Opacité, injustice, favoritisme et silence radio du wali

Mascara/Affaire des 1521 logements sociaux

Derrière la crise du logement qui sévit en Algérie avec son aspect chronique qui éveille déjà des soupçons, le tout enveloppé dans une «totale impunité», à l’exemple dans ce qui se trame dans la commune de Mascara, éclaire pleinement sur les pratiques de l’occupation de l’espace. Les combines qui régentent la distribution du logement social, aussi bien que les convoitises, à l’exemple de ce qui s’est passé dans la dernière liste des postulants des 1.521 logements sociaux, placardés en pleine nuit sur des sites loin des yeux, et ce au cours de la semaine dernière.

Abondamment de demandes remontent à 2013 et qui demeurent à la date de décembre 2020 éreintées par tant d’iniquité sociales dans les cachots de l’opacité et ne se fondent sur aucune recherche statistique sérieuse, mais seulement sur une collection de données dispersées pour ébahir la tribune. La commission en question est constituée, comme de coutume combinée de cinq représentants des institutions publiques locales, en l’absence des représentants de la société civile qui n’existent que dans le discours officiel, à savoir, le chef de la daïra, le P/APC ou son représentant, le directeur de la section du logement (SLEP), le directeur de l’Office de gestion et de promotion immobilière (OPGI), le responsable des affaires sociales qui sont accusés à chaque affichage des listes des bénéficiaires de pratiquer le favoritisme et le passe-droit. Pour ne pas rentrer dans les détails qui fâchent, d’ailleurs un secret de polichinelle dans ce qui se passe dans la wilaya de Mascara, le tout ceinturé dans une totale opacité dans le traitement des dossiers, et ce à l’heure où nous mettons sous presse le présent article.
En effet, la commission de distribution du logement comme étant prioritaire en vertu des critères d’équité, et devant donc bénéficier d’un logement social est loin d’être une évidence dans la commune de Mascara où des malheureux prétendants aux logements sociaux ont été carrément cloués au pilori via des dégommages par des mains expertes ont été orchestrées sur cette liste des 1521 logements. Des doigts accusateurs ont mis en cause l’ancien chef de daira qui a dominé durant sept années en se sucrant à outrance et de son secrétaire général, qui a été nommé comme par enchantement chef de daira à Rogassa dans la wilaya d’El-Bayadh. Les critères ne sont pas toujours respectés et les commissions d’attribution du logement au niveau des daïras et communes sont souvent accusées par les citoyens de manque de transparence. On leur reproche de pratiquer non seulement le népotisme, mais de s’adonner aussi au trafic en tous genres. Les scandales les plus chroniques partout dans la wilaya est qu’une partie du quota des logements sociaux locatifs est constamment réservé à la vente informelle, aux détenteurs des biens immobiliers moyennant des pièces sonnantes et trébuchantes.
Dans ce contexte déplorable, d’ailleurs incontrôlable ou pratiquement la plupart des logements sociaux ont été monnayés à des prix inimaginables. Autrement dit, un ou plusieurs membres de la commission d’attribution s’entendraient pour faire passer un possédant pour un défavorisé sur les listes des bénéficiaires en échange de quoi ce prétendu défavorisé verserait un montant ou plutôt une «dime», égale ou supérieure au quart du prix de l’appartement attribué. Dans quelque lieu que ce soit, l’affichage de la liste des bénéficiaires provoque de manière immanquable des remous et autres protestations pour se terminer dans des histoires des plus insolites où ici l’argent n’a pas d’odeur. L’implication directe par des mains expertes dans la daïra du chef-lieu, y compris certaines têtes pensantes de la commissions d’attribution dans le traficotage de cette liste dans laquelle apparaissaient des noms de personnes détentrices d’un logement plus que décent, voire de plusieurs, et qui réapparaissaient maintenant comme étant des «nécessiteux», et parmi ces faux nécessiteux, figurait des fonctionnaires chichement rémunérées par l’Etat providence, il y a aussi d’autres détenteurs de logements, mais que cette pseudo-commission avait fait circuler comme faisant partie des ayant-droits sur la liste des bénéficiaires.
D’autres faux nécessiteux sont signalés par les exclus qui ont passé au peigne fin la liste nominative des attributaires et y découvrant quantité de gens bien lotis en biens et en logements ou dont les salaires sont suffisamment élevés pour postuler un logement social, réservé en principe aux personnes aux revenus modestes. Dans la foulée, on nous signal la présence de plus d’une vingtaine de personnes épinglées sur la liste de la honte, résidantes hors de la commune de Mascara. De qui se moque t-on dans une wilaya livrée à toutes les mascarades ? Les handicapés chez nous demeurent les plus marginalisés, d’ailleurs plusieurs qui se sont déplacées difficilement à la maison de la presse pour crier leurs douleurs, et ce face à l’injustice dont elles sont victimes de la part des autorités qui ont d’autres chats à fouetter en piétinant les directives du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, en ces temps d’incertitudes économiques et sociales.
Une honte pour ceux qui administrent la wilaya de Mascara du soit-disant droit de regard du wali vers cette couche sociale de notre société à la fois pauvres et handicapés ont encore moins de chances de bénéficier de ces services dans une «Algérie nouvelle». Il est donc plus facile de se réfugier vers ce que l’on connaît mieux, soit le discours populiste soit de répondre aux populismes par l’éducation citoyenne. Ce qui semble impossible. Que le choix des nouveaux walis et leur affectation ont été déterminés par des critères de compétence intellectuelle, du sens de la communication, de la discipline et des qualités professionnelles. Un mythe qui en dit long au sujet ce qui se passe réellement sur le terrain.

Opacité, injustice, favoritisme et silence radio du wali ?
Malheureusement, la bonne gouvernance et la moralisation de la vie publique n’ont pas de code de bonne conduite dans la wilaya de Mascara pour rendre des comptes. La wilaya de Mascara mérite mieux pour ainsi dire, n’en déplaise à une certaines voyoucratie. Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, dès son retour, si le bon Dieu le veut, est vivement sollicité pour prendre les mesures qui s’imposent quant à la bonne gouvernance qui continuellement est sabotée par les hommes de mains de l’ancien régime déchu.
Manseur Si Mohamed