La Russie veut empêcher le déploiement des armes atomiques dans des états de l’Otan

La Russie met en garde les Etats-Unis contre le déploiement d’armes atomiques sur le sol des pays alliés des Américains. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov a vivement critiqué récemment la politique de Washington dans le domaine des armes nucléaire, regrettant que la mentalité des Américains en la matière soit revenue en arrière il y a 50 ans.

« Il semble que la mentalité dans le domaine des armes nucléaires aux États-Unis soit revenue aux clichés d’il y a un demi-siècle, lorsque l’emploi de l’arme nucléaire était une option politique pratique et acceptable », a déclaré le vice-chef de la diplomatie russe, Sergueï Riabkov au cours de la visioconférence Fort Ross Dialogue du 30 novembre 2020 à Moscou. Riabkov faisait allusion en effet aux informations publiés dernièrement par la pesse allemande comme quoi l’Allemagne aurait procédé à des testes nucléaires secrets. Le chef de la diplomatie russe a souhaité que les Etats-Unis évitent de déployer des armes nucléaires sur le territoire des États membres non nucléaires de l’OTAN qui peuvent être impliqué dans la livraison de ce type d’arme, et de procéder à des entraînements nucléaires des militaires de ces pays, cela conduit non seulement à la déstabilisation, mais viole aussi directement les articles 1 et 2 du TNP.
Tout porte à croire que la Russie faisait tout pour empêcher une guerre atomique, Riabkov a précisé que pour son pays l’arme nucléaire était seulement une arme pour faire craindre dans l’objectif de défendre l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale et qu’il avait la ferme conviction qu’on ne pouvait pas gagner une guerre atomique. Il faut donc essayer dans des formats bilatéraux et multilatéraux d’empêcher la survenance de toute guerre atomique. Sergueï Riabkov a exhorté les États-Unis et leurs alliés à se joindre au moratoire sur le déploiement de missiles à moyenne et courte portée précédemment proposé par Moscou. Ainsi, la Russie s’est engagée à ne pas installer de missiles de courte et moyenne portée là où il n’y aura pas de systèmes américains du genre. « Nous avons proposé des mesures appropriées de contrôle et de renforcement de la confiance pour ce moratoire. Nous espérons que les États-Unis et leurs alliés prendront une sage décision et agiront de manière responsable », a-t-il encore noté, en ajoutant que « La Russie est prête à coopérer pour réviser ces mécanismes. Nous avons déjà proposé de moderniser certains d’entre eux.
En particulier, nous avons présenté des idées concrètes pour moderniser l’accord de 1972 sur la prévention des incidents en haute mer et dans les eaux côtières». Il y a peu, la Russie a testé avec succès un missile hypersonique de 6.000 mph, plus rapide que la vitesse du son et trop rapide pour les systèmes anti-missiles américains et britanniques. Le missile de croisière a été tiré de la frégate amiral Gorshkov depuis la mer Blanche et a réussi à frapper une cible factice dans la mer de Barents à 280 milles de distance, a affirmé le Kremlin. Et il lui a fallu un peu plus de quatre minutes pour y arriver. Le missile est conçu pour être utilisé contre des navires ou des cibles terrestres et, pour entrer en production en 2021. Les missiles Zircon sont en développement depuis plus de 20 ans et sont considérés comme une étape-clé future pour l’arsenal russe.
Après cette déclaration, Konstantin Kossatchev, président de la Commission des affaires étrangères du Conseil de la Fédération de Russie (Sénat), a rappelé lors d’une interview que les armes nucléaires américaines étaient déployées en Europe dans cinq ou six pays alliés de Washington et membres de l’OTAN. Ces armes sont officiellement sous le commandement des États-Unis mais, selon le parlementaire, il n’y a aucun doute qu’il s’agit de projets de gestion conjointe. «Ainsi, les Etats non doté d’armes nucléaires, comme l’Allemagne, obtiennent un accès indirect aux systèmes liés aux armes nucléaires en violation du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires», a-t-il souligné.
Oki F.