Faire face aux défis de l’année 2021

Réunion du Haut Conseil de Sécurité

Lors de la réunion du Haut Conseil de Sécurité (HCS) qu’il a présidée lundi, consacrée à l’évaluation de la situation générale, notamment politique et économique, ainsi que des derniers développements dans l’environnement régional direct et international, le Président Abdelmadjid Tebboune a, selon les termes du communiqué officiel, «insisté sur le maintien de la vigilance à tous les niveaux afin de permettre à l’Algérie d’enclencher les étapes importantes à venir en adéquation avec les défis de l’année 2021, à la lumière des développements inédits survenus récemment dans la région, et particulièrement dans l’espace régional voisin».

Deux jours avant la réunion du HCS, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, s’adressant à la presse en marge de la cérémonie de sortie de la 49ème promotion de l’Ecole nationale d’administration (ENA), évoquait ces défis, en faisant remarquer qu’avec le retour du Président Tebboune «l’Algérie va passer à la vitesse supérieure pour relever tous les défis qui se posent à elle aujourd’hui». Le ministre des Affaires étrangères avait tenu à rassurer : «L’Algérie est un Etat fort, porteur d’une grande histoire de lutte contre le colonialisme, dotée d’une armée forte et animée par une volonté à toute épreuve. Aussi, il ne faut pas craindre les défis». Il admettait que «les défis sont de taille», mais, a-t-il ajouté «il ne faut pas les redouter». L’assurance dont fait montre Sabri Boukadoum s’appuie sans doute sur la sérénité du Président Tebboune qui rappelait le 13 décembre dernier, dans une vidéo diffusée sur son compte officiel Twitter, que «l’Algérie est forte, et plus forte que certains ne le pensent».
Certes, les derniers développements dans la région ont eu de quoi inquiéter les Algériens. D’abord, le regain de tension à notre frontière ouest, dû à l’agression marocaine du 13 novembre contre les Sahraouis à El-Guerguerat au Sahara occidental, en violation du cessez-le-feu, signé entre le Front Polisario et le Royaume du Maroc en août 1991. Presque simultanément, en alliance avec les Etats-Unis, le Maroc annonçait la reprise des relations diplomatiques avec Israël. La pression exercée sur notre pays est évidente. Elle vise, en appui sur des relais internes, à infléchir la politique étrangère de l’Algérie qui maintient avec la plus grande fermeté son soutien à la lutte du peuple palestinien pour le rétablissement de ses droits nationaux légitimes, et refuse de suivre le mouvement factice de reconnaissance d’Israël. Comme l’a souligné notre ministre des Affaires étrangères, «aucune déclaration d’un responsable étranger ne peut nuire à l’Algérie de quelque manière que ce soit».
Sabri Boukadoum a mis l’accent sur le caractère pacifique de la politique extérieure de l’Algérie, «qui a des frontières avec sept pays, prône la paix et œuvre pour son instauration dans les pays voisins», rappelant les activités en faveur du «règlement de tous les conflits, que ce soit en Libye ou au Mali». Une preuve des dangers qui menacent l’Algérie à partir de ses frontières, a été donnée par le marché conclu le mois d’octobre passé au Sahel, et la rançon supposée être versée au profit des résidus des groupes terroristes traqués par les services de sécurité au Nord de notre pays. La rançon a été versée en contrepartie de la libération de terroristes carrément appelés à agir en Algérie. Dernièrement, dans la localité de Djebel Boutouil à Jijel, un détachement de l’Armée nationale populaire (ANP) a récupéré une somme de 80.000 euros représentant la première tranche de cette rançon. A la frontière Est, la Libye, après l’assassinat de Mouammar El Kadhafi, a été ouverte aux terroristes puis aux ingérences étrangères, avec le risque de déstabilisation des pays de la région, dont le nôtre. La Tunisie est particulièrement touchée par cette situation, d’autant plus qu’elle est fragilisée par l’état de son économie et les difficultés sociales qui en résultent. Le contexte régional fait ressortir avec force les exigences de sécurité et de stabilité, comme conditions indispensables à la tranquillité et au bien être du peuple algérien. La pandémie de Coronavirus et son impact sur la plupart des secteurs d’activités, et la chute des recettes extérieures tirées de la vente d’hydrocarbures, ont affecté notre économie et précarisé des pans entiers de la population. Dans cette situation, le rôle de l’Etat, dans tous les secteurs, est plus que jamais décisif.
Lakhdar . A