L’Accord d’Association avec l’UE face «aux épreuves du terrain»

Boukadoum a co-présidé les travaux de la 12e Session du Conseil d’association Algérie-UE

L’Algérie ira-t-elle jusqu’à présenter une nouvelle vision stratégique de son partenariat avec l’Union européenne ? Une collaboration qui fait partie des enjeux clés soulevés par plusieurs parties et voix ces dernières années, sous prétexte que cette relation a perdu toute logique politique, économique, sécuritaire et territoriale, ces dernières années.

L’accompagnement politique et économique de l’Union européenne des réformes entreprises par l’Etat algérien est remis en question par plusieurs antagonistes qui n’hésitent pas, d’ailleurs, à appeler à la révision ou la rupture des Accords d’Associations avec l’UE. La réponse du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à cette question était claire. «Nous ne pouvons pas renoncer à l’accord d’association avec l’UE (…), l’Union Européenne étant un partenaire auquel nous nous attachons», avait-il déclaré aux médias, en septembre dernier, assurant qu’«il serait révisé en fonction des intérêts économiques du pays». Un point clé soulevé et discuté par le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum qui a co-présidé, hier par visioconférence, avec le Haut Représentant pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Josep Borell, les travaux de la douzième Session du Conseil d’association Algérie-Union européenne.
Plusieurs autres sujets d’actualité ont été abordés. En effet, cette séance de travail était une occasion, également, pour présenter de façon complète et précise l’évolution des relations de partenariats entre les deux parties respectives, cerner évaluer les opportunités de la coopération et répondre aux trois questions transversales, migratoire, sécuritaire et économique, notamment concernant la mise en œuvre de l’Accord d’Association. Les deux partenaires ont procédé à «une évaluation exhaustive des relations et de la coopération de l’Algérie et l’Union européenne, notamment les volets relatifs au dialogue politique sur les relations bilatérales et les questions régionales et internationales d’intérêt commun ainsi que sur la mise en œuvre de l’Accord d’association». Depuis 2002, l’Algérie hésite à mettre en œuvre cet Accord d’Association avec l’UE qui a été aussi révisé en 2005 et qui pourrait être aussi revu encore une fois avant d’être mis en application afin de conserver la logique économique relative à la coopération bilatérale basée sur la gestion du régime des échanges qui pourrait être étendue à celle du marché unique et actif.
Certains dossiers se sont imposés en raison de la conjoncture sanitaire et économique exceptionnelle que traverse le monde, notamment, ceux traitant de la question migratoire ou le flux migratoire qui ne cesse depuis le début de la pandémie du Coronavirus de s’amplifier. Le sujet a été évoqué du fait de l’évolution de la situation intérieure du pays (qui a subi beaucoup de changements depuis février 2019), mais aussi de la situation régionale préoccupante, ces derniers mois. L’approche diplomatique algérienne dans la gestion des flux migratoires, la lutte contre le crime organisé et le terrorisme a toujours été mise en avant par ses partenaires. Or, l’Union européenne voudrait développer davantage ces politiques et impliquer l’Algérie dans la stabilité de la région à travers le dialogue permanent. Ainsi l’Union européenne souhaite renforcer sa collaboration avec l’Algérie et surtout poursuivre la diversification de ses interventions dans le Maghreb, y compris en Algérie.
«Notre partenariat progresse et se consolide, dans un esprit d’ouverture et de franchise qui caractérise les relations entre amis, donc aussi entre l’Union européenne et l’Algérie. «L’UE reste engagée à accompagner les réformes politiques et économiques entreprises par les autorités algériennes», avait déclaré Federica Mogherini, Haute Représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, lors de la 11ème Session du Conseil d’association entre l’Union européenne et l’Algérie qui s’est tenue à Bruxelles. Aujourd’hui, les deux parties souhaitent renforcer leurs efforts afin d’aboutir à leurs objectifs, en dépit des contraintes du terrain. Les travaux de la 12ème session du Conseil d’association entre l’UE et l’Algérie découleront, probablement,sur de nouvelles résolutions et d’ajustements afin de soutenir leurs efforts engagés depuis plus de deux décennies.
Samira Takharboucht