Un devoir mémoriel pour le repos des âmes algériennes

L’Association Le Grand Maghreb poursuit son plaidoyer en faveur du retour de tous les crânes algériens

Le devoir de tout un chacun est d’œuvrer pour cette restitution complète. Il n’y a pas de privilège devant la mort. Toute âme, même anonyme mérite son repos. Cela relève de l’intime. Elle nous concerne tous. Et chaque lecteur qui nous lit est potentiellement un descendant de ces victimes connues ou non recensées de cette conquête territoriale sur les terres de l’Algérie. La poursuite du retour de tous les crânes algériens : une cause noble qui déverrouillera tous les verrous juridiques et les tabous institutionnels L’Histoire de ces crânes révèle une épopée sordide.

Des hommes, des femmes et des enfants algériens, n’en déplaisent aux extrémistes, l’Algérie existait bel et bien avant l’arrivée des expéditions militaires françaises, ont été décapités. Leurs crânes ont été excipés d’une part comme des objets scientifiques ces populations pouvaient-elles être classées au rang d’êtres humains, ces sauvages avaient-ils une âme ? Et d’autre part, comme un trophée de guerre dans le but de terroriser les autochtones, annihiler toute résistance et démontrer la grandeur de l’Empire français. Ces épopées s’inscrivent dans un contexte historique de concurrence entre les grandes puissances. Ces crânes n’ont donc pas échoué dans les archives du Musée de l’Homme par le fruit du hasard mais bien par les coups de baïonnettes sanglantes à tel point qu’ils bénéficient d’un statut juridique protecteur. L’Histoire complexe est ainsi faite. D’ailleurs, l’historien Pascal Blanchard nous informe que des milliers de crânes sont encore conservés dans ce musée. Des obstacles législatifs perdurent pour s’opposer à la restitution de ces crânes. Une loi votée par le parlement peut l’autoriser. Il s’agissait en réalité de couvrir par un voile législatif pudique un pan de l’Histoire peu glorieuse et ô combien douloureuse. Et pourtant, l’Association Le Grand Maghreb ne cherche pas à ouvrir la boite de Pandore de l’Histoire franco-algérienne ou porter un regard accusatoire sur le passé mais bien de veiller à ce que toutes ces âmes algériennes, connues ou anonymes puissent trouver un repos apaisé sur leur terre natale. L’Association Le Grand Maghreb a pris l’attache d’un cabinet d’avocats parisien, elle sollicite des parlementaires de deux rives de la Méditerranée. Elle impulse des démarches amiables, précontentieuses et contentieuses et envisagerait la voie judiciaire en cas de silence éloquent des parties concernées. L’Association Le Grand Maghreb entend porter sur le débat public le sujet de la restitution complète des crânes algériens. Le respect dû aux morts, la dignité spirituelle dépassent les frontières et les tensions du moment. Elles sont au cœur de l’entraide humanitaire. Cette cause foncièrement juste mérite d’être menée. L’Association Le Grand Maghreb y veillera. Brahim Mabrouki, Président de l’Association Le Grand Maghreb