Le football a, en tout cas, gagné le droit de revenir

Neuf buts seulement inscrits

Levée de rideau sur la seconde journée du championnat national. Les supporters la découvrent, comme dans un film où les épisodes seront plus intéressants. Neuf buts seulement inscrits, peu ? Très peu même. C’est ce qui indique que les jambes des attaquants ne sont toujours pas prêtes pour aller à l’offensive. Pas facile de s’échauffer après près de huit mois sans activités.

Les pronostics sont aussi difficiles à les parier. C’était une longue pause de plusieurs semaines, durant laquelle les techniciens ne pouvaient pas travailler à l’aise, voire dans de meilleures conditions. Tout ne colle pas encore parfaitement… Le manque de rythme s’est quand même fait ressentir un peu partout, avec quelques joueurs cramés à la demi-heure de jeu. Les gradins vides ne font que faire répercuter les appels des entraîneurs et les sifflets des arbitres. Il y a que du béton pour témoigner de ce qui s’est passé sur les terrains de football.

Une reprise enrhumée
Ce n’est pas encore le grand départ. Il faut encore attendre. Les résultats de cette seconde journée expliquent qu’il va falloir prendre son mal en patience pour retrouver les grands duels sur les terrains de football. Les entraîneurs ont du mal à faire bouger leurs joueurs et ils le reconnaissent, lesquels réclament, aussi du temps, que du temps pour répondre aux exigences de cette nouvelle saison. Sur les terrains, les nuls pleuvent mis à part quelques équipes qui réussissent à sortir du lot après tant d’efforts, et inscrire neuf buts. Après une si longue pause, beaucoup de joueurs sont encore en méforme physique, de quoi faire craindre des difficultés pour un championnat au calendrier resserré. La machine sportive est enrhumée, logique après près de dix mois sans compétition officielle. Les acteurs donnent des signes d’une absence de concentration et laissent filer la communication. Les supporters, conscients, n’en veulent pas trop aux dirigeants, ils préfèrent laisser filer les premières rencontres sans trop commenter la difficile reprise de ce championnat.

Une si difficile reprise
A l’ombre de cette difficile reprise qui ne présente pas la meilleure affiche du football national, les techniciens de la balle ronde sont conscients que le sport est fortement impacté par la Covid-19. Plus exactement, cette reprise a montré ce à quoi pourrait ressembler le football pendant encore de nombreuses semaines, et ce, par rapport à ce vicieux virus qui détruit toute tentative de reprise dans d’excellentes conditions. Pour de nombreux professionnels, le jeu ne sera pas pour demain. Il va falloir encore attendre, parce qu’il n’est pas facile de s’habituer au nouveau décor imposé par le Covid-19.
Un décor aux tribunes vides, aux entrées sur le terrain séparées pour les équipes, aux ballons régulièrement désinfectés, aux remplaçants masqués et espacés sur leur banc et des célébrations de buts baroques, entre envie de marquer le coup et respect de la distanciation sociale. Ce sont là les principaux écrits qui reviennent souvent sur les médias sportifs internationaux. Bref, l’ambiance est assez surréaliste. «Il n’y a aucun bruit, tu tires au but, tu fais une super passe, tu marques, et rien ne se passe, c’est très bizarre». C’est le même schéma auquel s’exposent les professionnels, notamment les entraîneurs et joueurs.
«La journée était un peu bizarre. Je suis quelqu’un d’émotif, j’aime bien prendre un joueur dans les bras, ce que je ne pouvais évidemment absolument pas faire». C’est aussi celui des entraîneurs à la fin de la partie notamment lorsqu’il y a de jolis buts inscrits. L’un des enjeux des prochaines journées sera de gérer les blessures, qui risquent de se multiplier avec l’enchaînement des matches. Et ce même avec la nouvelle règle des cinq changements autorisés par la rencontre. Si tout cela reste fragile, le football a en tout cas gagné le droit de revenir.
H. Hichem