Tebboune donne un coup de pouce à «l’intérêt national»

Plusieurs orientations données pour renforcer le partenariat public-privé

Désormais, l’exécution et le succès du plan de relance économique est l’affaire de tous. Une alliance inédite entre les pouvoirs publics et le patronat a émergé dans l’objectif de répondre rapidement aux besoins du marché économique et accélérer la mise en œuvre des réformes économiques et financières de l’Etat.

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait exprimé à maintes reprises sa volonté de collaborer avec les organisations patronales sur un éventail de dossiers économiques prioritaires en vue d’apporter des solutions alternatives et soutenir toutes les initiatives de l’Etat visant à mener des réformes en profondeur du secteur économique, de manière plus agile pour répondre aux besoins du milieu entrepreneurial, au-delà des structures de lobbying et de la bureaucratie. Le chef de l’Etat veut rompre avec ces pratiques et asseoir une économie forte et résiliente, aussi solidaire loin des complexes public-privé. L’intérêt national avant tout. Promouvoir une coopération durable public-privé permettra de lutter efficacement contre les effets néfastes de la crise sanitaire liée au Covid-19 et de riposter effectivement à la double crise financière et économique dans le pays et s’affranchir de la logique rentière. Cette riposte exige de l’appui mutuel entre les différents secteurs et de l’innovation pour exploiter toutes les potentialités naturelles et humaines du pays. Il a réaffirmé, dans ce contexte, l’urgence d’»éradiquer toutes les formes de bureaucratie et les lentes procédures qui entravent l’économie nationale».
Lors de sa rencontre avec des représentants de confédérations du patronat, le chef de l’Etat a réitéré son engagement de poursuivre ses efforts afin d’atteindre les objectifs de la relance économique, rappelant, dans ce sens, l’importance de définir et de combiner plusieurs leviers et concrétiser les orientations stratégiques de cette relance. Après avoir écouté des exposés «exhaustifs présentés par les représentés des confédérations sur la situation de leurs activités industrielles et économiques», le Président Tebboune a donné plusieurs orientations aux représentants des organisations patronales dans l’objectif de conjuguer leurs efforts de transformer l’économie nationale en investissant prioritairement dans les secteurs industriels et productifs à haute valeur ajoutée et générer de la croissance à travers le développement et l’amélioration des infrastructures économiques et sociales. Ce qui permettra de renforcer la production économique et le bien-être social. C’est le but attendu de la relance économique.
C’est ce qu’a fait savoir clairement le Président Tebboune qui a mis l’accent sur «la nécessité de continuer le travail afin d’augmenter la production nationale dans les secteurs publics et privés, la préservation des emplois dans les différents domaines économiques et industriels, particulièrement, après l’amélioration de la situation sanitaire, ce qui aide à relancer la dynamique économique, notamment, les activités en lien avec la vie quotidienne des citoyens», selon le communiqué de la Présidence de la République. Il a évoqué l’importance d’atteindre l’autosuffisance alimentaire afin de se projeter pleinement dans un avenir proche dans l’exportation des produits algériens. Il faut accorder plus d’intérêt «à l’amélioration, le développement et la diversification de la production agricole afin d’englober les produits actuellement importés, comme la poudre de lait, les viandes, l’huile et les aliments de bétail», a-t-il soutenu, en invitant le partenaire privé à «lancer l’exportation des produits fabriqués localement afin d’atteindre l’objectif fixé pour l’année 2021 d’une hausse de 2 à 3 milliards USD et de 4 milliards USD d’exportations hors hydrocarbures, en accordant un intérêt particulier à l’exportation vers les pays africains et à la création de succursales de banques algériennes afin de jouer un rôle plus efficace dans le soutien de la production nationale et de faciliter la tâche aux investisseurs nationaux».
Pour atteindre cet objectif, il est plus qu’indispensable de réformer le secteur financier et bancaire qui ne correspond plus à l’évolution du marché économique. Il a instruit «l’accélération de réformer le secteur bancaire et la numérisation du secteur de la Finance, et en particulier les Domaines, les Impôts, les Douanes afin de parvenir à la transparence de toutes les transactions», a-t-il soutenu. Concernant, par ailleurs le dossier du foncier, le président de la République a enjoint «la prise de toutes les mesures indispensables, au niveau central et local, afin de faciliter l’accès au foncier nécessaire à la domiciliation des investissements et la création de nouveaux postes d’emploi, à travers l’ensemble du territoire national», selon la même source.
Samira Takharboucht