Le hashish marocain tourne à plein régime en pleine pandémie de Covid-19

L’expert du monde arabe, René Naba, a affirmé que le trafic du hashish marocain, «l’arme privilégiée» du Makhzen, a continué de tourner à plein régime en Espagne même en cette période de pandémie de Covid-19.

«Les stupéfiants constituent l’arme privilégiée du Maghzen en vue d’obtenir une réciprocité de traitement dans les rapports du Maroc avec les Européens», a souligné René Naba dans un long article, sur d’anciennes révélations d’un agent secret espagnol concernant les relations «tarifées» entre le Maroc et l’Europe, notamment Français et Espagnols. René Naba a affirmé que «le trafic du cannabis, véritable baromètre des relations entre les deux royaumes, s’est poursuivi, durant la pandémie du Coronavirus qui a frappé de plein fouet l’Espagne». Les containers ont continué à arriver à bon port à l’extrême sud de l’Espagne, miné depuis très longtemps par le trafic de haschich marocain, a-t-il indiqué. La Garde civile a confirmé, début avril 2020, l’arrestation de «58 personnes au cours des deux dernières semaines, dans différentes provinces d’Andalousie» ainsi que la saisie de «plus de 5,5 tonnes de haschich, neuf embarcations et douze véhicules» dans la province d’Almer et les régions de Huelva, Cadix et Malaga, a-t-il précisé.
En effet, l’article de l’expert libanais intervient au moment où le chef du gouvernement espagnol, le socialiste Pedro Sanchez, s’apprêtait à effectuer une visite officielle au Maroc, le 17 décembre 2020, sur fond de tension renouvelée entre l’armée marocaine et les forces de l’armée de libération sahraouie, suite à l’agression marocaine à El Gueguerat en violation du cessez- le-feu de l’ONU. Le Maroc, tremplin des attentats terroristes en Europe Selon les révélations de l’agent espagnol, la coopération entre le Maroc et l’Europe était «tarifée» dans le domaine de l’immigration clandestine et le trafic des stupéfiants. «Les annonces répétitives de Rabat concernant le démantèlement de réseaux terroristes au Maroc relèvent d’une tactique visant à contraindre les Européens, notamment l’Espagne et la France, à maintenir leur coopération, de même que leurs subventions, en contrepartie d’informations fournies par le Maroc sur les mouvements migratoires et le trafic de stupéfiants», poursuit-t-il.
En fin de carrière, l’agent espagnol déclare avoir réussi à infiltrer les services de renseignement marocains. D’après lui, ces services, de même que le ministère marocain des Affaires religieuses, veillent, au maintien de leur «emprise sur la communauté, (marocaine) via la religion». «Le Maroc peut ainsi mobiliser la communauté musulmane, particulièrement marocaine, au service des intérêts du royaume comme moyen de pression à l’encontre des pays hôtes de ces communautés (…)»,c onfie-t-il. Un des objectifs majeurs des services marocains en Espagne est le repérage et le pistage des sympathisants du Front Polisario représentant du peuple du Sahara occidental, illégalement occupé par le Maroc, et les sympathisants de la région grondeuse du Rif, indique-t-il. Depuis le surgissement du terrorisme sur la scène mondiale, l’Espagne a été secouée par deux gros attentats meurtriers (Madrid 2004 et Barcelone 2017) dont la responsabilité a été imputée à des ressortissants marocains.
Si l’Espagne, contrairement à la France ou la Belgique, n’a été secouée que par deux attentats terroristes islamistes de grande ampleur, le Maroc, lui, est devenu un tremplin des attentats terroristes en Europe, rappelle-t-on. Le royaume est ainsi apparu comme étant «le plus grand exportateur du terrorisme» vers l’Europe, (Attentat de Madrid 2004 qui a fait 200 morts, l’assassinat de Théo Van Gogh, le 2 Novembre 2004, les attentats de Bruxelles en 2015, de Barcelone en 2017, de Trèbes près de Carcassonne, le 23 mars 2018). Selon les données officielles, l’Espagne est la principale destination des Marocains qui représentent 16,4% des immigrants dans ce pays européen. Au premier semestre 2019, la proportion d’immigrés irréguliers marocains en Espagne a atteint le chiffre record de 49% de la totalité des migrants clandestins présents sur le territoire espagnol.
R.I