Retard et plusieurs lacunes à prendre en charge

Transport

Combien de projets ferroviaires sont à l’abandon ou sont caractérisés par des malfaçons après avoir coûté des milliards sans que nul des responsables nationaux régionaux ou de la direction régionale des Infrastructures de l’Est ne trouve à redire depuis des années ?

L’exemple de la ligne de dédoublement des infrastructures ferroviaires qui, mis en service, devait permettre de desservir les ports de Skikda et Annaba via le tronçon Raman Djamel est un argument frappant de ce laisser-aller sans que l’on n’ait achevé les anciens projets datant des années 1990, il est question d’entamer d’autres. Le dernier que l’on a fait sortir des archives porte sur le tronçon de dédoublement Annaba/Raman Djamel, Annaba/Tébessa. Il y a beaucoup d’autres. Mis en activité, ils auraient dû donner plus de poids aux activités économiques de toute la région y compris celle lointaine de l’extrême-Sud comme Tindouf, Ghar Djebilet, les Hauts Plateaux et bien d’autres contrées. De quel autre projet ferroviaire veut-on parler aujourd’hui lorsqu’on sait que ceux entamés ces dernières années ont été abandonnés sans justificatif ? D’autres attendent une hypothétique reprise pour éviter de tomber dans le piège des précédentes années. Que ce soit le ministre qui vient d’être dégommé ou ses prédécesseurs chacun a tenté, en fonction de sa compréhension, de trouver des solutions à la multitude de problèmes, tous paraissaient avoir le même handicap : celui de la communication.
Pas une seule fois il en a démontré le savoir pour prétendre être à même de gérer ce secteur stratégique que sont les transports. Selon un communiqué des services du Premier ministre, il a été créé des mesures supplémentaires au titre du dispositif de gestion de la crise sanitaire liée à la pandémie du Coronavirus (Covid-19). Un répit que le président de la République a exploité à son compte en se lançant dans la réorganisation des transports routiers sur les liaisons inter-wilayas. Il a ainsi décidé de «la reprise progressive et contrôlée des activités de transport. En multipliant les dessertes, pour assurer le strict respect des mesures barrières, augmenter l’offre de transport sécurisée à travers les protocoles sanitaires spécifiques élaborés pour chaque mode de transport et adoptés par le Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie du Coronavirus». La même source précise que la reprise progressive et contrôlée concernera «le transport inter- wilayas par train, par autocars et par taxis, avec la limitation du nombre de voyageurs à 50 % des capacités pour les bus et autocars, 5 personnes pour les véhicules à 9 places et 4 personnes pour les véhicules à 7 places».
Cette reprise intervient quelques heures avant le départ pour l’Allemagne de Abdelmadjid Tebboune qui, rappelons-le, avait été victime d’une contamination «Covid-19». Ce qu’il avait réussi à contenir jusqu’à son évacuation en Allemagne il y a plus de deux mois, revoilà, donc, Abdelmadjid Tebboune inscrit une nouvelle fois au départ d’un vol à destination de ce même pays. Il s’agit d’un voyage permettant au premier magistrat du pays de s’assurer de son bon état de santé. Préalablement, il s’était attardé durant plusieurs jours à accélérer la matérialisation de différents et nombreux projets socio-économiques, a procédé aux changements à la tête d’institutions de la République ou à revoir d’autres. Cela a été le cas pour le ministère des Transports et l‘entreprise aérienne Air Algérie et la prise d’autres. Révision également du retour progressif et contrôlé du transport inter-wilaya avec pour objectif d’une manière progressive et contrôlée, sous réserve du respect scrupuleux des protocoles sanitaires et des mesures préventives contre la propagation du Covid-19.
La démarche a été favorablement accueillie par tous les acteurs des transporteurs routiers, autocars et taxis ainsi que les citoyens. Il faut rappeler que ces derniers, notamment ceux dont le poste de travail est éloigné ou implanté en extra-muros. La mesure de fermeture de nos frontières extérieures a été pour beaucoup dans la baisse du nombre des personnes atteintes par la Covid-19. Tout a été fait pour que les autorités sanitaires disposent de beaucoup plus de prérogatives à même de leur permettre de faire face avec efficacité à la pandémie. Tout a été fait pour des raisons sanitaires tendant à consolider la dynamique de lutte contre la pandémie. «Nous invitons les personnes concernées au regard de leur conditions sanitaires à se faire connaître auprès de nos représentations diplomatiques.
S’agissant des Algériens actuellement en déplacement temporaire à l’étranger, dans la mesure où de plus en plus de pays prennent avec un préavis souvent très court des mesures d’interruption des liaisons aériennes vers l’Algérie, nous leur conseillons à nouveau, quand ils le peuvent, de prendre les mesures nécessaires pour leur retour rapide en Algérie». Hier, le secteur des transports était le deuxième pourvoyeur de devises à l’économie nationale. Ce n’est plus le cas aujourd’hui avec des pertes qui s’inscrivent sur la liste des plus importantes en termes de chiffres d’affaires.
Aux dires d’un des responsables en poste au niveau du ministère, il serait bien difficile d’établir une évaluation fiable au vu du manque de statistiques. Du côté des agences de voyages touristiques, l’on estime à 300 milliards de pertes de chiffres d’affaires en sus des charges fixes que les entreprises du secteur continuent à supporter. Pessimiste par rapport au lendemain du secteur, eu égard au rejaillissement de la Covid-19, un de nos interlocuteurs dira que ces prévisions «sont loin d’être optimistes avec le regain de la pandémie, en cette seconde vague qui inquiète même au plus haut niveau». Il ajoutera: «Nous considérons à notre niveau que l’année 2021 est totalement compromise et que, si la situation se prolonge, le désastre est à craindre». Cette appréhension est à souligner par rapport aux mesures prises pour contrer cette pandémie.
A. Djabali