57% des électeurs américains ne veulent pas revoir Trump en 2024

Etats-Unis

La majorité des électeurs américains ont une mauvaise opinion de la présidence de Donald Trump, après quatre ans de mandat, et ne souhaitent pas le voir comme candidat aux élections de 2024, a indiqué vendredi un sondage réalisé par Fox News.

Le sondage, mené auprès de plus de 1.000 électeurs américains de tout horizon politique, a ainsi révélé que 57% d’entre eux préféreraient voir un autre candidat républicain en 2024. Et le bilan de la présidence Trump n’est pas plus favorable, alors que 42% des personnes interrogées ont déclaré que l’histoire se souviendrait de lui comme «l’un des pires présidents américains». «Seuls 32% [des électeurs] pensent que nous sommes dans une meilleure situation qu’avant l’arrivée au pouvoir de Trump. C’est l’une des raisons pour lesquelles près de la moitié des électeurs disent que l’histoire jugera sa présidence négativement», a notamment expliqué en entrevue à Fox News le sondeur républicain Daron Shaw.
En plus de la perception du président américain, le sondage de la chaîne américaine s’est également concentré sur la question économique et la gestion de la pandémie, de l’immigration et des soins de santé. Ainsi, les deux tiers des Américains sondés ont jugé la situation économique mauvaise, et plus de la moitié ont désapprouvé la gestion de la pandémie (55%), de l’immigration (53%) et des soins de santé (53%). Le sondage de Fox News a été réalisé du 6 au 9 décembre dernier sous la direction conjointe de Beacon Research, un institut de sondage démocrate, et de son homologue républicain, Shaw & Company.

Trump confirme qu’il va mettre son veto à la loi de défense des États-Unis
Donald Trump a confirmé, dimanche, son intention d’opposer son veto au projet de loi budgétaire sur la défense des États-Unis, adopté vendredi par le Congrès américain. « Le plus grand vainqueur de notre nouvelle loi de défense est la Chine. Je mettrai mon veto ! », a tweeté le président américain, qui est opposé au texte pour plusieurs autres raisons. Le refus de M. Trump de promulguer cette loi budgétaire ne signifie pas nécessairement qu’elle est mort-née, loin de là : le budget de 740,5 milliards de dollars pour la défense des États-Unis a été adopté à une écrasante majorité par la Chambre des représentants et par 84 voix contre 13 au Sénat, soit une «supermajorité» devant permettre aux deux chambres d’outrepasser le veto présidentiel.
Reste à savoir si des élus républicains feront machine arrière dans ce bras de fer entre législatif et exécutif. Si le veto de M. Trump était rejeté par les élus, cela représenterait une première dans son mandat de quatre ans à la Maison-Blanche. En plus d’être, selon lui, trop favorable à la Chine, le texte n’inclut pas, selon Trump, une clause abolissant une protection juridique des réseaux sociaux, que le milliardaire républicain accuse d’être biaisés contre lui. Le président est également opposé au fait que la loi de financement du Pentagone ouvre la possibilité de renommer des bases militaires honorant des généraux confédérés, qui ont combattu en défense de l’esclavage.

«Quatre ans de plus» : à Washington, les pro-Trump toujours convaincus de sa victoire
Cinq personnes ont été blessées aux États-Unis, dont quatre grièvement à l’arme blanche et une par balle, durant des manifestations samedi pour réclamer «quatre ans de plus» de présidence Trump et dénoncer encore, sans preuve, des « fraudes massives » à la présidentielle plus d’un mois après l’élection de Joe Biden. Des échauffourées ont éclaté en plusieurs lieux entre manifestants et contre-manifestants. Samedi soir, la police de l’État de Washington (Nord-Ouest) a annoncé dans un tweet une arrestation après une fusillade suite à des affrontements près du bâtiment du Capitole à Olympia. Dans la capitale américaine, quatre personnes ont été poignardées et hospitalisées « avec de graves blessures », a déclaré à l’AFP Doug Buchanan, responsable de la communication des pompiers et services d’urgence de Washington DC.
Selon le quotidien The New York Times, 23 personnes ont été arrêtées durant la journée de samedi. Aucune autre indication n’était disponible sur les blessés. La journée avait débuté dans une ambiance festive avec plusieurs milliers de casquettes rouges «Make America Great Again» rassemblées sur Freedom Plaza, à quelques encablures de la Maison-Blanche. Une foule nombreuse, mais en recul par rapport aux 10 000 manifestants soutenant M. Trump il y a un mois. Malgré un ultime revers cinglant la veille à la Cour suprême, les partisans du président sortant demeurent farouchement convaincus de sa victoire le 3 novembre.
Des rassemblements similaires se sont tenus à Olympia, Atlanta, Saint Paul (Minnesota) et dans de plus petites villes notamment du Nebraska et de l’Alabama. À Washington, quelques affrontements ont opposé dès le début de la journée pro et anti-Trump que la police a tenté de séparer. Les manifestants pro-Trump énumèrent les raisons pour lesquelles ils estiment que l’élection leur a été «volée» : une «ingérence étrangère», un logiciel électoral qui aurait effacé des millions de votes destinés au président… « On ne va rien lâcher », promet Luke Wilson, sexagénaire de l’Idaho, brandissant un drapeau défendant le port d’armes. « Le peuple américain est victime d’une grande injustice », assure à l’AFP Dell Quick, un habitué des meetings du milliardaire républicain, pour qui l’élection du démocrate Joe Biden paraît « complètement impossible ».

«Trump 2024»
Faute d’éléments tangibles pour étayer les accusations de «fraudes massives», la cinquantaine de plaintes déposées par les alliés de Donald Trump à travers les États-Unis ont toutes – à une exception près – été rejetées par les tribunaux ou abandonnées. Tous les États ont formellement certifié leurs résultats, donnant la victoire à Joe Biden, et les grands électeurs doivent enregistrer leur vote lundi pour la valider. Darlene Denton, un badge « Trump 2024 » sur son sweat-shirt, n’en démord pas. « Personne ne veut écouter les preuves », peste cette femme de 47 ans venue du Tennessee, entre deux tubes country.
«Nous ne sommes pas dans une république bananière, nous devons réparer ces élections », insiste Susan Bowman, 62 ans, de Hampton en Virginie. Le président lui-même refuse toujours de concéder sa défaite. Son ex-conseiller à la sécurité nationale Michael Flynn, qu’il a gracié fin novembre après sa mise en cause dans l’enquête sur des interférences russes dans la présidentielle de 2016, compte parmi les orateurs. «Wow ! Des milliers de personnes se rassemblent à Washington pour empêcher qu’on nous vole l’élection», a tweeté samedi M. Trump avant que son hélicoptère ne survole la foule entonnant l’hymne américain.
R.I/Agence