Le couscous, un plat fédérateur, rassembleur et réconciliateur

Patrimoine

Le couscous, plat millénaire commun aux pays du Maghreb, classé sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco mercredi joue un rôle fédérateur rassembleur et réconciliateur dans les sociétés qui le produisent et consomment dans tout événement social ou culturel.

Il est à la fois ordinaire par la fréquence de sa consommation en famille et spécial de par le rôle fédérateur rassembleur et réconciliateur qu’il joue à l’occasion de rencontres communautaires de commensalité et de convivialité. Ce nouvel élément a été inscrit sur la liste du patrimoine immatériel de l’humanité pour ses dimensions symboliques, sacrées, religieuses, sociales et communautaires et pour le fort sentiment de valorisation identitaire qui confirme, tant par son ancestralité que sa contemporanéité, «la création d’une cohésion sociale sans cesse renouvelée», lit-on dans le dossier de candidature présenté au nom de l’Algérie, de la Tunisie, de la Mauritanie et du Maroc à la 15ème session du comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.
Le couscous «consolide l’entraide avec un sentiment de soutien social et communautaire et favorise le vivre ensemble», en plus de porter des significations culturelles très fortes, tant par sa présence dans tous les événements culturels et cultuels, les fêtes religieuses, les visites aux saints et lieux sacrés que par les rituels qui tournent autour et où le rôle féminin est omniprésent. Le couscous est le mets offert dans les entraides sociales exprimées par différents noms selon les communautés (tiouizi, touiza, ma’ouna, raghatta, ma’arouf), il est également au centre des fêtes ancestrales comme Anzar (rituel destiné à provoquer la pluie) en Algérie et au Maroc. Entre autres éléments compris dans le classement, la production des ustensiles de préparation qui encourage l’activité artisanale de poterie et l’artisanat du bois, mettant en mouvement des ressorts artisanaux dans le cadre du respect d’un développement durable.
Aux yeux des Etats soumissionnaires, le classement du couscous dans ce qu’il véhicule comme symbolique socioculturelle à l’échelle mondiale encouragera le dialogue, les échanges, la communication et les interactions entre les détenteurs initiaux et les praticiens de cet élément au caractère multinational reconnu.

Après cette nouvelle inscription, l’Algérie porte à sept le nombre d’éléments classés sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco, après l’Ahellil du Gourara, le costume nuptial de Tlemcen, l’Imzad (présenté au nom de l’Algérie, du Mali et du Niger), le Rakb de Sidi Cheikh, la cérémonie de la Sebiba de l’oasis de Djanet et le Sbuâa, célébration du mawlid ennabaoui à Timimoun.
R.R