés par la police relevant de cette wilaya, après une minutieuse enquête, informe un communiqué adressé à la rédaction de La Nouvelle République.

Durant le mois d’octobre 2020 dernier, les services de la police judicaire de la Sûreté urbaine ont neutralisé 38 individus dont 19 personnes étaient impliquées dans le trafic de drogue, 16 autres pour port d’armes blanches et 14 cas étaient recherchés par la justice. Sur le même plan, l’on signale que les éléments de la Sûreté urbaine extra-muros de la commune de Sidi Salem ont de leur côté appréhendé 13 personnes âgés de 20 à 47 ans, tous des repris de justice en possession de kif traité et des couteaux pour des bagarres entre bandes. Soit 391 boites de psychotropes ont été saisies dans leur opération. Du 01 au 10 octobre, la police de la wilaya a effectué 702 interventions qui se sont soldées par l’arrestation de 99 individus pour port d’armes blanches et 189 autres pour trafic de drogue ainsi que la neutralisation de 99 personnes recherchées, a-t-on appris de même source.
Le 16 novembre 2020, notamment durant le même mois, la Sûreté de la wilaya d’Annaba, précisément le service de lutte contre la drogue a fait tomber un second réseau de narcotrafiquants composé de 5 personnes en possession de 21 kilos de kif traité, 2 voitures, 8 téléphones portables et un montant de vente estimé à 200 mille dinars. Une autre opération policière exécutée s’est soldée par l’arrestation de 7 dealers âgés de 21 à 38 ans qui étaient entrain de fournir des consommateurs locaux. Ils ont été neutralisés avec une quantité de 2,350 kg de drogue et une somme de 300 millions de cts, nous apprend le communiqué officiel des services de police. Certainement, le trafic de drogue à Annaba est un phénomène qui touche d’ores et déjà des milliers de jeunes et moins jeunes délinquants dans cette région.
Il y a quelques jours seulement, les éléments de la Gendarmerie d’Annaba ont exécuté un coup de filet qui a permis de démasquer un réseau de trafiquants de drogue composé de plusieurs personnes résidant presque tous dans le quartier populaire du 8 mai 1945. Un nombre de 22 personnes originaires d’Annaba ont été arrêtées en possession de 8 kilos de kif traité, suite à des informations précieuses fournies par leurs complices, a-t-on appris de sources sécuritaires. En outre, la brigade de stupéfiant de la Sûreté de wilaya ont réussi eux aussi à faire tomber dans leur filet une nouvelle filière de trafiquant de kif composée de cinq personnes spécialisées dans la vente de drogue, a-t-on appris de sources policières. Après l’arrestation des auteurs présumés, un mandat de perquisition a été délivré par le procureur de la République pour fouiller le domicile de l’un des cinq mis en cause.
Et là, les policiers ont découvert une quantité de 05 kilos de kif traité composée de plaquette, prête à la commercialisation qui était bien cachée dans un appartement situé dans la cité de Zaafrania à Annaba. Ce réseau de trafiquants dont la plupart est composé d’ex-taulards fut placé sous mandat de dépôt par le magistrat instructeur. Dans cette optique, il est à souligner que le tribunal correctionnel d’Annaba traite chaque jour une dizaine d’affaires liées au trafic de drogue, et l’affaire la plus récente était celle des deux trafiquants notoires, en l’occurrence Hasnaoui. G et Nasredine. S qui ont été condamnés par la Cour d’assise à 20 ans de prison, alors que le troisième complice, un certain Adel. A, qui est toujours en fuite, une réclusion à perpétuité par contumace a été prononcée à son encontre.
Les faits constituant cette affaire remontent, selon les informations judiciaires, au mois de septembre 2016, lorsque les accusés venant de la ville de Skikda avaient tenté de traverser par la frontière Est algéro-Tunisienne à bord de leur voiture de marque Mégane au moment où les douaniers tunisiens avaient soupçonné ce véhicule pour le fouiller minutieusement, et avec un détecteur, ils parvenaient à trouver difficilement une quantité de 38 kilos de kif traité dissimilée après avoir fait appel à un expert pour démonter la voiture. Profitant d’un moment d’inattention, les trafiquants avaient réussi à regagner le poste frontalier algérien pour fuite, l’un des détenus s’était rendu aux douaniers de Oum Tboul qui avait été arrêté sur le champ. Le deuxième trafiquant fut capturé quelques jours ensuite par la police. Les investigations déclenchées par les enquêteurs avaient déterminé que les mis en cause avaient plus d’une fois fait la traversée vers ce pays. Au procès, ils avaient nié être impliqués dans ce trafic de drogue.
Le procureur général lors de son réquisitoire avait annoncé une lourde peine d’emprisonnement contre les accusés. A ce sujet, il convient d’indiquer qu’entre 250.000 et 300.000 jeunes, âgés entre 12 ans et 35 ans, consomment de la drogue, selon une enquête nationale sur la drogue dans le pays. La consommation de drogue touche également les universités et les cités universitaires, pays de transit. L’Algérie est devenue ces dernières années, un pays consommateur de drogue, en particulier le cannabis et les psychotropes. Le mois de décembre 2013 était un mois où avait eu lieu une grande prise, la Gendarmerie nationale de Guelma avait réussi à saisir 92 kg de kif traité, 220 comprimés de psychotropes dissimulés dans six valises cachées à l’intérieur d’une voiture et véhicules sans documents durant une vaste opération d’investigation et de filature soldée par l’arrestation de 24 membres d’un réseau national de trafiquants de drogue originaire des wilayas d’Annaba, Guelma, Oran et Batna.
En 2012, c’était une année difficile pour la lutte contre les narcotrafiquants et autres usagers de drogue. Selon l’office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLDT), plus de 18.000 personnes au total sont passées devant les tribunaux algériens durant cette période pour des affaires liées aux drogues. Parmi eux, 142 femmes, soit, indique-t-on, 14.234 individus ont été jugés pour des affaires de détention et de consommation de drogue et 4.281 autres pour des affaires de trafic et de commercialisation de drogue, a souligné le directeur général de l’office, M. Zougar. Pendant le mois de mars 2012, il a été saisi une énorme quantité estimée à plus de 157 tonnes de résine de cannabis, soit une augmentation de plus de 100 tonnes par rapport à l’année 2011. Selon l’avis des spécialistes, l’Algérie demeure un espace de transit de la drogue, alors faut-il pavoiser pour autant ? Certainement pas quand on sait que la consommation de drogue en Algérie est en constante augmentation.
Néanmoins, une étude menée par les différents services de sécurité révèle que 90% des marchandises saisies ces dernières années, étaient destinées au marché européen et au Moyen-Orient, l’analyse des statistiques nous démontre clairement que l’Algérie connaît une évolution constante du business de la drogue de nos jours. Il est vrai que l’Algérie se classe loin derrière des pays où la drogue fait des ravages. Il n’en demeure pas moins que l’inquiétude vient du fait que le phénomène explose littéralement dans le milieu des jeunes. 80% des toxicomanes ou consommateurs occasionnels sont âgés entre 12 et 35 ans. Ils se recrutent davantage chez les garçons et les hommes que chez la gent féminine et de plus en plus en milieu scolaire.
Oki Faouzi