La FAF dénonce le niveau de l’arbitrage africain

Fooball

Le président de la Fédération algérienne de football, Kheireddine Zetchi, a une nouvelle fois choisi son média pour communiquer.

L’émission des sports de l’EPTV. Ce n’est certes pas une mauvaise idée pour lâcher ce qu’il a dans le cœur. Pour lui, se taire sur ce qui se passe dans l’arbitrage africain, s’est tout simplement l’admettre et être quelque part complice. Il a explosé sa colère, et cette colère du patron du football national s’est vite faite remarquée. Il dénonce dans son intervention, ouvertement et sans détour la manière dont sont gérées les rencontres opposant les clubs algériens dans le cadre de la Ligue des champions africaine à leurs homologues africains. Prenant comme référence le match CS Sfax – MC Alger, Zetchi s’est dit outré par l’imaginaire faute sifflée par le «Gambien Papa Bakary Gassama qui était a mon avis et aux yeux des professionnels de l’arbitrage, provocatrice et appel à la violence… Il est intolérable, voire inacceptable que de pareilles fautes continuent à marquer les matches officiels…» Ce n’est certainement pas un hasard. La Confédération africaine de football n’est ni sourde ni muette par rapport à ce qui se passe. Se voulant rassurant, il dira, «nous sommes en train d’œuvrer pour changer la gestion au niveau de la CAF», et il confirmera que la FAF ne restera pas spectatrice face à ce qui se trame dans ce mode d’arbitrage africain. Faut-il y déceler une animosité des responsables marocains pour tout ce qui est algérien ? Nous y voilà ! La FAF ne le cache pas, et dans ce cadre l’instance saisira la CAF en raison de l’injustice que subissent nos clubs. Les derniers matches des clubs algériens (CR Belouizdad, MC Alger, ES Sétif et la JS Kabylie) en compétitions africaines sont bien là pour en témoigner, surtout sur le plan de l’arbitrage qui frise «le scandale». Le président du comité d’arbitrage de la CAF, Souleiman Hassan Waberi lui-même avait remarqué les tentatives de déstabiliser sa commission d’arbitrage. «Nous allons saisir l’instance continentale pour dénoncer l’arbitrage, dont nos clubs ont été victimes. Les choses doivent s’améliorer au niveau de l’arbitrage africain».

Cet arbitrage africain qui ne s’améliore pas

Il faut remonter aux premières journées des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2021 pour comprendre le malaise qui secoue l’arbitrage africain. En dépit des efforts de la CAF, force est de constater que le chantier reste vaste. La presse africaine révèle «si dans l’ensemble, les matches se sont déroulés sans véritables heurts, certaines prestations des hommes en noir laissent à désirer. A l’image de l’Angolais Joao Amado Muanda qui a accordé un penalty imaginaire à la Côte d’Ivoire contre le Niger. Conséquence, c’est l’unique but du match. Mardi à Tunis, lors du match entre la Libye et la Tanzanie, il y en avait pour le Malawite Ishmael Chizinga. Le seul à avoir vu une main d’un défenseur des Taifa Stars et accordé un penalty à la Libye. Autre exemple de cette deuxième journée entachée d’erreurs arbitrales, le Tchadien Alhadi Aliou Mahamat. Ce dernier a été au cœur de nombreuses controverses lors de Kenya – Togo à Nairobi. Au point de mettre Claude Le Roy, le sélectionneur des Eperviers, hors de lui en conférence de presse. «C’est triste ce qui se passe dans le football africain. L’arbitre n’était pas bon aujourd’hui (ndlr : lundi). Nous analyserons mais c’était terrible», a pesté le technicien français.

La CAF ouvre le dossier de la professionnalisation

de la professionnalisation Enfin, notant que la Confédération africaine de football ouvre le dossier de la professionnalisation de l’arbitrage. Une première étape dans ce sens vient d’être franchie, avec la sélection d’un groupe pilote de 20 arbitres qui seront engagés sous contrat pour une période d’un an. Souvent cités parmi les parents pauvres du football continental, les sifflets africains seront ainsi au diapason avec le développement des techniques d’arbitrage dans le monde, peut-on lire sur le site officiel de la CAF. Malgré ces signes positifs qui s’annoncent, les fautes commises qui ont faussé la compétition LDC n’effaceront jamais les déceptions des clubs victimes de ces combines honteuses de quelques arbitres. La compétition du Qatar-2022 pointe déjà son nez, des arbitres africains, ou pas, subiront d’importants tests. «Dix-huit arbitres masculins et deux arbitres féminins ont été sélectionnés pour ce premier projet. Les footballeurs et les entraîneurs sont désormais des professionnels et seuls les arbitres sont encore amateurs. Il était nécessaire de mettre à niveau nos arbitres en vue de les mettre, eux aussi, dans la catégorie professionnelle», explique le Seychellois Eddy Maillet, directeur de l’arbitrage de la CAF.
H. Hichem