21.000 projets de gaz et d’électricité à raccorder

Zones d’ombres

Telle qu’établie récemment par l’Agence Nationale de Développement de l’Investissement (ANDI), la répartition des projets par secteur d’activité programmée de 2002 à 2014 donne un aperçu sur le nombre d’investissements déclarés.

Six années après, on en est encore à cet engagement toujours inachevé. Il aurait dû servir d’élément salvateur pour une réelle offensive au profit des bureaux d’études, entreprises, formations professionnelles et créations d’emplois. Partout dans les 48 wilayas du pays où il est programmé pour être exécuté, c’est le désenchantement. Et avec la pandémie du Covid-19, la crise s’est accentuée alors que l’on aurait dû se lancer dans une grande offensive socio-économique. Même les zones d’ombres sensées bénéficiés de ce nouvel apport n’en ont pas bénéficié. Tel est, en tout cas, la conclusion à laquelle sont arrivés les spécialistes. Ils se sont prononcés après la visite du Conseiller du président de la République chargé des zones d’ombres, Brahim Merad. Ce responsable s’est, par ailleurs, attardé à faire état de l’affectation de plus de 184 mds DA destinés à la réalisation de 12.489 projets de développement sur un total de quelque 33.000. Il s’agit de projets formant les zones d’ombre recensés au niveau national. Il a, également, indiqué que les visites effectuées sur le terrain dans différentes régions du pays durant les derniers mois ont permis de recenser plus de 15.000 de même type de projets englobant une population de huit millions d’habitants. Cette fébrilité qui caractérise les zones d’ombre est aussi mise en relief au ministère de l’Energie.
Cette institution a recensé, quant à elle, 21.000 projets de raccordement à l’électricité et au gaz dans le cadre de la prise en charge de ce type de zone à travers le pays. Elles sont directement concernées par la mise en application des dispositions du PLF-2021. L’inventaire qui a suivi les Z.I de mars à fin juillet dernier a permis le recensement d’un total de 11.537 projets de raccordement au gaz et 9.833 projets de raccordement à l’électricité. La rentrée scolaire 2020/2021 n’est pas faite pour l’amélioration de la situation. Aux uns et aux autres, il n’est pas toujours évident d’honorer ses engagements avec la baisse des salaires et la suppression des primes et indemnités. Cette année, bon nombre de parents d’élèves scolarisés dans le secteur privé ont souffert le premier semestre de l’enseignement. Les frais d’inscription et des fournitures les ont mis sur les genoux. Elles sont laissées totalement à leurs charges y compris celles des mois précédents la déclaration de la pandémie contrairement au secteur public où tout est presque gratuit. «Ce n’est pas toujours évident quand on a 4 ou 5 enfants scolarisés».
Et un autre d’ajouter : «Rien que les fournitures, c’est très cher et on ne peut se passer d’un livre. Si on le fait c’est l’élève qui est sanctionné». L’enseignement dans le privé demeure ainsi un lourd investissement pour les parents qui, confrontés à une conjoncture économique difficile, devront, en plus des charges familiales, honorer l’éducation de leurs enfants. Si l’on se réfère aux chiffres avancés par M. Attar, près de 152.000 habitants ont été classés prioritaires pour être raccordés au gaz et 43.000 autres à l’électricité. Le même responsable a précisé que jusqu’au 27 octobre dernier, ses services ont procédé au raccordement de 315 projets sur le réseau de l’électricité et 259 projets sur le gaz. Outre la priorité accordée aux zones d’ombres, le ministre a révélé avoir classé au titre de projets les agriculteurs et les investisseurs. Sur sa lancée, il a affirmé que «les réalisations dont il question portent sur 1.542 exploitations agricoles sur un total de 3.526 projets recensés au titre de dernier inventaire effectué le 27 octobre dernier, soit 44% du total des projets.
Globalement, ce sont 581 autres projets qui sont en cours de réalisation (19%). Le Conseiller à la Présidence Brahim Merad comme le ministre de l’énergie M. Attar se sont attardés sur la nécessité pour tous les Algériens de veiller à l’amélioration durable de l’environnement des affaires pour asseoir l’attractivité de l’Algérie aux investissements directs étrangers (IDE), et celle des plateformes d’investissement et des services de proximité. Ce qui justifie l’affirmation du ministre de l’Energie à propos du raccordement de l’ensemble des exploitations agricoles et autres industries avant la fin 2020. Il ne l’a pas clairement exprimé mais, sa manière de s’exprimer indique clairement qu’une de ces conditions portent sur la levée de tous les obstacles au niveau local (absence de routes menant au site du projet, l’absence de lignes électriques, et les lenteurs des procédures inhérentes à la conclusion des marchés publics) et national.
A. Djabali