La corruption, un cancer mortel pour le pays

Mascara

Des responsables dans la wilaya de Mascara, pas tous heureusement, accusés comme étant de véritables corrompus sur la scène locale, des professionnels de ce cancer mortel à la démocratie et à notre pays, qui se sont sucrés dans d’autres wilayas du pays, bien sûr, sans les nommer par éthique et déontologie, et ce par respect à notre profession qui reste celle d’informer l’opinion publique.

En effet, ces derniers temps, dans la wilaya de Mascara, on a entendu marmonner des informations terribles rivées à la distribution des super-kiosques, jardins qui se sont transformés en cafés et autres crémeries, où parait-il, certains énergumènes responsables et autres élus véreux se sont édulcorés à l’excès. Dans ces histoires où l’argent n’a pas d’odeur dans la wilaya de Mascara, il parait selon les informations qui circulent, que des kiosques localisés sur des axes stratégique, ont été monnayés entre les fourchettes des 200 à 250 millions de cts. Dans ces graves affaires qui font fureur dans la wilaya de Mascara, alors que certaines wilayas ont vu des walis, directeurs généraux, voire même des ministres de l’ancien régime moribond fouler le sol des prisons en attendant leur traduction devant la justice. A Mascara, cette crainte de la justice ne semble pas faire son effet, où des responsables et autres élus s’enfarinent d’avantage dans des affaires de corruption. Dans le même contexte, des directives ont été donnés via des donneurs d’ordres, et ce sans se mouiller pour en faire davantage de construction pâtissière, et ce en obligeant des assemblées populaires (APC) que compte la wilaya de Mascara pour des histoires douteuses dites «révisions du plan d’occupation des sols (P.O.S)».
Dans cette grave affaire où simplement des élus analphabètes semblent s’enfoncer dangereusement, pourvu que des responsables attitrés les octroient à des entreprise et autres agences moyennant des sucreries. Nous laissons le soin à la justice et aux enquêteurs patentés d’ouvrir des informations sur des affaires douteuses. Beaucoup d’affaires éclaboussent la wilaya de Mascara où pas mal de personnes honnêtes en souffrent énormément, l’exemple des hommes d’affaires, des industriels, y compris de gros entrepreneurs, le plus souvent pris entre le marteau et l’enclume des donneurs d’ordre et autres charognards de l’administration. «Qu’appelez-vous corruption ?», nous ont demandé nos interlocuteurs. «Si accepter un déjeuner c’est de la corruption, alors je suis l’homme le plus corrompu», ajoutaient-ils en souriant. Etrennes, gros cadeaux, repas, voyages à l’étranger, et même les Lieux saints de l’islam n’ont pas échappé à ce trafic d’influence où des chambres luxueuses sont payées rubis sur l’ongle par des intermédiaires et autres entrepreneurs.
Tout cela relève dans la wilaya de Mascara des pratiques commerciales et sociales habituelles. Le tout est de savoir quand l’un exagère et quand l’autre le tient, à l’exemple de la corruption des institutions, qui dans les marchés publics est endémique et sert pour une large part à financer certains hauts responsables et autres cercles vicieux au niveau local. La corruption officielle, qui est reconnue de fait par une certaine autorité, notamment par le premier magistrat du pays, et ce à l’occasion de ses divers interventions éclatantes contre le phénomène de la corruption, sans pour autant désappointer les irascibles cols blancs qui excellent dans la déchéance administrative. Les opérations d’addition et de soustraction sont monnaie courante depuis un certain temps dans la wilaya de Mascara, où les affaires de corruption à la mode des ripoux, dont on ne parle plus, où la première constatation est éloquente vu le black-out où l’information est donnée au compte-goutte. Le sujet est tabou et personne ne voudrait s’exprimer sur la question par crainte d’être harcelé. Traiter ce thème serait commettre une mauvaise action contre les absolutistes locaux, sans pour autant les désigner. Face à la crise se développe une économie parallèle, souterraine, avec comme moteurs le travail au noir, la fraude, la combine, le piston et la corruption qui sévissent à grande échelle au niveau de la wilaya et dont il est impossible de délimiter les frontières.
C’est cette gangrène qui fait la gravité du phénomène, une gangrène qui menace à terme le libre jeu de la concurrence et même le fonctionnement de la démocratie. La crise rend gourmand, et plus elle durcit, plus il est tentant de donner un coup aux décisions en donnant un pot-de-vin aux décisionnaires, où dans ce code du savoir-vivre, pensez à donner quelque chose de sa main est devenu un impératif moral. Villa clés en mains, véhicule tout-terrain pour le fiston, lot de terrain, voyage aux frais du contribuable. Tels sont les formes et types de cadeaux qui ont cours et qui participent de la mise en place d’une culture de la «tchippa». Selon une présentation courante au niveau de la wilaya de Mascara, l’habitude de faire des cadeaux passe pour être une des causes les plus importantes de la corruption systématique, qui s’est malheureusement généralisée à tous les niveaux. En apparence, elle semble, en effet contribuer à la personnalisation des rapports, ce qui rend les gens disponibles pour des pratiques comme le favoritisme quand elle ne les y oblige pas. Toute fonction peut être mise au service d’intérêts privés et servir ainsi la corruption.
Cela arrive quand celui qui l’exerce nourrit des intentions corruptrices, il détourne alors la fonction de sa mission première de service public, et ceci est relativement aisé quand, avec le temps, cette mission s’éternise indéfiniment. Nous avons vu auparavant que dans la wilaya de Mascara, quand une fonction perd de sa substance, tout peut arriver. Il y a aussi des lieux privilégiés et des codes où seuls les initiés, ceux qui sont dans les affaires juteuses des marchés et autres contrats publics, d’où la nébuleuse coutume illégitime, d’extorsions de biens. En réalité, le problème est plus délicat, dans le sens où la corruption est un fait social, c’est-à-dire non pas un objet physique mais une démarche achevée par des individus, dans la cadence où elle est déterminée à partir de desseins via ces mêmes individus. On voit mal comment elle peut avoir lieu dans l’espace social, façonner des effets dans la conscience des individus qui veulent, facturent, promeuvent des stratégies avant de passer à l’acte sans que la société ne la révèle par un mot.
Ce qui est frappant, c’est le non-sentiment de culpabilité, aussi bien chez les corrupteurs que chez les corrompus. C’est notamment vrai où on entend parler que des entrepreneurs très entreprenants sont obligés de verser une ristourne pour obtenir un marché ou un chantier. La dernière vague de ces incroyables histoires a vu des trottoirs posés, mais tout en oubliant de mettre, à l’exemple des pays qui se respectent où déjà le pavé ou plutôt le carrelage commence d’ailleurs de se détacher de son emplacement initiale, et ce faute de ciment blanc qui n’a pas été étalé, c’est-à-dire collé. Un gâchis ! Du donnant-donnant, conséquence dont on ne voit pas de solution à ce fatal phénomène que dans la moralisation, dans l’éducation civique et dans l’adoption des codes d’éthique, seules capables de délivrer les individus du penchant de l’argent facile et de cupidité, qui ont pris des proportions alarmantes dans la wilaya de Mascara. N’est-il pas vrai de dire qu’«entre dîner au prix du mensonge et jeûner pour le prix de la vérité, le choix d’un homme digne est clair». Décidément, on aura tout vu et entendu dans la wilaya de Mascara.
Manseur Si Mohamed