«Pour la révision ou la renégociation de l’Accord d’association avec l’UE»

Ali Bey Nasri, président de l’Anexa :

Le président de l’Association nationale des exportateurs algériens (Anexa), Ali Bey Nasri, a plaidé, hier mercredi à Alger, la révision ou la renégociation de l’Accord d’association avec l’Union européenne.

«Depuis sa mise en œuvre en 2005, l’Accord d’association avec l’Union européenne a généré beaucoup de pertes, estimées à plus de 2 millions de dollars annuellement», a-t-il indiqué, regrettant que l’UE ait négligé de respecter la partie de l’accord relative aux transferts de technologies, l’investissement et la liberté de circulation des personnes. Intervenant sur les ondes de la Chaîne III de la Radio algérienne dont il était l’invité de la rédaction, Ali Bey Nasri a fait savoir que le bilan est en totale déséquilibre à la défaveur de notre pays. «Cet accord contient 110 articles, mais, malheureusement, seul l’aspect commercial est mis sur la table, puisque l’Algérie a importé plus de 280 milliards de dollars de biens depuis l’UE entre 2005 et 2017, alors que le montant de ses exportations n’a atteint que 12 milliards de dollars, couvrant essentiellement des dérivés du pétrole, pour la même période», a relevé le président de l’Anexa. Face à ce constat, a poursuivi Ali Bey Nasri, une révision ou une renégociation de l’Accord est plus que nécessaire.
«Je pense qu’il est temps maintenant de passer à une deuxième génération d’accord qui soit plus conforme. En d’autres termes, le revisiter et aller dans le sens de l’équilibre profitable aux deux parties», estime l’invité de la rédaction de la Chaîne III de la Radio algérienne. Avouant, cependant, que nous avons une part de responsabilité vu que nous n’avions pas construit de l’attractivité dans notre pays. Pour Ali Bey Nasri, les Européens peuvent nous reprocher le manque d’instabilité juridique, car on n’a pas une législation d’échange qui est favorable et la bureaucratie, qui est l’ennemie numéro un des investisseurs. «Pour que les investisseurs européens viennent en Algérie, il faut absolument installer un climat de confiance et de stabilité tout en ayant surtout de la prévisibilité.
C’est une chose qu’on a mis absolument de côté pour différentes raisons», observe le président de l’Anexa. On ne peut pas, a ajouté Ali Bey Nasri, reprocher à l’Europe ce que nous n’avons pas fait. Estimant qu’il faut donc aller vers une révision systématique de notre approche en donnant des signaux pour signifier que l’Algérie a changé et qu’il y a une rupture avec une gouvernance passée. La semaine dernière, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a affirmé qu’il y a une volonté de dialogue de part et d’autre. «Toutes les mesures de la révision de l’Accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne se font toujours sur la base de l’équilibre», a-t-il indiqué peu avant le début des travaux de la 12ème session du Conseil d’association Algérie-UE, tenus par visioconférence.
R.M.