USA-Europe et Chine-Inde et leurs impacts sur le nouveau pouvoir économique mondial

Les enjeux géostratégiques 2021/2030/2035 de la transition énergétique

Il ne faut pas être utopique, la transition énergétique demandera du temps. Entre 2020/2025 plusieurs facteurs déterminent le prix des hydrocarbures qui occasionne entre 2019/2020, pour l’Algérie, avec les dérivées (98%), des recettes en devises. Gouverner, c’est prévoir d’où l’importance pour l’Algérie de se préparer à ces nouvelles mutations évitant de vivre sur l’utopie du passé, devant se projeter à l’horizon 2025/2030/2035.

Le rapport de Sonelgaz prévoit un besoin de plus de 20 milliards de dollars entre 2020/2029 sans compter les autres secteurs dont plusieurs Conseils des ministres ont prévu 60 milliards de dollars pour les énergies renouvelables.. Où trouver le capital argent avec la baisse des réserves de change 44 milliards de dollars fin 2020 selon le gouvernement, 35/36 selon le FMI d’autant plus qu’entre 2021/2022, l’Algérie connaîtra de vive tensions budgétaires Or, le PLF 2021 prévoit une baisse de la fiscalité pétrolière estimée à 1919,2 milliards de dinars, artificiellement gonflé par le dérapage du dinar par rapport au dollar pétrole/libellé en dollars d’au moins 10%, contre 2667 en 2019, soit une baisse de 748,8 milliards de dinars. Le PLF 2021 prévoit également des dépenses budgétaires (dépenses de fonctionnement et d’équipement) qui se situent à environ 8113 milliards de dinars, tandis que les recettes fiscales globales (ordinaires et pétrolières) sont estimées à 5328 milliards de dinars, soit un déficit budgétaire record de 2784,8 milliards de dinars soit au cours de 128 dinars un dollar plus de 21,75 milliards de dollars contre à la clôture 2020 de 18,60 milliards de dollars.
Le déficit global du trésor prévu est de 3614,4 milliards de dinars soit 28,26 milliards de dollars, soit 17,6% du PIB. Nous assistons également à une augmentation du budget de fonctionnement et à une augmentation des transferts sociaux estimés par le PLF 2021 à 1927,5 milliards de dinars soit 15,06 milliards de dollars en hausse de 79,98 milliards de dinars par rapport à la Loi de finances 2020., dont 63,8% destinés à l’habitat et à la santé. Et comme dans les années passées, le PFL 2021 ne propose pas d’actions ciblées et donc pas de solutions concrètes sur les véritables impacts de réduction des inégalités et de la cohésion sociale. Cette vision est intenable dans le temps car la justice sociale ne saurait signifier égalitarisme source de démotivation des énergies créatrices et pouvant conduire le pays à la dérive économique, et sociale, toute Nation ne pouvant distribuer plus que ce qu’elle produit. Fortement connectée à l économie mondiale via les exportation des hydrocarbures, la raison principale de cette situation socio économique est la baisse des recettes d’hydrocarbures due à l’épidémie du coronavirus mais également des nouvelles tendances du nouveau modèle de consommation énergétique au niveau mondial avec la dépense publique qui reste le facteur essentiel de la croissance économique.
En résumé, en décidant un investissement massif dans le cadre de l’efficacité énergétique, les énergies alternatives aux fossiles classiques dont les énergies renouvelables, le nouveau pouvoir USA, l’Europe, suivi de la Chine et de l’Inde, ont les moyens de leurs politiques. Le monde devrait connaître horizon 2030 un profond bouleversement de la carte énergétique et donc du pouvoir économique mondial, l’énergie étant au cour de la sécurité des Nations (interviews- Pr A.Mebtoul AfricaPresse Paris, American Herald Tribune et Afrik Economy 2019//2020). Aussi les changements économiques survenus depuis quelques années dans le monde ainsi que ceux qui sont appelés à se produire dans un proche avenir, doivent nécessairement trouver leur traduction dans des changements d’ordre systémique destinés à les prendre en charge et à organiser leur insertion dans un ordre social qui est lui-même en devenir, une stratégie axée sur la bonne gouvernance, la valorisation du savoir avec l’ objectif horizon 2030, la transition numérique et énergétique.
Un bon développement allège le poids sur les forces de sécurité ; un frein au développement par une mauvaise gouvernance accroit les tensions sociales et donc l’insécurité. L’Algérie n’a pas d’autres choix que de réussir les réformes dotn celle de la transition énergétique, qui seront douloureuses à court terme mais porteuses d’espoir à moyen et long terme pour les générations présentes et futures.
Rester en statut quo en retardant les réformes structurelles conduira inéluctablement à la cessation de paiement fin 2021, début 2022 avec les risques de tensions sociales. ce qu’aucun patriote algérien ne souhaite. J’ose imaginer une Algérie où les nouvelles générations vivront confiantes et heureuses dans leur pays et où nous assisterons à un retour volontaire progressif des cadres expatriés. Aussi, l’Algérie qui a d’importantes potentialités, grâce à la mobilisation de tous, dans le cadre d’un nouveau contrat social, sera ce que le peuple algérien et les responsables chargés de gérer la Cité voudront qu’elle soit.
(Suite et fin)
Professeur des universités, expert international Dr Abderrahmane Mebtoul