Le Président Tebboune ouvre la voie vers l’Algérie nouvelle

Promulgation de l’amendement de la Constitution

Après la signature par le président Abdelmadjid Tebboune, du décret présidentiel portant promulgation dans le Journal officiel de l’amendement de la nouvelle Constitution, adopté par voie référendaire le 1er novembre 2020, la voie est maintenant ouverte pour le processus d’édification de l’Algérie nouvelle dont les bases sont maintenant posées.

L’année 2021 connaîtra sans doute des avancées importantes vers cet objectif. Le premier pas décisif sera l’organisation des élections législatives et communales qui devrait être franchi dans les plus brefs délais. Il s’agit de procéder au renouvellement en profondeur des assemblées élues : au niveau national, Assemblée populaire national, Conseil de la Nation, et au niveau local, Assemblées populaires de wilayas et communales. Les procès des affaires de corruption ont montré à quel point l’intrusion de l’argent dans le choix des candidats et dans tout le processus électoral a enlevé à ces instances élues, toute leur vocation et, partant, leur légitimité aux yeux du peuple algérien. On comprend pourquoi le Président Tebboune a placé les changements dans le système électoral en priorité dans son agenda pour 2021.
Le projet de révision de la loi organique relative au régime électoral a été l’objet d’une de ses instructions données dans son message sur son compte Twitter, le 13 décembre dernier, alors qu’il se trouvait encore en Allemagne pour des soins suite à sa contamination au Covid-19. Il avait enjoint à la Présidence de la République de coordonner avec la commission chargée de l’élaboration de ce projet afin que le document en question soit prêt «dans les meilleurs délais», en vue de «lancer le processus post-Constitution».
L’élaboration d’une nouvelle loi électorale et l’organisation des élections législatives et locales visent en fait à définir des normes électorales transparentes à même de consacrer une «rupture totale avec les mauvaises pratiques» du passé, tout en interdisant le «système des quotas» dans la répartition des sièges et «l’achat des consciences», avait déclaré le président de la République en septembre dernier. Il s’agit aussi de «séparer l’argent de la politique afin de moraliser» la vie politique et garantir par conséquent des élections reflétant la volonté populaire, l’objectif étant de parvenir à la mise en place d’institutions «démocratiques, intègres, crédibles, de niveau, ouvertes aux jeunes notamment les universitaires et à la société civile». La nouvelle Constitution compte d’autres dispositions qui marquent la rupture avec le mode de gestion du pays par la ‘issaba (le gang) et la garantie que cette rupture soit irréversible.
Il n’y a plus de place pour ceux qui enfreignaient la loi en toute impunité, protégés par leur immunité ou par l’influence qu’ils exerçaient sur les décideurs grâce à l’argent. Le renforcement de l’indépendance de la justice figure en bonne place dans la Constitution à travers la constitutionnalisation du principe de l’inamovibilité du juge du siège. Dans le même sillage, le ministre de la Justice et le procureur général près la Cour suprême, ne font plus partie du Conseil supérieur de la magistrature au sein duquel siègent deux représentants syndicaux des magistrats et le président du Conseil national des droits de l’Homme. Autres acquis stratégiques : le Conseil national économique, social et environnemental devient un «cadre de dialogue, de concertation, de proposition, de prospective et d’analyse dans le domaine économique, social et environnemental, placé sous l’autorité du président de la République» ; il est institué un Observatoire national de la société civile, organe consultatif placé auprès du président de la République. La promulgation de la nouvelle Constitution est la concrétisation des 54 engagements contenus dans le programme électoral du Président Tebboune. Rappelons que le projet de révision de la Constitution a été adopté, dans le calme, par 66,80 % des votants, dans un contexte dominé par la crise sanitaire, et dans un climat social marqué encore par l’impact négatif des pratiques électorales précédentes imposées par el ‘isaba (le gang) qui était au pouvoir et par l’ampleur des dégâts causés par la corruption des milieux d’affaires en complicité avec d’anciens dirigeants. Fait politique significatif : pour la première fois, un scrutin a été caractérisé par l’absence totale de manipulation des urnes et des chiffres.
Lakhdar A.