L’homme d’affaires Mohamed Bairi auditionné

Affaires de montage automobile et financement occulte de la campagne du président déchu

L’homme d’affaires, Mohamed Bairi, poursuivi pour «incitation d’agents publics à exploiter leur influence et blanchiment de revenus criminels», a été auditionné, dans l’après-midi d’avant-hier lundi, à la Cour d’Alger, dans le cadre des affaires de montage automobile et de financement occulte de la campagne électorale pour le 5ème mandat du président déchu, Abdelaziz Bouteflika.

A la barre, l’accusé a soutenu devant le président de l’audience, n’avoir bénéficié d’aucun avantage dans le projet d’investissement (céramique sanitaire) dans la wilaya de Bouira, arguant que le dossier n’a même pas été étudié par le Conseil national de l’investissement (CNI). S’agissant du transfert du projet de céramique d’Ouled Hedaj, dans la wilaya de Boumerdès, vers Bouira, Mohamed Bairi a indiqué l’assiette foncière qu’il a obtenu à Boumerdès se trouvait dans une zone d’activité et qu’il n’était pas possible d’y réaliser un projet de ce type en raison de son impact sur la population et l’environnement. Raison pour laquelle, a-t-il dit, j’ai décidé de transférer l’investissement vers Bouira et de réaliser une usine de montage automobile sur le terrain que j’ai obtenu.
Pour ce qui est du financement de la campagne électorale du président déchu, Abdelaziz Bouteflika, l’accusé a laissé entendre qu’il n’a pas participé au financement et que l’ancien président du Forum des chefs d’entreprises (FCE), Ali Haddad, également poursuivi dans ces deux affaires, ne lui a pas demandé de financer la campagne. Auparavant, soit dans la matinée d’avant-hier lundi, l’homme d’affaires, Ahmed Maazouz a reconnu lors de son audition, par visioconférence depuis la prison de Constantine, avoir présenté à la direction de campagne de l’ex-président un chèque d’un montant de 39 milliards de centimes et a accusé l’ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia qui se trouve à la prison d’Abadla (Béchar) d’avoir détruit ses investissements ainsi que ceux d’un autre opérateur, dans le montage des véhicules à Sétif en 2008.
Car, a révélé Ahmed Ouyahia lors de sa confrontation avec l’homme d’affaires Ahmed Maazouz, se faisant en dehors des cadres de l’Etat. Allouane Mohamed, membre de la commission technique du montage des véhicules au ministère de l’Industrie a également reconnu, lors de son audition ses responsabilités techniques dans l’étude des dossiers des opérateurs, révélant que la commission ne s’est pas opposée aux décisions de l’ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia, également poursuivi dans cette affaire. D’autres responsables sont poursuivis dans ce dossier qui a été, pour rappel, reprogrammé après que la Cour suprême eut accepté le pourvoi en cassation introduit par la défense des accusés. Dont les deux anciens Premiers ministres, Ouyahia et Sellal, les anciens ministres de l’Industrie Youcef Yousfi, Bedda Mahdjoub et Bouchouareb Abdeslam, ainsi que l’ancien ministre des Transports, Abdelghani Zaâlane.
R.M.