Abou Mediène Chouaïb Al Ghaout était aux avant-postes

Bataille de libération d’El-Qods

Le chercheur en soufisme et membre fondateur de la Ligue des Oulémas, prêcheurs et imams du Sahel (Lopis), Kamal Chekkat a indiqué que le Fakih (expert en jurisprudence), l’imam de référence et le soufi Abou Mediène Chouaïb Al Ghaout avait diffusé le savoir en Algérie et conduit les Algériens dans la bataille pour la libération de El-Qods au XIIe siècle.

Exemple éminent de soufis authentiques, Abou Mediène Chouaïb Al Ghaout ne s’est pas intéressé uniquement au spirituel mais aussi à l’apprentissage et à l’enseignement des sciences de la religion et de la vie et a même participé à la bataille pour la libération d’El-Qods en Palestine, a précisé M. Chekkat lors d’une émission sur la chaîne 2 de la Télévision algérienne intitulée «l’Algérie terre de paix, de sciences et de tolérance». Il a expliqué que ce grand savant «avait formé une armée d’Algériens qu’il a conduit pour la libération d’El-Qods», ajoutant que le quartier des Maghrébins avec sa célèbre porte et le Mur El-Bouraq «étaient une propriété algérienne», et que «de nombreuses familles d’origine algérienne vivent encore à ce jour en Palestine, notamment à El-Qods et dans la Bande de Ghaza».
Dans le documentaire intitulé «Macir Raai» (Destin d’un berger), projeté, lors du rendez-vous hebdomadaire de Canal Algérie ciné thématique, présenté par Amir Nebbache, le réalisateur Abderrahmane Benaarous, a mis en relief le parcours de vie de ce soufi et son rôle dans la diffusion du savoir en Algérie, notamment dans la conduite de milliers d’Algériens lors de la bataille de Hattin, en 1187, grâce à laquelle El Qods fut libérée. «Pour participer à la libération d’El Qods, il prend le départ de Bejaia, à l’âge de 75 ans, à la tête de mille cavaliers et le double de fantassins avant d’être suivi après par des milliers d’autres issus de différentes villes algériennes mais aussi maghrebines», révèle-t-on dans ce film. Le réalisateur rappelle aussi comment, en reconnaissance de cette participation, Salah Eddine El Ayoubi a ordonné l’établissement en son nom un «Wakf» comprenant plusieurs biens et qui va de «Bab El Maghariba» à «Bab El Silsilia», deux portes principales du mur ouest de la mosquée El Aqsa, appelé le «Mur El Bouraq». Cette propriété a été répartie entre Algériens et Maghrebins, qui ont choisi de rester là-bas, après le libération d’El Qods.
Né à Santillana dans la région de Séville (Espagne) au XIIe siècle et destiné à la vie de berger, Abou Médiane Chouaib El Ghouth opta pour la quête des sciences et du savoir. Il se rendit à Fès (Maroc) au il étudia auprès d’illustres érudits comme Ibn Hirzim et Abou Yaaza. En revenant des Lieux Saints de l’Islam, il s’installa dans plusieurs villes algériennes, telles que Tlemcen et Bejaia. A la Mecque, il rencontra et étudia auprès de maitre soufi Abdelkader El Djilani avant de revenir s’installer à Bejaia. La deuxième partie de cette émission a vu la diffusion d’un deuxième reportage, réalisé par Ahcene Bouabdallah sur le Cardinal Léon-Etienne Duval, dit «Mohamed Duval», en hommage à lui et à son concitoyen, l »ancien archevêque d’Alger, Monseigneur Henri Teissier, décédé récemment.
Le Cardinal Duval, qui a vécu et officié à Alger de 1954 à 1988 avant son décès en 1996, restera connu pour sa position contre le président français Charles De Gaulle et les politiques coloniales en Algérie et la défense des Algériens et de leur droit à l’autodétermination. Le Cardinal Duval, «n’est qu’un exemple parmi tant d’autres qui ont trouvé en Algérie, la terre du vivre ensemble et de la tolérance», a conclu Kamal Chekkat, soulignant cette réputation à travers de nombreux faits historiques au niveau mondial, en tant que terre d’asile pour des milliers de juifs fuyant la persécution chrétienne en Espagne et en tant que patrie de l’Emir Abdelkader qui a sauvé des milliers de Chrétiens à Bilad Al-Cham (Syrie).
R.C.