Merzak Bagtache tire sa révérence

Littérature

L’écrivain et romancier Merzak Bagtache, ancien journaliste à l’APS, décédé samedi à Alger, a été inhumé dimanche après-midi au cimetière d’El-Kettar, en présence d’une foule nombreuse de proches, d’amis, de responsables et d’anonymes. Plusieurs hommes de lettres, de culture et amis de Merzak Bagtache, présents pour accompagner le défunt à sa dernière demeure, étaient unanimes à rappeler les «qualités humaines et intellectuelles» du regretté, qualifiant sa disparition de «grande perte pour la littérature et la culture algériennes».

Le président du Conseil supérieur de la langue arabe (Csla), Salah Bélaid, a salué les qualités d’un écrivain à l’œuvre «imprégnée par la mer» et à «la créativité sans limites», ajoutant que le défunt était de la classe des regrettés Abdelhamid Benhadouga et Malek Haddad. Echangeant avec l’écrivain et journaliste Abdel Ali Rezagui, l’universitaire, écrivain-traducteur et président du Conseil national des arts et des lettres (Cnal), Mohamed Sari, a, de son côté, salué la mémoire d’un auteur «plurilingue à la créativité prolifique», rappelant la dimension «historique et sociale» de son œuvre, à l’écriture «simple et accessible pour tous». L’écrivain-journaliste et ancien sénateur Mohamed Salah Herz Allah a, quant à lui, témoigné de «la grandeur de l’homme», parmi «les pionniers», a-t-il dit, à la «notoriété internationale».
«Un grand écrivain nous quitte (…) il a révolutionné le roman d’expression arabe avec son livre Les oiseaux du zénith», a affirmé l’écrivain-romancier Djillali Khellas, avant de citer le regretté Tahar Ouettar qui avait alors déclaré à l’endroit du romancier disparu, «depuis longtemps, nous regardons la ville par les fenêtres, voici venu Merzak Bagtache, le citadin, qui nous ouvre la porte d’Alger moderne». Le nouvelliste et compagnon de route du défunt, Mustapha Fassi, a évoqué l’«engagement» de Merzak Bagtache, auteur «prolifique, régulier et serein», selon lui, «pionnier du mouvement littéraire des années 1960/1970», à «la plume hautement esthétique».
Abderrahmane Tigane, ancien directeur d’un quotidien arabophone, a qualifié la disparition de Merzak Bagtache d’«immense perte pour l’action littéraire algérienne», saluant la mémoire d’«un homme d’une grande générosité». Dans un message de condoléances à la famille de Merzak Bagtache et à la corporation des journalistes, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Amar Belhimer, a également salué la longue et riche carrière journalistique du défunt, qui a commencé en 1962, ses contributions dans nombre de journaux en langues arabe et française et son travail au sein de l’agence Algérie Presse Service. Né à Alger en 1945, Merzak Bagtache a fait son entrée en littérature dans les années 1960 avec des recueils de nouvelles avant de se lancer dans le roman.

Après un cours passage en tant que membre au Conseil consultatif national, créé en 1992 par le Président du Haut Comité d’Etat, Mohamed Boudiaf, Merzak Bagtache est distingué, en 2017, du Grand prix Assia-Djebar pour son roman en langue arabe «La pluie écrit ses mémoires». Auteur de plusieurs romans dont «Indama yadjoue el bachar» (lorsque les gens auront faim), «Azzouz El Kabrane», «Khoya Dahmane» et «Dem El Ghazal», entre autres, Merzak Bagtache a signé dernièrement «Quatro», son dernier né paru aux éditions publiques «Anep». Le défunt s’est éteint à Alger, à l’âge de 75 ans.

R. C.