Attar table sur «une hausse de 12% des exportations de Sonatrach en 2021»

Reprise de la demande soutenue par l’optimisme régnant des marchés internationaux

Après des mois dans le rouge, les cours du brut de référence algérien (Sahara Blend) ont progressé de plus de 7% en novembre dernier. Une reprise qui a caractérisé parallèlement les prix du baril de qui a atteint à la clôture du marché, hier, un nouveau record. Il s’est situé à 51,50 dollars.

Encouragés par les signaux du retour progressif de l’activité économique mondiale et l’ouverture des vannes décidée récemment par les pays membres de l’Opep et leurs alliés non-Opep. L’Algérie table sur «une hausse de 12% de ses exportations nationales en hydrocarbures en 2021, avec un volume total atteignant les 92 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP)», a confié le ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar, dans un entretien accordé à l’agence de presse et magazine international «Bloomberg». Il s’est montré assez confiant quant à la reprise de la productivité et de l’investissement de la compagnie nationale des hydrocarbures (Sonatrach) qui devra axer sa stratégie sur le développement du secteur gazier en particulier et maintenir ses investissements à l’étranger.
«Les priorités de Sonatrach se résument autour de la mise en production des projets gaziers en cours de réalisation, permettant d’augmenter les volumes de gaz à l’export d’environ 10 milliards de m3 pour l’année 2021», a-t-il souligné, affirmant que «pour le gaz naturel, le niveau d’exportation pour l’année 2021 s’élèvera à 51 milliards de m3, dont 37 milliards de m3 par gazoducs et 14 milliards de m3 sous forme de GNL». Le ministre de l’Energie est revenu sur l’impératif de concentrer l’activité de la Sonatrach sur ses missions de base pour plus de rentabilité et surtout pour conserver sa position sur le marché international et régional. Pour rappel, M. Attar a ordonné quelques mois plus tôt le lancement d’un audit profond du groupe et prévoit de revoir son fonctionnement et sa gestion, dans l’objectif, d’améliorer la capacité financière de l’entreprise «en poursuivant l’effort de réduction des coûts et d’optimisation de portefeuille d’investissement», a-t-il noté. Concernant la riposte du groupe public à la situation actuelle, le ministre a assuré que «le groupe Sonatrach a mis un plan d’action pour faire face à cette situation et qui s’articule autour de plusieurs points dont la révision à la baisse du programme d’investissement et du budget d’exploitation de l’année 2020 de 35% et de 13% respectivement», et ce, en plus «d’une batterie de mesures prises pour réduire les effets économiques de la Covid-19».
Il s’est voulu rassurant quant à l’état de santé de Sonatrach, qui gère mieux la situation de crise et prévoit, d’ailleurs, «le lancement des travaux de nouveaux projets dans l’amont et dans le raffinage, qui permettront à moyen terme des apports additionnels en production (plus de 30 millions TEP) et une capacité supplémentaire de raffinage qui proviendra essentiellement de la nouvelle raffinerie de pétrole de Hassi Messaoud, d’une capacité annuelle de 5 millions de tonnes, et de l’unité de craquage de fuel de 5 millions de tonnes par an pour la production du gasoil au niveau de la raffinerie de Skikda», a-t-il noté. Pour soutenir la hausse de la production prévue dans le secteur en 2021, le groupe public «procédera aussi à l’adaptation de l’outil de raffinage actuel, notamment pour produire des volumes supplémentaires d’essences à partir de 2021, à travers l’ajustement de la qualité d’essence produite par nos raffineries et la suppression définitive du plomb», a souligné M. Attar, estimant que «cette adaptation permettra de satisfaire totalement les besoins du marché national en essences et d’en exporter le surplus».
La compagnie a, également, intérêt à ses parts de parts de marché en gaz naturel, «en s’appuyant sur les capacités d’export dont elle dispose à travers les trois gazoducs vers l’Europe, les quatre complexes GNL et la flotte de navires», a-t-il soutenu. L’Algérie prévoit, également, dans l’objectif d’augmenter ses parts du marché inter-africain, de lancer les travaux de construction du premier gazoduc reliant l’Algérie au Nigeria. Un projet qui bute toujours sur le terrain. En attendant, l’Algérie doit compenser ses pertes sur le marché international afin de renforcer sa rentabilité et encourager en parallèle l’investissement dans l’énergie durable, indispensable pour l’économie du pays. Le secteur de l’énergie est par ailleurs en attente de l’entrée en vigueur des textes d’applications de la nouvelle loi sur les hydrocarbures qui ne devrait pas tarder, selon le premier responsable du secteur qui a indiqué qu’en plus de 25 textes étaient finalisés, 6 autres seront pratiquement fin prêts avant la fin 2020 et les 7 restants le seront finalisés au début de 2021».
Samira Takharboucht