Le Maroc normalise ses relations avec l’entité sioniste

Maroc-Israël

Dans un communiqué paru ce mois de décembre 2020, le roi Mohammed VI a indiqué que son pays allait reprendre des relations diplomatiques avec Israël. Les deux États avaient en effet déjà disposé de bureaux de liaison à Rabat et à Tel-Aviv. Inaugurées en 1994, ces deux représentations diplomatiques avaient dû fermer au début des années 2000 lors de l’éclatement de la seconde Intifada.

De ce fait, Mohammad VI a insisté avant tout sur la concession faite par les États-Unis sur le Sahara occidental. Pour celui-ci la position constructive des États-Unis vient renforcer la dynamique de la consécration de la marocanité du Sahara. Le souverain marocain a indiqué vouloir accorder les autorisations de vols directs pour le transport des membres de la communauté juive marocaine et des touristes israéliens en provenance et à destination du Maroc.
Il ne s’agit pas d’une reconnaissance d’Israël, a souligné un haut responsable diplomatique marocain, même si des liens existent depuis longtemps entre les deux pays, notamment du fait de l’importante communauté juive d’origine marocaine en Israël, qui compte environ 700.000 personnes. «Le Maroc a reconnu Israël en 1994, il y a eu une présence diplomatique pendant huit ans à Rabat et Tel-Aviv , jusqu’à leur fermeture au début des années 2000 », dit-il. La question de la normalisation des relations entre Rabat et Israël avait été relancée en février dernier à l’occasion d’une visite officielle au Maroc du chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo. Des médias israéliens avaient assuré que Rabat serait prêt à faire un geste en contrepartie d’un soutien américain au Maroc sur le Sahara occidental.

Le Hezbollah condamne l’acte marocain de la normalisation avec Israël
Le Hezbollah a condamné l’annonce par les autorités marocaines de la normalisation des relations avec l’ennemi israélien. «Il intervient dans le contexte de la chute successive que certains pays arabes ont entamé dans la mise en œuvre des intentions américaines et israéliennes en vue de liquider la cause palestinienne et de liquider ses effets», a-t-il déploré dans un communiqué publié le vendredi 11 décembre. Le jeudi 10 décembre, l’accord de normalisation a été annoncé par le président américain Donald Trump sur Twitter, puis par Mohamad VI et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Cette normalisation intervient après celle des Emirats arabes unis, du Bahreïn et du Soudan. Le Hezbollah a ajouté : «La soumission de ces régimes à la politique de chantage américaine et sioniste dans l’espoir d’obtenir des gains parfois ou annuler les sanctions d’autres fois ne sont que des illusions dont les normalisateurs n’en gagneront rien.
Ils découvriront rapidement qu’ils n’ont récolté que de la déception et que leur pays a été exposé à l’ennemi israélien et à ses dangereux complots». Selon le journal israélien, le Yedoit Aharonot, citant un conseiller du roi de Maroc, «MBS dispose d’une liste d’Etats qui vont normaliser, dont le sultanat d’Oman, l’Indonésie, Djibouti, et le Pakistan». «Ce n’est qu’après avoir fermé la boucle que l’Arabie saoudite va normaliser avec Israël», rapporte le Yediot Ahronot. C’est aussi dans la même logique qu’il faut questionner les visées de président sortant Donald Trump, qui en annonçant le jeudi 10 décembre l’accord de normalisation israélo-marocain, a proposé en échange une reconnaissance de Washington de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.
De même pour l’autre contrepartie signalée par trois sources américaines citées par l’agence Reuters, selon lesquelles «les Etats-Unis négocient avec le Maroc la vente de drones super sophistiqués de type MQ9B du nombre de quatre au moins et qui peuvent survoler une distance de 11.000 kilomètres d’affilée. Une transaction qui n’est pas sans rappeler celle des F-35 qui devraient être accordés aux EAU en échange aussi de leur adhésion au processus de normalisation. Le site israélien Israel Hayom conclut sur l’accord israélo-marocain qu’il «confirme l’importance de l’influence et du poids géopolitique de l’axe régional qui est tissé entre Israël et les Etats arabes sunnites». Il va sans dire que l’axe chiite est le premier concerné. Il constitue selon les stratèges israéliens le plus important danger depuis l’implantation de leur entité au cœur du Moyen-Orient. Le stratagème diabolique israélien c’est Palestine d’abord ensuite les autres.
Oki Faouzi