Plusieurs pays suspendent leurs liaisons avec Londres

La nouvelle variante «hors de contrôle» du Coronavirus

La découverte d’une nouvelle variante «hors de contrôle» du coronavirus au Royaume-Uni a poussé dimanche plusieurs pays européens, dont l’Allemagne, la France, l’Italie et l’Irlande, à suspendre leurs liaisons avec ce pays, ce qui fait grandir l’inquiétude à l’approche des Fêtes de fin d’année, qui seront soumises à de sévères restrictions.

Les experts de l’Union européenne sont toutefois arrivés à la conclusion que les vaccins actuels contre la Covid-19 restaient efficaces face à la nouvelle variante, a annoncé dimanche soir le gouvernement allemand. « D’après tout ce que nous savons à l’heure qu’il est et à la suite d’entretiens qui ont eu lieu entre les experts des autorités européennes », la nouvelle souche « n’a pas d’impact sur les vaccins » qui restent « tout aussi efficaces », a déclaré à la télévision le ministre de la Santé Jens Spahn, dont le pays assure la présidence tournante de l’UE. La décision de l’Allemagne d’interrompre ses liaisons avec le Royaume-Uni, qui ne concerne pour l’heure que les vols et qui pourrait être adoptée par l’ensemble de l’UE, doit être officialisée dans les prochaines heures », a déclaré à l’AFP une source gouvernementale, précisant que les États européens discutaient en parallèle d’une réponse commune concernant les liaisons maritimes, ferroviaires et routières.
La France suspend pour sa part à partir de dimanche minuit tous les déplacements de personnes en provenance du Royaume-Uni pour 48 heures. « Seul le fret non accompagné sera donc autorisé. Les flux de personnes ou de transports en direction du Royaume-Uni ne sont pas concernés », a précisé le gouvernement. Outre l’Allemagne et la France, une dizaine de pays de l’Union européenne, dont l’Italie et l’Irlande, ont annoncé des mesures similaires. Hors de l’UE, c’est aussi le cas du Koweït, de l’Iran (pour deux semaines), de la Suisse, du Salvador et d’Israël, ces trois derniers pays ayant également suspendu du leurs liaisons avec l’Afrique du Sud où la nouvelle variante du SARS-CoV-2 a aussi été détectée. L’Arabie saoudite a quant à elle arrêté tous les vols internationaux ainsi que l’accès à ses ports pour au moins une semaine. Conséquence de ces mesures, Boris Johnson doit présider lundi une réunion « pour discuter de la situation concernant les déplacements internationaux et en particulier les flux réguliers du fret vers et à partir du Royaume-Uni », tandis que le port de Douvres, desservant notamment la France, a annoncé fermer pour le trafic sortant.
La nouvelle souche du virus est « hors de contrôle », a reconnu dimanche le ministre britannique de la Santé, Matt Hancock, justifiant ainsi un reconfinement de Londres et d’une partie de l’Angleterre. « Ce sera très difficile de la garder sous contrôle jusqu’à ce qu’un vaccin soit largement diffusé». Le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel, la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel ont échangé dimanche pour évoquer cette nouvelle variante du coronavirus. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’agence européenne des maladies ont appelé dimanche leurs membres en Europe à renforcer leurs contrôles pour combattre la propagation de la nouvelle variante du coronavirus, notamment en améliorant leurs capacités de détection de la souche.
L’agence européenne de contrôle des maladies (ECDC), qui inclut une trentaine de pays dont les membres de l’UE et le Royaume-Uni, n’a quant à elle « pas exclu » que la variante circule en dehors du territoire britannique. L’Italie a, du reste, annoncé dimanche soir avoir détecté un premier cas diagnostiqué par l’hôpital militaire Celio de Rome. Quelques autres contaminations avaient déjà été signalées au Danemark (neuf), ainsi qu’un cas aux Pays-Bas et en Australie, a souligné l’OMS. Outre «des signes préliminaires selon lesquels la variante pourrait être plus contagieuse », la nouvelle souche britannique « pourrait aussi affecter l’efficacité de certaines méthodes de diagnostic», a poursuivi l’Organisation mondiale de la Santé.
R.I/Agence