Les coachs face à de sérieuses pressions

Football :

Ils s’engagent sur la base d’un contrat. Accueilli en fanfare, présenté aux médias comme technicien ayant toutes les caractéristiques des innovateurs. Celui qui a un regard actuel qui met en perspective les tendances d’alors avec le jeu de maintenant, celui qui est tenté de comparer joueurs et styles pour différencier le mythe de la réalité. Sa durée au sein du club dépend des victoires qu’il aura à réaliser. Mais le risque d’un limogeage fait partie de sa mission.

Les coachs connaissent hélas ces risques qui fragilisent leur statut. La réalité du terrain le démontre. Combien sont-ils à être surpris par les décisions qui mettent fin à leur relation avec leur Club ? «Si certains imaginent les coachs vivant comme des nababs sous les palmiers, ils doivent vite oublier cette image». Ils savent tous qu’ils sont sur un siège éjectable et qu’il faut donc prévoir un bas de laine pour les jours de tempête. Un mauvais résultat, une prise de bec, un mauvais feeling, et c’est la porte. La valse des entraîneurs est devenue la danse la plus populaire à laquelle sont invités ceux qui réussissent à les faire éjecter après avoir usé et abusé par l’ignorance du président du club, d’une part et d’autre part, après avoir scellé avec un autre entraîneur une promesse de rejoindre le club après le limogeage de l’entraîneur en activité. Un scénario connu de par le monde.
Bouzidi, premier à inaugurer la nouvelle saison En ces temps de crise, les valeurs humaines prévalent. Si, contractuellement, les coachs n’ont pas vraiment de droit à faire valoir, ils peuvent compter sur la bienveillance de leur joueur. L’année 2021 commence mal pour Bouzidi qui se trouve ainsi à la mode des grands rayons des entraîneurs partants. Premier à faire ses valises, remercié par la JSK, un club n’ayant jamais connu la relégation en deuxième division au monde, depuis son accession dans l’élite (1969), elle est pourtant l’équipe la plus titrée en Algérie. Son successeur qui entamera le 41e temps dès ce mercredi, n’aura pas la tâche facile, bien que les joueurs promettent de poursuivre l’aventure des victoires. On en saura un peu plus lorsque le président Mellal décidera d’animer une conférence de presse.
Denis Lavagne pressenti… Cet ex-entraîneur français du CS Constantine âgé de 57 ans en poste depuis décembre 2018, limogé de son poste, trois jours après la défaite concédée à domicile face au MC Alger (2-3) dans le cadre de la 15e journée du championnat de Ligue 1 de football, avait accepté de résilier son contrat qui courrait encore jusqu’en juin 2020, en remplacement d’Abdelkader Amrani qui avait conduit le CSC au 2e titre de champion d’Algérie de son histoire au terme de la saison 2017-2018, 21 ans après un premier remporté en 1997. En 2018, l’entraîneur Casoni disait au lendemain de son limogeage : «Quand on part entraîner en Algérie, souvent tu es là pour deux, trois mois à peine. Quand on voit le championnat actuel, sur 16 équipes, 10 entraîneurs ont déjà été licenciés. Nous, on a tenu un an, c’était un exploit. Il y avait vraiment un public extraordinaire qui était conscient du travail que l’on faisait avec Hakim Malek. Mais on n’a pas pu aller au bout pour d’autres raisons.
Des gens du staff nous ont mis en difficulté, c’est comme ça quand on veut prendre votre place. C’est vraiment dommage, les choses n’ont pas été faites dans le bon ordre. Mais c’est l’Algérie, tout se fait au dernier moment là-bas. Ça reste un pays de vrais passionnés». Le difficile métier d’entraîneur 2015, le métier d’entraîneur en Algérie est devenu, très difficile, voire même fragile, et ce, à cause du respect des textes régulant cette fonction. En 2015, la Fédération algérienne de football décide de mettre un holà à cette cavalerie en limitant le nombre de licences accordées aux techniciens à deux au maximum par saison et ce contrairement aux années précédentes. Protéger les entraîneurs, en cas de rupture unilatérale de contrat, dans la mesure où ils pourraient saisir la Chambre de résolution des litiges de la FAF, pour faire valoir leurs droits. Les clubs, eux-mêmes, peuvent aussi défendre leurs intérêts auprès de la même instance, en cas d’abandon de poste ou autre défaillance des entraîneurs.
Qu’en est-il aujourd’hui ? La question est de retour «la valse des coaches reprend de plus belle à une cadence qui ne diffère pas tellement de celle des années précédentes». Enfin, l’ensemble des médias évoquent «la dernière défaite du NA Hussein Dey, subie vendredi dernier au stade du 20-Août 1955, face au leader, l’ES Sétif (0-1). C’était une défaite qui ne fallait pas pour l’entraîneur Nadir Leknaoui, lequel, sans détours, décide de quitter le club juste après la fin de la rencontre, reconnaissant avoir échoué dans sa mission. Départ du coach confirmé par le directeur sportif du club, Chaâbane Merzekane qui estime que leur entraîneur «a fait du bon travail, même si l’avenir d’un entraîneur reste souvent tributaire des résultats». Pour sa part, Lekanoui déclare «qu’il ne pouvait plus continuer car les résultats ne suivaient pas. Il n’a jamais pu faire jouer l’équipe qu’il a voulue. Il prépare un onze avec un système et le tout change à la dernière minute», rapporte un confrère.
H. Hichem