L’avenir est dans la formation

Football algérien

Nous avons une relève sûre et performante dans le domaine footballistique. L’Algérie est un grand réservoir de talentueux footballeurs, pourvu qu’on les prenne en charge. Malheureusement, ce n’est pas le cas au niveau des clubs, soi-disant professionnels. Cependant, il faut reconnaître qu’actuellement, nos footballeurs du terroir s’expatrient facilement vers l’étranger à l’image des Aribi, Chetti, Tougai, Khacef, Chenihi, Attal, Boudaoui, Benghit et autres.

On ne forme plus, les jeunes sont toujours négligés et même si ces derniers se distinguent dans leurs catégories, leur déperdition est une réalité avant leur passage en équipe senior. C’est un phénomène réel qui perdure depuis de nombreuses années, et fini le temps où la belle époque qui avait vu un Guedioura Nasser (USM Alger) devenir international à l’âge de 18 ans, Meziani Sofiane (CR Belouizdad), décédé dans un accident de voiture de retour à El Eulma, sa ville natale, international à l’âge de 21 ans. Lalmas Ahcéne (CRB) international à 19 ans, Merezkane Chaâbane (NA Hussein Dey) à l’âge de 19 ans, Messaoudi Mohamed l’enfant de Hadjout international à 19 ans, Belloumi Lakhdar, Menad Djamel, Ouali Houari, Zidane Djamel, tous internationaux à l’âge de 19 ans. Hakim Meddane la coqueluche de l’USM El Harrach et de la JS Kabylie, exception faite, a porté les couleurs nationales à l’âge de 18 ans. Chergui Mokhtar (MCO), Ouchene Saïd (NAHD), 19 ans, Betrouni Omar (MCA), lui, a connu deux générations et a été international à 18 ans, Laroum Boualem (JSK), international à 19 ans.
Ils sont nombreux les footballeurs algériens qui, tout jeune, portent les couleurs nationales. Ils ont été incorporés dans l’équipe fanion de leur club, très tôt à peine les 16 ans, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, la recherche du résultat a souvent obligé les clubs à courir derrière les stars et les noms à coups de grandes bourses, délaissant le manque de prise en charge sérieuse des catégories jeunes, l’absence de formation dont les coûts sont souvent dérisoires. Voilà les raisons qui cassent les jeunes et à qui il manque tout juste un coup de pouce pour aller de l’avant. Il suffit juste de leur faire confiance, d’avoir le courage de les mettre dans le bain pour qu’ils se mettent en valeur et progressent. Les dirigeants de clubs et même les entraîneurs algériens n’ont pas eu l’audace et le courage de lancer des jeunes, ils cherchent beaucoup plus la facilité en recrutant tel ou tel autre joueur. Quand on investit dans la formation, c’est assurément vers la qualité qu’on débouche, à moindre coût et sur un cycle, les clubs peuvent avoir une relève sûre, performante et qui peut garantir aussi une qualité de jeu. Il faudrait que les entraîneurs soient courageux pour lancer ces jeunes.
Autrefois, la JS Kabylie puisait de son réservoir des joueurs comme Mahiedinne Meftah, Zaffour Brahim, Adghigh, Haffaf, Mourad Amara et Belahcene (Tchipalo) qui n’avaient pas démérité. Le recrutement s’effectuait auprès des clubs avoisinants, tels les Sadmi (Azazga), Baris (Sidi-Aïch), Kamel Abdeslam (Bordj el Kiffan), Aït Abderahmane (les Issers), Moussouni (Alger). Ils sont devenus célèbres grâce à la JSK. Le MCA, l’USMA, le MCO, le RCK et le NAHD ont toujours été considérés comme des clubs formateurs de jeunes talents, ce qui n’est plus le cas maintenant. Ils sont pointés du doigt par l’opinion sportive et c’est une honte de parler de ce volet qui est dénoncé ouvertement car ils n’ont absolument rien fait en ce sens depuis plus de dix ans. Les jeunes sont délaissés, abandonnés à eux même, on ne s’intéresse plus à eux. La Fédération algérienne de football se doit d’intervenir pour opérer une sorte de portes ouvertes : accorder plus d’importance à la formation car l’heure est aux responsabilités et chacun doit assumer les siennes. L’USMH, la JSK, l’USMA, le RCK, le NAHD et toutes les équipes de l’élite des Ligues 1 et 2 doivent revenir à la formation, il y va de l’intérêt général du football algérien.
L’Algérie a toujours été un pays de football, et il faut le dire à haute voix, la preuve depuis 1962, date de la proclamation de l’Indépendance, c’est-à-dire 58 ans après, l’Algérie a participé à quatre Coupe du monde, 1982 en Espagne, 1986 au Mexique, 2010 en Afrique du Sud, 2014 au Brésil, détentrice de la Coupe d’Afrique en 1990 puis en 2019, elle a été présente dans la majorité des éliminatoires de Coupe d’Afrique, médaillé d’Or aux Jeux méditerranéens de 1975, médaillé d’Or aux Jeux africains de 1978. Qui dit mieux ? Beaucoup de pays africains n’ont pu réaliser ce palmarès. Nous possédons également un Rabah Madjer, ballon d’Or africain, réputé par sa fantastique talonnade. Un Lakhdar Belloumi, l’un des meilleurs footballeurs de tous les temps et aussi Belmadi Djamel, l’un des brillants techniciens coach dans le monde, sans oublier les vedettes, les stars, les icones à l’image des Mahrez, Guedioura, Bensabaini, Benlamri, Benacer, Slimani, Bounedjah, Taider, Bentaleb, Yebda, Ziani, Antar, Belhadj, Ghoulam, Mbolhi, Belaili, Doukha, Zemmamouche, Mansouri, Ferhat, Delort, Lakhal, Oukidja, Fares, Hassani, Abid et la liste est beaucoup plus grande. Notre football se porte à merveille, pour le moment, et il n’y a rien à dire, si ce n’est bonne continuité pour d’autres titres.
Djouab Kouider